67% des Français déclarent être de temps en temps ou souvent inquiets pour leur sécurité, une proportion en hausse sur 1 an

67% des Français déclarent être de temps en temps ou souvent inquiets pour leur sécurité, une proportion en hausse sur 1 an (+3)

23% (+5 points par rapport au 3 novembre 2021) des Français se disent souvent inquiets pour leur sécurité physique et celle de leurs biens, 44% (-2) le sont de temps en temps, 25% (-4) rarement et 7% (=) jamais. Ainsi 67% des Français sont souvent ou de temps en temps inquiets, alors que ce chiffre était en baisse constante entre août 2020 (74%) et novembre 2021 (64%), il rebondit en 1 an (+3 points).

La proportion de Français qui déclare être de temps en temps ou souvent inquiets pour leur sécurité et celle de leurs biens est majoritaire au sein de toutes les catégories de population.

Cette inquiétude est davantage exprimée :

  • D’un point de vue socio-professionnel, par les catégories populaires (73%, +8) et les professions intermédiaires (67%, +12) que par les cadres (57%, -2)
  • D’un point de vue géographique, par les habitants des petites et moyennes agglomérations (moins de 100 000 hab., 73%, +11) et dans une moindre mesure des commune rurales (66%, +5) que dans les grandes agglomérations (64%, -2).

L’expérience personnelle de l’insécurité accentue cette inquiétude : 77% des Français qui ont été récemment victime (ou un de leurs proches) de l’insécurité (agression, vol ou cambriolage) sont souvent ou de temps en temps inquiets, contre 62% des Français qui n’en ont pas été victimes.

Des parents fréquemment inquiets pour la sécurité de leurs enfants (82% souvent ou de temps en temps)

50% des parents d’enfant(s) mineur(s) se disent souvent inquiets pour la sécurité de leur(s) enfant(s), 32% le sont de temps en temps, 14% rarement et 3% jamais. Ainsi 82% des parents sont souvent ou de temps en temps inquiets pour la sécurité de leurs enfants.

Les mères sont plus souvent ou de temps en temps inquiètes (89%) que les pères (76%).

15% des Français déclarent avoir été victimes d’agression, de vol dans la rue ou de cambriolage au cours des 2 dernières années, 29% ont un proche qui en a été victime

Au cours des 2 dernières années :

  • 8% des Français déclarent avoir été victimes d’un cambriolage (et 17% ont un proche qui en a été victime)
  • 7% ont été victimes d’une agression (et 16% ont un proche qui en a été victime)
  • 5% ont été victimes d’un vol dans la rue (et 13% ont un proche qui en a été victime)

Au global, au cours des 2 dernières années : 15% des Français déclarent avoir été personnellement victimes d’au moins 1 de ces méfaits, 29% ont un proche qui en a été victime. A l’inverse, 64% des Français n’en ont pas été victimes de ces méfaits et ne connaissent personne dans ce cas.

Les cadres (27% d’entre eux déclarent avoir été victimes d’au moins 1 de ces méfaits au cours des 2 dernières années), les habitants de l’agglomération parisienne (24%) et les moins de 35 ans (22%) sont particulièrement nombreux à déclarer avoir été victimes de ces méfaits.

2 Français sur 3 estiment que la situation en matière de sécurité s’est dégradée dans notre pays ces dernières années, une opinion en hausse sur 1 an

68% des Français (+5 points par rapport au 3 novembre 2021) estiment que la situation en France en matière de sécurité des personnes et des biens se dégrade depuis quelques années, une opinion au plus haut depuis août 2020 (mesurée à 58%, soit +10).

Pour 28% (-5) elle ne change pas, seuls 4% (+1) considèrent qu’elle s’améliore.

En 1 an, la perception d’une dégradation en matière de sécurité progresse et devient majoritaire dans toutes les catégories de population, y compris chez les électeurs d’Emmanuel Macron (52%).

D’un point de vue socio-professionnel, les catégories populaires (74%, +10) et les professions intermédiaires (67%, +8) ont plus que les cadres (59%, +5) le sentiment que la situation se dégrade.

En termes d’âge, cette opinion est davantage exprimée par les 35-49 ans (72%, +11) et par les 50 ans et plus (72%, +3) que par les 25-34 ans (59%, -3) et les 18-24 ans (55%, +14).

La perception d’une dégradation de la situation progresse partout d’un point de vue géographique : chez les habitants des communes rurales (73%, +8), des communes urbaines de province (67%, +3) et de l’agglomération parisienne (68%, +9).

Le regard porté sur la situation du pays en matière de sécurité est indépendant de l’expérience de l’insécurité : elle est jugée en dégradation dans les même proportions par les Français qui ont été récemment victime d’agression, de vol ou de cambriolage (68%) que par ceux qui n’en ont pas été victimes (67%).

Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen (88% se dégrade) et les abstentionnistes (74%) portent un regard plus négatif sur la situation du pays que les électeurs d’Emmanuel Macron (52%) et de Jean-Luc Mélenchon (55%).

L’action du gouvernement contre l’insécurité jugée pas efficace par l’opinion

79% des Français estiment que l’action du gouvernement et notamment du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’est pas efficace pour lutter contre l’insécurité, dont 52% pas vraiment efficace et 27% pas du tout efficace. A l’inverse, 21% la juge efficace, dont 19% plutôt efficace et 2% très efficace.

L’absence d’efficacité du gouvernement en matière de lutte contre l’insécurité est une opinion majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats, y compris chez les électeurs d’Emmanuel Macron (53% pas efficace).

Les Français estimant que la situation s’est dégradée ces derniers années (88% pas efficace), les habitants des communes rurales (87%) et petites agglomérations (83%), les femmes (84%), les 35-64 ans (83%) et politiquement les électeurs de Marine Le Pen (91%) sont les plus critiques à l’égard du gouvernement.

Les agressions sur les personnes (61%) et à caractère sexuel ou sexiste (52%) sont les sujets sur lesquels le gouvernement devrait agir en priorité

Pour les Français, le gouvernement doit en priorité agir sur : 

Les agressions sur les personnes (61%, 3 réponses possibles parmi 10 items). Un sujet particulièrement prioritaire pour les électeurs de Marine Le Pen (71%)

Les agressions à caractère sexuel ou sexistes (52%), notamment cité par les moins de 35 ans (63%), les femmes (58%) et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (63%)

Près d’1 Français sur 3 cite :

Les trafics de drogues (37%). Ce sujet gagne en importance avec l’âge (de 24% chez les moins de 35 ans à 46% chez les plus de 50 ans) et est particulièrement cité par les cadres (46%) et les électeurs d’Emmanuel Macron (47%)

Les incivilités (33%), un sujet davantage prioritaire pour les hommes (37%) que pour les femmes (31%).

Les piratages informatiques et les vols de données (32%), notamment évoqué par les 65 ans et plus (39%)

2 sujets sont mentionnés par près d’1 Français sur 4

Les cambriolages (25%)

Les chantages, rackets ou escroqueries, y compris sur internet (24%)

Enfin, 19% estiment que le gouvernement doit avant tout agir sur les vols à l’arraché dans la rue et 9% sur les vols de voitures, de moto ou de vélo.

Aucune des principales personnalités politiques du pays n’obtient la confiance d’une majorité de Français sur les questions de sécurité. Marine Le Pen (38%) devance Emmanuel Macron (30%) et les autres leaders d’opposition (16%-23%)

Sur les questions de sécurité, 38% (-1 depuis le 3 novembre 2021) des Français déclarent faire confiance à Marine Le Pen (contre 61% pas confiance), 30% (-5) à Emmanuel Macron (contre 69% pas confiance), 23% aux dirigeants de LR (contre 77%), 22% (-5) à Eric Zemmour (contre 78%), 19% (-3) à Jean-Luc Mélenchon (contre 80%) et 16% aux dirigeants d’EELV (contre 83%).

Chacune de ces personnalités possède un niveau de confiance élevé dans son camp : Marine Le Pen (93% de ses électeurs lui font confiance), Eric Zemmour (91% de ses électeurs), les dirigeants LR (77% des sympathisants LR leur font confiance), Emmanuel Macron (76% de ses électeurs), Jean-Luc Mélenchon (65% de ses électeurs) et dans une moindre mesure les dirigeants EELV (56% des sympathisants EELV leur font confiance).

Marine Le Pen arrive en tête au sein de toutes les tranches d’âge au-dessus de 25 ans (niveau de confiance 38%-41%) tandis que les dirigeants EELV (36%) et Jean-Luc Mélenchon (34%) ont les niveaux de confiance les plus élevés chez les 18-24 ans.

D’un point de vue socio-professionnelle, Emmanuel Macron arrive 1er chez les cadres (37%) et Marine Le Pen au sein de toutes les autres catégories (34% professions intermédiaires, 39% employés, 49% ouvriers, 38% retraités).

Enfin, Marine Le Pen détient le niveau de confiance le plus élevé au sein de toutes les catégories géographiques (région de résidence, catégorie d’agglomération).

Pour autant, une majorité relativement optimiste sur la capacité de la France à être à la hauteur des enjeux de sécurité lors des prochains grands événements sportifs

55% des Français pensent que le pays sera à la hauteur des enjeux de sécurité lors des grands événements sportifs futures (Coupe du Monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024), dont 45% probablement et 10% certainement. A l’inverse, 44% des Français pensent que la France ne sera pas à la hauteur, dont 30% probablement pas et 14% certainement pas.

Les électeurs d’Emmanuel Macron (80% sera à la hauteur) se montrent particulièrement optimistes tandis qu’à l’inverse, les électeurs de Marine Le Pen (68% ne sera pas à la hauteur) et les Français estimant que la situation s’est dégradée ces derniers années (54%) sont plus pessimistes.

Télécharger le rapport : Les Français et la sécurité

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