Les politiques de lutte contre la consommation et le trafic de drogues jugées pas efficaces par l’opinion publique. En matière de sécurité routière, les Français sont plus partagés
Une large majorité de Français estime que les politiques menées par les pouvoirs publics en matière de lutte contre la consommation (82% pas efficace, dont 38% pas du tout efficace) et le trafic (80%, dont 40%) de drogues ne sont pas efficaces.
Les critiques sur le manque d’efficacité sont largement majoritaires au sein de tous les électorats (77%-82% trafic ; 80%-85% consommation), mais elles sont nettement plus intenses chez les électeurs de Marine Le Pen (48%-49% pas du tout efficace) que chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (37%-40%) et surtout d’Emmanuel Macron (28%-24%).
Le manque d’efficacité est une opinion qui croit avec l’âge : de 67% (consommation) et 62% (trafic) chez les 18-24 ans jusqu’à 94% et 91% chez les 65 ans et plus.
Les Français sont plus partagés en matière de sécurité routière : 52% les jugent efficaces contre 47% pas efficaces.
D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron ont un jugement particulièrement positif (63%) tandis que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (54% efficace, 46% pas efficace) et de Marine Le Pen (48%, 52%) sont plus partagés.
Les jeunes (59% des moins de 35 ans efficace) louent davantage que leurs ainés (47% efficace) l’efficacité des politiques menées par les pouvoirs publics.
Les Français qui utilisent de manière quotidienne une voiture (55%) estiment légèrement plus que les utilisateurs hebdomadaire (51%) et les non-conducteurs que les politiques sont efficaces (49%).
Sécurité routière : 45% des Français estiment que la politique menée par les pouvoirs publics est trop laxiste, une proportion en forte hausse depuis juillet 2019 (+17)
Concernant la politique de sécurité routière menée par les pouvoirs publics, 45% (+17 points depuis juillet 2019) des Français la jugent trop laxiste, 43% (+2) juste ce qu’il faut et 11% (-19) trop stricte.
La perception d’une politique trop laxiste en matière de sécurité routière progresse fortement dans toutes les catégories de la population, et en particulier chez les femmes (50%, +21).
Parmi les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, une majorité relative estime qu’elle est trop laxiste (respectivement 49% et 46%) et un peu moins de 4 sur 10 qu’elle est juste ce qu’il faut (38% et 38%) tandis que la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron la juge juste ce qu’il faut (59%).
14% des Français déclarent se sentir souvent en danger sur la route et 55% de temps en temps
14% des Français déclarent se sentir souvent en danger sur la route, 55% de temps en temps, 26% rarement et 5% jamais.
Les hommes (61% souvent ou de temps en temps) et les 18-24 ans (60%) se sentent moins fréquemment en danger sur la route que les femmes (77%) et les 25 ans et plus (68%-72%).
En matière de sécurité routière, les comportements qui doivent être les plus sévèrement sanctionnés pour l’opinion sont la consommation d’alcool et la prise de stupéfiants
Parmi les comportements suivants relatifs à la sécurité routière, les Français estiment que l’alcoolémie (81%, 3 réponses possibles parmi 6 items) et la prise de stupéfiants (80%) sont de loin les comportements qui devraient être les plus sévèrement sanctionnés. Ils devancent l’utilisation du téléphone portable (51%), les excès de vitesse (42%) et la somnolence/le manque de pauses (10%). A noter que 6% estiment que tous ces comportements doivent être sans distinction sévèrement sanctionnés.
Il n’existe pas de différence significative entre les différentes catégories de population et électorats, l’alcoolémie et la prise de stupéfiants sont systématiquement les 2 comportements qui devraient être les plus sévèrement sanctionnés, y compris chez les Français qui déclarent avoir conduit en ayant trop bu (75% alcoolémie). Parmi les Français qui déclarent avoir déjà conduit sous l’emprise d’une drogue (cannabis ou type cocaïne), la prise de stupéfiants est citée par 48% (4ème item sur 5), derrière l’alcoolémie (74%), le téléphone (63%) et l’excès de vitesse (49%).
Aux yeux des Français, la consommation de drogues dans notre pays s’explique avant tout par le manque de sévérité des peines et de contrôles
D’après les Français, les principaux problèmes concernant la consommation de drogues sont le fait que les peines ne sont pas assez sévères (57%, deux réponses possibles parmi cinq items) et qu’il n’y a pas assez de contrôles (44%). Ces deux raisons devancent le manque de responsabilité de ceux qui se droguent (34%), le fait qu’on ne fait pas assez de prévention (30%) et qu’on n’aide pas suffisamment les personnes dépendantes à la drogue (29%).
D’un point de vue politique, le laxisme des pouvoirs publics est particulièrement mentionné par les électeurs de Marine Le Pen (79% peines pas assez sévères, 54% pas assez de contrôles). Si le manque de sévérité des peines est évoqué par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (45%, soit 12 pts de moins que l’ensemble des Français), ils insistent sur le manque de prévention (44%) et d’aides auprès des personnes dépendantes (44%).
30% des Français déclarent avoir déjà pris le volant en ayant trop bu d’alcool, 8% sous l’emprise du cannabis ou de drogues type cocaïne
- 30% des Français déclarent avoir déjà pris le volant en ayant trop bu d’alcool (dont 11% plusieurs fois)
- 17% fumé du cannabis (dont 9% plusieurs fois)
- 7% pris le volant en ayant fumé du cannabis (dont 4% plusieurs fois)
- 5% consommé des drogues du type cocaïne, ectasy, MDMA, GHB, LSD, crack, héroïne (dont 3% plusieurs fois)
- 4% pris le volant en ayant consommé des drogues du type cocaïne, ectasy, MDMA, GHB, LSD, crack, héroïne (dont 2% plusieurs fois)
Les personnes qui ont déjà pris le volant sous l’emprise de drogues type cocaïne l’ont, pour la plupart, aussi fait sous l’emprise du cannabis. Ainsi, au global : 8% des Français déclarent avoir déjà pris le volant sous l’emprise du cannabis ou de drogues du type cocaïne, ectasy, MDMA, GHB, LSD, crack, héroïne.
La variable la plus discriminante est le genre, les hommes sont 2 fois plus nombreux que les femmes à déclarer avoir : pris le volant en ayant trop bu d’alcool (42%, contre 19%), fumé du cannabis (22%, contre 13%), pris le volant en ayant fumé du cannabis (10%, contre 5%), consommé des drogues type cocaïne (6%, contre 4%) et pris le volant en ayant consommé ces dernières (6%, contre 2%).
En termes d’âge, les 65 ans et plus sont nettement moins nombreux à déclarer avoir déjà eu ces comportements. A titre d’exemple : « seuls » 1% d’entre eux déclarent avoir déjà consommé des drogues type cocaïne et moins d’1% a avoir pris le volant après en avoir consommé.
Une majorité de Français ne fait pas confiance à Gérald Darmanin pour lutter contre le trafic et la consommation de drogue et pour améliorer la sécurité routière
- 71% des Français ne font pas confiance au Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour lutter contre le trafic de drogues (dont 34% pas du tout confiance)
- 70% ne lui font pas confiance pour lutter contre la consommation de drogues (dont 32% pas du tout confiance)
- Et 63% ne lui font pas confiance pour améliorer la sécurité routière (dont 27% pas du tout confiance)
Gérald Darmanin bénéficie d’une confiance majoritaire mais partielle des électeurs d’Emmanuel Macron (56% à 61% confiance selon les items). Pour le reste, la défiance est largement majoritaire au sein de toutes les catégories de population et des autres électorats.
Les mesures proposées par Gérald Darmanin sont largement soutenues dans l’opinion
- 86% des Français sont favorables au retrait des 12 points du permis en cas de conduite sous stupéfiants (dont 62% très favorables)
- 80% à la suppression du retrait de points pour les excès de vitesse de moins de 5 km/h, l’amende serait maintenue (dont 55% très favorables)
- 72% au retrait des 12 points du permis en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool, à partir de 0,8 gramme d’alcool par litre de sang environ quatre verres d’alcool (dont 39% très favorables)
Ces mesures sont soutenues dans toutes les catégories de population, électorats et entre conducteurs et non-conducteurs.
Le retrait des 12 points en cas de conduite sous l’emprise de stupéfiants ou d’alcool (à partir de 0,8 grammes) sont particulièrement approuvées par les 65 ans et plus (90% et 77%), les femmes (89% et 80%) et les électeurs d’Emmanuel Macron (93% et 82%).
A noter que l’intensité de l’approbation du retrait des 12 points en cas de conduite sous l’emprise d’alcool est moins élevée chez les conducteurs quotidiens (68% très favorables) que chez les non-conducteurs (82%).
Une opinion publique très choquée par les agissements de Pierre Palmade
84% des Français se disent choqués par les agissements de Pierre Palmade, dont 53% très choqués et 31% plutôt choqués. A l’inverse, 16% ne sont pas choqués, dont 14% pas vraiment et 2% pas du tout.
Une très large majorité de Français se disent choqués au sein de toutes les catégories de populations et électorats, y compris les personnes qui déclarent avoir déjà pris le volant sous emprise du cannabis ou de drogues type cocaïne (68%). Les 65 ans et plus (89%) et les femmes (88%) sont particulièrement choqués.
Environ 6 Français sur 10 estiment que l’on peut « séparer l’homme de l’artiste », c’est-à-dire continuer d’apprécier son œuvre tout en condamnant ses agissements dans sa vie privée
De manière générale, 60% des Français estiment qu’on peut « séparer l’homme de l’artiste », c’est-à-dire, continuer d’apprécier l’œuvre d’un artiste tout en condamnant les agissements de la personne dans sa vie privée, contre 39% qu’on ne peut pas « séparer l’homme de l’artiste », les agissements d’un artiste dans sa vie privée ont forcément un impact sur ce que l’on pense de son œuvre.
Dans le cas particulier de Pierre Palmade, 55% des Français estiment qu’on peut « séparer l’homme de l’artiste », c’est-à-dire, continuer d’apprécier l’œuvre de Pierre Palmade tout en condamnant les agissements de la personne dans sa vie privée, contre 44% qu’on ne peut pas « séparer l’homme de l’artiste », les agissements de Pierre Palmade dans sa vie privée ont forcément un impact sur ce que l’on pense de son œuvre.
Les personnes qui se déclarent très choqués par les agissements de P. Palmade sont très partagés (50% on peut séparer, 50% on ne peut pas) tandis que les personnes plutôt choquées (56% on peut séparer) et pas choquées (67%) estiment en majorité qu’on peut « séparer l’homme de l’artiste ».
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