Parmi les mesures testées pour réformer l’Education nationale, de l’école à l’université, sept mesures suscitent l’approbation de la majorité des Français interrogés, dont trois mesures l’approbation de plus de sept répondants sur dix.
Avec 87% d’opinion favorable, dont 46% de « très favorable », la création d’une agence de remplacement des enseignants absents pour les remplacer sous 24 heures, sur le modèle des agences d’intérim, est la mesure la plus plébiscitée pour réformer l’Education nationale. Viennent ensuite l’apprentissage obligatoire de l’anglais dès le CP avec un professeur de langues (78%) et la possibilité pour les chefs d’établissements des écoles, collèges et lycées de recruter directement les enseignants et professeurs (71%). Cette dernière proposition est toutefois sensiblement moins soutenue par les personnes âgées de 65 ans et plus (60%, contre 76% pour les 18-24 ans et les 35-49 ans) et donc logiquement des retraités (63%, contre 74% parmi les classes moyennes et supérieures par exemple) ainsi que les sympathisants du Front de Gauche (51%) et du Parti Socialiste (63%).
Ensuite, la suppression de la carte scolaire et la possibilité pour les parents d’inscrire leurs enfants dans l’établissement public de leur choix recueille l’assentiment de 67% des sondés, les 25-34 ans et les classes moyennes et supérieures (58%) ainsi que les sympathisants de gauche (52%) étant toutefois plus réservés, lorsque les sympathisants de la droite et du centre la plébiscitent (77%).
Par ailleurs, trois réformes suscitent une approbation majoritaire quoique moins prononcées : instaurer l’uniforme pour tous les élèves, du primaire au collège (58%), remplacer les épreuves du baccalauréat par un contrôle continu des élèves de la seconde à la terminale (58%) et autoriser la sélection des étudiants, dès l’entrée à l’université (57%). L’instauration de l’uniforme et la sélection des étudiants apparaissent comme des mesures très clivantes. A titre d’exemple, 66% des personnes âgées de 65 ans et plus sont favorables à l’uniforme contre « seulement » 45% des 18-24 ans. De même, ils sont 49% chez les sympathisants de gauche, contre 70% chez ceux de la droite et du centre, et 66% chez ceux du Front National. Quant à la sélection des étudiants à l’université, elle est favorablement accueillie par 66% des personnes âgées de 65 ans et plus (contre 50% chez les 35-49 ans), par 69% des sympathisants de la droite et du centre et 60% de ceux du FN contre « seulement » 48% chez ceux du PS.
Enfin, trois réformes ne suscitent pas l’approbation d’une majorité de Français, au premier rang desquelles la suppression de la quasi-gratuité de l’enseignement universitaire (seulement 22% d’opinion favorable).
Dans le détail, 53% des sondés s’opposent à l’augmentation du salaire de 20% des 840 000 enseignants des écoles, collèges et lycée, 47% y étant favorables. Les classes populaires (38% de favorable), les sympathisants LR (34%) et ceux du FN (39%) sont ceux qui soutiennent le moins fréquemment cette proposition, craignant sans doute son impact budgétaire et d’éventuellement hausses d’impôts.
Vient ensuite l’autorisation pour les parents et les élèves de noter les enseignants (59% d’« opposé » contre 40% de « favorable »), particulièrement rejetée par les Français âgés de 65 ans et plus (29% d’opinion favorable, contre 51% chez les 18-24 ans) et par les sympathisants du Parti Socialiste (27% de favorables contre 56% chez ceux du MoDem et 41% chez ceux de LR).
Enfin, la suppression de la quasi-gratuité de l’enseignement universitaire suscite quant à elle l’opposition de 77% des Français interrogés, dont 40% de « tout à fait opposé ». Seuls les sympathisants LR semblent moins catégoriques : 32% approuvent cette proposition contre seulement 16% chez ceux du PS
Télécharger ici : RMC Objectif 2017 : les propositions des Français pour réformer l’Education nationale / Sondage ELABE pour RMC