Près d’1 Français sur 2 refuserait de se faire vacciner, une proportion pour la première fois en baisse
49% (-3 points en une semaine) des Français déclarent que si dans les prochains mois un vaccin contre la Covid-19 était disponible et approuvé par les autorités scientifiques françaises, ils ne se feraient pas vacciner, dont 30% (=) certainement pas et 19% (-3) probablement pas. A l’inverse, 38% (+4) des Français déclarent qu’ils se feraient vacciner, dont 22% (-1) probablement et 16% (+5) certainement. 13% (-1) ne savent pas encore.
Bien que la part de Français refusant de se faire vacciner reste importante, elle est en baisse pour la première fois après avoir augmenté de manière constante de la mi-septembre à début décembre (37% à 52%).
Le refus de se faire vacciner baisse chez les femmes (51%, -5).
En termes d’âge, le refus baisse fortement chez les 65 ans et plus (29%, -10) et légèrement chez les 18-24 ans (52%, -5). Il reste plutôt élevé chez les 50-64 ans (49%, =) et les 35-49 ans (56%, -4), et très élevé les 25-34 ans (66%, +8) à la faveur d’une hausse de 8 points.
D’un point de vue socio-professionnel, la part de refus reste très présente au sein des catégories populaires (62%, =). Si la part de refus au sein des catégories sociales supérieures est moins importante qu’au sein des catégories populaires, elle atteint son niveau le plus élevé à la faveur de hausses importantes : cadres (48%, +9) et professions intermédiaires (57%, +5).
A noter que le refus reste plus important chez les parents (59%, -1) que chez les non-parents (43%, -3).
Au-delà de ces différences sociologiques, le clivage politique reste inchangé : la proportion de refus est importante auprès des électeurs du premier tour de Marine Le Pen (68%, =), de Jean-Luc Mélenchon (59%, +2) et auprès des abstentionnistes (57%, +3). Elle est à l’inverse beaucoup plus faible chez les électeurs de Benoît Hamon (36%, -1), de François Fillon (31%, -3) et d’Emmanuel Macron (30%, -4).
Les motifs du refus de se faire vacciner sont le manque de recul sur la maladie et le vaccin et la peur des effets secondaires
Parmi les personnes qui n’ont pas l’intention de se faire vacciner (soit 49% des Français), la première raison évoquée est le manque de recul sur la maladie et le vaccin (63%, soit 31% de l’ensemble des Français), suivie de la crainte des effets secondaires indésirables (51%, soit 25% de l’ensemble des Français). Le doute sur l’efficacité du vaccin est la troisième raison évoquée (31%, soit 15%), juste devant la défiance envers les laboratoires et autorités sanitaires (30%, soit 15%). Sont ensuite évoquées la défiance envers les vaccins de manière générale (16%, soit 8%) et l’absence de peur d’attraper la Covid (8%, soit 4%).
La hiérarchie des raisons expliquant le refus de se faire vacciner est globalement similaire au sein de toutes les catégories de population. Quelques différences mineures sont toutefois à noter : le manque de recul est plus élevé chez les femmes que chez les hommes (68%, contre 57%), de même concernant la crainte des effets secondaires (57%, contre 44%), et les doutes sur l’efficacité du vaccin (38%, contre 23%). 1 jeune de 18-24 ans sur 5 (20%) déclare ne pas vouloir se faire vacciner en raison de l’absence de peur vis-à-vis du virus, contre moins d’1% des 65 ans et plus.
Raisons de l’acceptation : retrouver une vie normale et se protéger contre la maladie
Les personnes qui prévoient de se faire vacciner (soit 38% des Français) le feraient car il s’agit selon eux de la seule solution pour retrouver une vie normale (47%, +4 points en un mois ; soit 18% de l’ensemble des Français), et pour se protéger contre la maladie (46%, -1 ; soit 17% de l’ensemble des Français). 36% (-2, soit 14%) le feraient par habitude de se faire vacciner de manière générale et 32% (-6, soit 12%) évoquent une raison altruiste : protéger les autres.
La hiérarchie des motifs expliquant l’acceptation de se faire vacciner est globalement homogène au sein de toutes les catégories de population.
Une majorité de Français se dit mal informée sur le vaccin
56% des Français se sentent mal informés sur le vaccin contre la Covid-19, dont 40% assez mal informés et 16% très mal informés. A l’inverse, 43% se disent bien informés, dont 34% assez bien informés et 9% très bien informés.
Le sentiment d’être mal informé sur le vaccin est majoritaire et est ressenti dans les mêmes proportions au sein de toutes les catégories de population et électorats du premier tour de la présidentielle 2017, à l’exception des cadres (53% bien informés, 45% mal informés) et des électeurs d’Emmanuel Macron (56% bien informés, 42% mal informés).
Le degré d’information renforce l’acceptabilité du vaccin : 53% des Français qui se disent bien informés ont l’intention de se faire vacciner, contre 26% de ceux qui se disent mal informés.
Vaccin « made in France » : une acceptabilité plus élevée mais qui ne suffit pas à convaincre
Si le vaccin contre la Covid-19 était produit par des laboratoires français, 45% des Français déclarent qu’ils se feraient vacciner, dont 25% probablement et 20% certainement. A l’inverse, 42% ne se feraient pas vacciner, dont 19% probablement pas et 23% certainement pas. 13% ne savent pas encore.
L’acceptabilité de se faire vacciner par un vaccin produit par des laboratoires français est plus élevée que par un vaccin sans précision de nationalité (de 38% à 45%, soit 7 points de plus), mais ne suffirait pas toutefois à convaincre une part importante des Français.
Par rapport à l’acceptabilité d’un vaccin en générale, l’introduction du caractère « français » ne modifie pas les différences sociologiques et clivage politique constatés. Les populations qui accepteraient le moins de se faire vacciner demeurent les 25-34 ans (26% oui, 63% non), les catégories populaires (30% oui, 56% non), les parents (36% oui, 51% non), les femmes (40% oui, 45% non), et les électeurs de Marine Len Pen (26% oui, 59% non) et de Jean-Luc Mélenchon (34% oui, 55% non). Celles qui accepteraient le plus sont toujours les 65 ans et plus (64% oui, 22% non), les hommes (49% oui, 40% non), les électeurs de François Fillon (67% oui, 23% non) et d’Emmanuel Macron (67% oui, 25% non).
Le gain d’acceptabilité du vaccin français par rapport à un vaccin sans précision de nationalité (+7 points sur l’ensemble des Français) est globalement homogène entre toutes les catégories de population. D’un point de vue politique, cela convainc un peu plus les électeurs de François Fillon (+13 points) que les autres électorats (+4 à +8).
Se faire vacciner : les Français prendront en compte l’avis des professionnels de santé, notamment de leur médecin, et très peu celui des médias et responsables politiques
Lors de la prise de décision de se faire vacciner ou non, les Français prendront en compte d’abord l’avis des professionnels de santé, et en premier lieu celui de leur médecin (65%, dont 39% en 1er), devant les autorités de santé (49%, dont 16% en 1er), et les chercheurs (45%, dont 15% en premier).
Ensuite, près d’1 Français sur 4 écoutera les opinions partagées au sein de son entourage (24%, dont 7% en 1er).
Seuls 14% des Français prendront une décision en tenant compte de l’avis des laboratoires pharmaceutiques, 6% des médias traditionnels (presse, TV, radio), 4% des réseaux sociaux et 3% des responsables politiques.
Enfin, 16% des Français déclarent qu’ils prendront une décision uniquement à partir de leur propre avis.
Les professionnels de santé, et en particulier les médecins, sont les acteurs les plus écoutés pour toutes les catégories de population. Dans le détail, la prise en compte de l’avis des professionnels de santé s’intensifie avec l’âge : de 56% chez les 18-24 ans à 79% chez les 65 ans et plus pour leur médecin, de 37% à 63% pour les autorités sanitaires et de 37% à 55% pour les chercheurs.
D’un point de vue socio-professionnel, les catégories sociales supérieures prendront davantage en compte l’avis des professionnels de santé que les catégories populaires. Ainsi à titre d’exemple, 50% des cadres, 47% des professions intermédiaires et 37% des catégories populaires écouteront l’avis des autorités sanitaires.
D’un point de vue politique, tous les électorats écouteront d’abord les professionnels de santé, et à l’égard des autorités sanitaires, les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron encore plus que les autres (respectivement 70% et 65% contre 49% pour l’ensemble des Français).
D’autres enseignements peuvent être notés :
- L’avis de l’entourage est particulièrement important pour les 18-24 ans (36% des citations)
- La défiance généralisée qui incite à ne tenir compte que de son propre avis touche plus fortement les catégories populaires (25%), les 25-49 ans (22%), et électeurs de Marine Le Pen (26%)
- Les médias traditionnels, réseaux sociaux et responsables politiques sont cités par moins de 10% des Français au sein de toutes les catégories de population et électorats
La confiance en l’exécutif pour lutter contre l’épidémie augmente légèrement mais reste minoritaire (38%, +2)
38% (+2 points en une semaine) des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus, dont 32% (+2) plutôt confiance et 6% (=) tout à fait confiance. A l’inverse, 62% (-2) des Français ne font pas confiance à l’exécutif, dont 34% (-1) pas vraiment confiance et 28% (-1) pas du tout confiance. La très légère augmentation de cette semaine ne suffit pas à compenser la forte baisse enregistrée la semaine dernière (-12 points) et maintient ainsi un niveau de confiance au plus bas depuis le début de l’épidémie.
Politiquement, la confiance en l’exécutif pour lutter contre l’épidémie reste majoritaire mais baisse auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (66%, -5 en une semaine, -14 en trois semaines), mais augmente pour atteindre près d’1 électeur sur 2 de François Fillon (47%, +9 après une baisse de 13 points la semaine dernière). Le niveau de confiance reste largement minoritaire et stable au sein des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (24%, +1) et de Marine Le Pen (19%, +1).
En termes d’âge, la confiance est particulièrement faible et en baisse chez les 25-34 ans (30%, -4 en une semaine, -17 points en trois semaines) et, après avoir rencontré de fortes baisses la semaine dernière, connait une légère hausse chez les 50-64 ans (37%, +6), les 35-49 ans (40%, +4) et les 65 ans et plus (40%, +3). Les 18-24 ans ont toujours le regard le plus bienveillant (45%, =).
D’un point de vue socio-professionnel, si la confiance est plus élevée chez les cadres et avait bien « résisté » la semaine dernière malgré la baisse générale (58%, -1), elle enregistre cette semaine une forte baisse et devient minoritaire (46%, -12). 40% (+6) des professions intermédiaires font confiance à l’exécutif, 34% (-4) des employés et 31% (+7) des ouvriers.
Géographiquement, la confiance est plus faible et stagne au sein des communes rurales, petites et moyennes agglomérations (33%-36%, entre stable et +3), et est un peu plus élevée et augmente légèrement au sein des grandes agglomérations (41%, +5) et de l’agglomération parisienne (46%, +5).
L’inquiétude vis-à-vis de la propagation du virus progresse légèrement et demeure à un niveau élevé (72%, +2)
72% (+2 points en une semaine) des Français se disent inquiets de la propagation du virus en France, dont 51% (-3) plutôt inquiets et 21% très inquiets, une proportion de Français très inquiets en hausse de 5 points. A l’inverse, 28% (-2) ne sont pas inquiets, dont 23% (-1) pas vraiment inquiets et 5% (-1) pas du tout inquiets.
En termes d’âge, le niveau d’inquiétude est plus élevé et reste stable chez les 65 ans et plus (80%, -2) et les 50-64 ans (73%, +2) et est rejoint par les 18-24 ans à la faveur d’une forte hausse (74%, +10). L’inquiétude reste importante mais est, en comparaison, plus faible chez les 35-49 ans (66%, +2) et les 25-34 ans (65%, +3).
D’un point de vue socio-professionnel, le niveau d’inquiétude reste homogène entre les différentes catégories socio-professionnelles : professions intermédiaires (69%, +3), employés (67%, +3), cadres (65%, -5) et ouvriers (63%, -5).
Télécharger le rapport : Les Français et le vaccin contre la Covid-19