Le président de la République enregistre son plus bas niveau depuis son élection de mai 2017
A la suite de la nomination du gouvernement, seuls 22% des Français interrogés par Elabe pour Les Echos accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays, une mesure en baisse de 3 points en un mois et de 5 points en deux mois. Il atteint ici son plus bas niveau depuis sa première élection ; pour rappel, il obtenait la confiance de seulement 23% des Français au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018. Dans le même temps, la défiance est très élevée : 72% (+1 point) des Français ne lui font pas confiance, dont 46% (+2 points et +7 points deux mois) pas du tout confiance. Cet indicateur n’atteint pas son record, mesuré à 51% lors de son premier mandat au plus fort de la crise des gilets jaunes et 47% lors de son second mandat, en mai 2023 après l’adoption de la réforme des retraites.
Politiquement, il enregistre une baisse – pour le deuxième mois consécutif – auprès de son électorat : il obtient la confiance de 61% de ses électeurs de premier tour (-4 points et -13 points en deux mois) et 45% de ceux du second tour (-1 point et -7 points en deux mois). Ces mesures se rapprochent des plus bas niveaux enregistrés à l’hiver 2018-2019 : pour rappel, il obtenait 58% en janvier 2019 auprès de ses électeurs de premier tour et 42% en décembre 2018 auprès de ceux du second. Parallèlement, il reste à son étiage auprès des électorats d’opposition : 13% (+2 points après -4 le mois dernier) auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 5% (-7 points) auprès de ceux de Marine Le Pen, 15% (-3 points) auprès des abstentionnistes.
Professionnellement, la confiance accordée au Président évolue négativement auprès des cadres (30%, -9 points), des professions intermédiaires (18%, -4 points) et des retraités (19%, -7 points et -10 points en trois mois). Si elle reste stable auprès de l’ensemble des catégories populaires (20%), elle baisse en leur sein auprès des ouvriers (12%, -5 points). Au global, Emmanuel Macron enregistre ses mesures les plus basses depuis mai 2017 auprès des professions intermédiaires, des ouvriers et des retraités.
En termes d’âge, il obtient une confiance supérieure auprès des moins de 35 ans (entre 30% et 27%) qu’auprès des +35 ans (entre 18% et 22%).
28% des Français font confiance à Michel Barnier : le Premier ministre enregistre une baisse similaire à celle du Président (-3 points)
La défiance à son égard évolue plus fortement encore : 54% (+6 points) des Français ne lui font pas confiance. 18% (-3 points) des Français ne se prononcent pas. S’il obtenait une confiance proche de celle de Gabriel Attal au lendemain de sa nomination (31% vs 32%), une différence se fait déjà jour pour la deuxième mesure (28% vs 32%).
Politiquement, il obtient la confiance de 57% des électeurs du 1er tour d’Emmanuel Macron (-2 points), et de 68% (-3 points) de ceux de Valérie Pécresse. Parmi les électorats d’opposition, il obtient 14% auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (+2 points), 24% des électeurs de Marine Le Pen (-2 points) et 16% des abstentionnistes (-7 points). Professionnellement, il enregistre une baisse auprès des cadres (36%, -8 points) et des retraités (40%, -4 points). Il reste quasi-stable auprès des professions intermédiaires (20%, -1 point) et des catégories populaires (21%, -2 points).
A titre de comparaison, il enregistre des niveaux de confiance plus élevés que le président auprès des électeurs de Valérie Pécresse et de Marine Le Pen (19 points au-dessus) ; auprès des cadres (6 points au-dessus) et des retraités (21 points au-dessus) ; et auprès des +35 ans et notamment des plus de 65 ans (20 points au-dessus).
Edouard Philippe reprend la tête du classement
En octobre, Edouard Philippe (41%, -2 points) devance Gabriel Attal (39%, -5 points) de deux points. Suivent Jordan Bardella (36%, -2 points) et Marine Le Pen (34%, -3 points). Gérard Darmanin est sixième (28%) : alors qu’il avait progressé de 10 points entre juin et septembre, il recule ce mois-ci de 6 points. Raphaël Glucksmann (27%, -2 points) est la première personnalité de gauche du classement.
Alors que la plupart des personnalités sont en baisse ce mois-ci, trois se distinguent : les deux anciens présidents restent stables (Nicolas Sarkozy est 5ème à 28% et François Hollande est 8ème à 27%) tandis que Bruno Retailleau enregistre une forte hausse de 6 points à 21% grâce à un gain de notoriété (36% sans opinion, -13 points), sa mauvaise image progresse dans le même temps de 7 points (43%). Didier Migaud reste peu connu (57% sans opinion) : 11% des Français ont une bonne image de lui et 32% une mauvaise image.
Auprès des électeurs de gauche, François Ruffin prend la première place (54%, +3 points et +9 points en deux mois) à Fabien Roussel (50%, -9 après +8 points). Raphaël Glucksman complète le podium (47%, -1 point). Lucie Castets baisse de 6 points après avoir progressé de 21 points le mois dernier (46% pour 24% d’image négative ; 30% ne se prononcent pas). Marine Tondelier enregistre la plus forte progression de ce mois (43%, +4 points et +6 points en deux mois). Edouard Philipe est la première personnalité n’appartenant pas à ce camp : il est 10ème à 30% (-1 point).
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe efface le recul enregistré le mois dernier (85%, +12 après -10 points) et reprend sa première place à Gabriel Attal (79%, -4 points). Gérald Darmanin est troisième (64%, -3 points et -5 points en deux mois). Bruno Le Maire (56%, stable), Bernard Cazeneuve (54%, +1 point) et François Bayrou (49%, +3 points) complètent le podium.
Parmi les membres du gouvernement, Rachida Dati est la mieux placée (12ème, 42%, +2 points), Sébastien Lecornu obtient 39% (39% ne se prononcent pas), Bruno Retailleau (30%, +5 points), Agnès Pannier-Runacher 31% (52% ne se prononcent pas) et Didier Migaud 24% (50% ne se prononcent pas).
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Jordan Bardella (86%, -2 points) ravit la première place à Marine Le Pen (85%, -4 points). Ils devancent largement Marion Maréchal (66%, +7 points) et plus encore Éric Ciotti (45%, -8 points) et Éric Zemmour (43%, -+2 points). Bruno Retailleau enregistre une hausse de 17 points, à 33% et se classe 7ème (31% ne se prononcent pas).
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Octobre 2024