Ils sont considérés comme faisant partie des catégories socioprofessionnelles supérieures, pourtant leurs conditions de travail se sont considérablement dégradées. Dans quelle mesure est-il aujourd’hui légitime de parler des cadres en tant que catégorie? Une étude du CEVIPOF – menée dans L’Enquête électorale française – révèle que l’hétérogénéité de leur monde rend désormais ce dernier particulièrement complexe à appréhender : si une vraie différence entre les cadres du privé et les cadres du public est avérée, d’autres fractures (générationnelle et idéologique) viennent puissamment moduler leurs valeurs. Ainsi, l’analyse de leurs orientations politiques pour l’élection présidentielle de 2017 montre à quel point leur image d’actifs appartenant à la classe supérieure de la société s’éloigne de la réalité. Non seulement, leur « moyennisation » (secteurs privé et public confondus) les ont conduits à passer du vote en faveur de la gauche de gouvernement au vote vers les candidats de centre-droit, mais le sentiment de déclin socio-professionnel aurait rapproché de façon très nette les cadres issus du public du Front national…
A lire sur L’Enquête électorale française.