Des Français très sceptiques sur l’ambition écologique de l’exécutif

Pour plus d’1 Français sur 2, l’amélioration du pouvoir d’achat et la transition écologique sont deux objectifs conciliables. Depuis novembre 2019, la priorité accordée au pouvoir d’achat progresse dans l’opinion (37%, +8)

52% (-9 par rapport au 13 novembre 2019) estiment que ces deux objectifs sont conciliables, 37% (+8) considèrent qu’il faudrait privilégier l’amélioration du pouvoir d’achat et 10% (=) qu’il faudrait privilégier la transition écologique.

En un peu plus d’un an et demi, l’importance attribuée à l’amélioration du pouvoir d’achat sur la transition écologique progresse fortement chez les ouvriers (50%, +17) et chez les retraités (45%, +13).

A ce jour, les cadres et professions intermédiaires (63%), les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour de la présidentielle (65%) et de Jean-Luc Mélenchon (61%) sont les plus convaincus de la comptabilité entre ces deux objectifs.

Les électeurs d’Éric Zemmour (56% priorité pouvoir d’achat), de Marine Le Pen (55%), les ouvriers (50% pouvoir d’achat, 42% objectifs conciliables) et dans une moindre mesure les retraités (45% pouvoir d’achat, 49% conciliables) et les habitants des communes rurales (44% pouvoir d’achat, 45% conciliables) sont particulièrement nombreux à privilégier l’amélioration du pouvoir d’achat.

A noter que 19% des plus jeunes (18-24 ans) privilégient la transition écologique à l’amélioration du pouvoir d’achat.

Des Français très sceptiques sur l’ambition écologique de l’exécutif : 2 sur 3 estiment que l’engagement d’Emmanuel Macron pour l’environnement n’est pas sincère…

65% des Français estiment que l’engagement d’Emmanuel Macron pour l’environnement n’est pas sincère, dont 39% pas vraiment et 26% pas du tout. A l’inverse, 34% considèrent que son engagement est sincère, dont 29% plutôt et 5% tout à fait.

Une opinion critique qui progresse de 4 points depuis notre enquête du 2 juillet 2020 réalisée peu après la publication des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat.

… et que l’organisation du nouveau gouvernement ne permettra pas d’accélérer la transition écologique en France

La nouvelle Première ministre Elisabeth Borne est en charge de la planification écologique et est accompagnée de deux ministres : Amélie de Montchalin en charge de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Agnès Pannier-Runacher, en charge de la Transition énergétique. 66% des Français considèrent que cette organisation et ces nominations ne permettront pas d’accélérer le rythme de la transition écologique en France, dont 46% pas vraiment et 20% pas du tout. A l’inverse, 33% pense qu’elles permettront de favoriser la transition écologique dont 29% plutôt et 4% tout à fait.

Les électeurs d’Emmanuel Macron ont, sur ces deux points, ont un regard très positif : 80% estiment que l’engagement de leur candidat est sincère et 73% pensent que l’organisation du nouveau gouvernement permettra d’accélérer la transition écologique.

En revanche, le scepticisme domine au sein de tous les autres électorats : Marine Le Pen (84% pas sincère, 82% ne permettra pas d’accélérer la transition écologique), Eric Zemmour (82% et 81% non), Jean-Luc Mélenchon (79% et 79% non), Yannick Jadot (72% et 61% non) et Valérie Pécresse (65% et 66% non), un scepticisme partagé par les abstentionnistes (74 et 73% non).

Une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population doutent de la sincérité de l’engagement d’Emmanuel Macron et de la capacité du nouveau gouvernement à accélérer la transition écologique.

Afin de réussir la transition écologique, les Français comptent avant tout sur les citoyens (63%), les collectivités locales (56%) et les entreprises (46%)

Pour 63% des Français (3 réponses possibles parmi 7 items), les citoyens sont les acteurs privilégiés pour réussir la transition écologique devant les collectivités locales (commune, agglomération, département, région) (56%) et les entreprises (46%).

Derrière ce trio en tête, les Français citent le gouvernement (38%), les scientifiques et les chercheurs (36%) et les associations et les militants (26%). Seuls 8% des Français évoquent les personnalités et les intellectuels.

De manière générale, les citoyens, les collectivités locales et les entreprises arrivent en tête dans la plupart des catégories de population, quelques nuances peuvent toutefois être notées :

  • Les citoyens et les collectivités locales sont particulièrement cités par les plus âgés (par 71% et 67% des 65 ans et plus)
  • Les collectivités locales (commune, agglomération, département, région) sont un acteur davantage évoqué par les résidents des communes rurales et des petites agglomérations (60%, contre 47% agglomération parisienne)
  • Les entreprises sont davantage citées par les cadres (57%) et par les 25-49 ans (51%)
  • Le gouvernement est privilégié par les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour de la présidentielle (64% contre 27% à 43% dans les autres électorats)
  • Les scientifiques et les chercheurs sont davantage considérés par les plus de 50 ans (41%), les cadres (41%) et les plus diplômés (39%)
  • Les associations et les militants apparaissent comme des acteurs importants pour les électeurs de gauche (40% Yannick Jadot et 37% Jean-Luc Mélenchon)

Télécharger le rapport : Les Français et la transition écologique

Crédits image : Pixabay / annca