Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’ancrent en tête des intentions de vote de premier tour, devant François Fillon.
Créditée de 27%, Marine Le Pen arrive en tête des intentions de vote exprimées par les personnes interrogées. Son score s’avère stable par rapport à notre précédente enquête Elabe pour Les Echos et Radio Classique réalisée les 30 et 31 janvier, au lendemain de la victoire de Benoît Hamon à la primaire du Parti socialiste et quelques jours après les premiers articles du Canard Enchaîné sur les emplois de l’épouse de François Fillon.
Dans le même temps, Emmanuel Macron conforte son socle électoral. Le fondateur d’En marche ! est désormais crédité de 24% des intentions de vote, en hausse d’un point sur un mois. Après un « trou d’air » ponctuel enregistré mi-février après ses déclarations sur la décolonisation et le mariage pour tous (enquête Elabe pour BFMTV et L’Express réalisée du 18 au 20 février), l’ancien ministre de l’Economie creuse l’écart avec François Fillon. Ce dernier, avec 19% d’intentions de vote, passe sous la barre symbolique des 20% et perd 1 point sur un mois. Il est devancé de 5 points par Emmanuel Macron, et de 8 points par Marine Le Pen. Précisons au passage que notre terrain d’enquête a été réalisé pour deux tiers avant la conférence de presse de François Fillon et pour un tiers après, sans que l’on observe d’évolution significative du rapport de forces politiques entre ces deux périodes.
Benoît Hamon fait désormais jeu égal avec Jean-Luc Mélenchon. Alors qu’il était crédité de 17% des intentions de vote au sortir de la primaire du Parti socialiste, il émarge désormais à 12,5%, en baisse de 4,5 points sur un mois. Il est désormais rattrapé par Jean-Luc Mélenchon, qui gagne quant à lui 2,5 points en un mois.
Le faible score du candidat socialiste, auquel s’est pourtant rallié le candidat écologiste Yannick Jadot, s’explique notamment par ses difficultés à entraîner dans son sillage les anciens électeurs de François Hollande au premier tour de la présidentielle de 2012. Plus précisément, seuls 32% d’entre eux se porterait aujourd’hui sur la candidature de Benoît Hamon, lorsque 43% choisiraient de voter pour Emmanuel Macron, et 12% pour Jean-Luc Mélenchon. A ce propos, le caractère « attrape-tout » de la candidature d’Emmanuel Macron et sa capacité à transcender les clivages politiques traditionnels se confirment puisqu’il attire aussi sur son nom une proportion non négligeable d’électeurs du centre et de la droite : 50% des anciens électeurs de François Bayrou se porteraient sur son nom (22% lui préférant François Fillon), de même que 20% des anciens électeurs de Nicolas Sarkozy. Une situation dont pâtit François Fillon, qui doit aussi faire face à la défection de 15% d’anciens électeurs de Nicolas Sarkozy qui lui préfèrent Marine Le Pen.
Au second tour, Marine Le Pen serait devancée par Emmanuel Macron et François Fillon.
En tête des intentions de vote de premier tour, Marine Le Pen est créditée respectivement de 38% à 42% des voix dans l’hypothèse d’un second tour l’opposant à Emmanuel Macron (62%) ou François Fillon (58%). Notons toutefois que ces deux hypothèses de second tour enregistrent à ce stade des taux élevés de « ne se prononcent pas » (18% dans l’hypothèse Le Pen / Macron et jusqu’à 33% dans l’hypothèse Le Pen / Fillon), qui doivent inviter à la prudence dans l’interprétation des résultats.
Télécharger ici : Intentions de vote présidentielles – Vague 7 / Sondage ELABE pour LES ECHOS et RADIO CLASSIQUE