Portable au volant : 3 Français sur 4 favorables au durcissement des sanctions

Les Français sous-estiment ou méconnaissent la mortalité routière

Interrogés sur le nombre de morts à cause d’accidents de la route en France par an, 48% des Français sont dans l’incapacité de donner un nombre. 12% des Français donnent un nombre proche de la réalité, 3 248 morts par an (entre 3 000 et 3 500), 31% le sous-estiment (inférieur à 3 000) et 9% le surestiment (supérieur à 3 500). A noter que ce sont les plus jeunes qui sous-estiment le plus la mortalité sur les routes : 44% des 18-24 ans et 39% des 25-34 ans.

Les Français sont partagés sur l’efficacité et la sévérité de la politique menée par les pouvoirs publics en matière de sécurité routière.

Interrogés sur l’efficacité de la politique menée par les pouvoirs publics en matière de sécurité routière, 54% des Français jugent que celle-ci n’est pas efficace (41% pas vraiment efficace et 13% pas du tout efficace) et 44% pensent qu’elle est efficace (4% très efficace et 40% assez efficace) et 2% n’ont pas d’opinion sur cette question.

Quelques catégories de la population se distinguent par leur évaluation plus négative de la politique menée par les pouvoirs publics en matière de sécurité routière, ceci est notamment le cas des personnes de plus de 65 ans qui sont 64% à la juger pas efficace et les habitants des communes rurales (60% pas efficace). Seuls les 18-24 ans (56%), les habitants de l’agglomération parisienne (53%) et les personnes qui ne conduisent que rarement ou jamais jugent majoritairement (55%) que la politique en matière de sécurité routière est efficace.

Politiquement, cette question fait ressortir une polarisation entre les électeurs d’Emmanuel Macron au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 qui sont 65% à la juger efficace et 34% pas efficace, et les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon qui ne sont eux que, respectivement, 31% et 39% à la juger efficace et 67% et 61% pas efficace. Les électeurs de François Fillon sont eux partagés puisque 49% la jugent efficace et 51% pas efficace.

De la même manière, les Français sont partagés sur leur évaluation de la sévérité de la politique de sécurité routière menée par les pouvoirs publics : 41% d’entre eux la considèrent juste comme il faut, c’est-à-dire ni trop stricte ni trop laxiste, 30% la jugent trop stricte et 28% trop laxiste, et 1% n’ont pas d’opinion sur cette question.

Certaines catégories de la population expriment des opinions plus marquées que la moyenne des Français. En effet, les 25-34 ans (37%), les ouvriers (47%), les habitants des communes rurales (40%) et les personnes qui conduisent tous les jours (34%) sont plus nombreux à juger la politique de sécurité routière menée par les pouvoirs publics trop stricte. Cela est aussi le cas des électeurs de Marine Le Pen au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 (39%). A l’opposé, ce sont les retraités qui estiment le plus que la politique de sécurité routière est trop laxiste (37%).

Les comportements jugés comme les plus dangereux au volant par les Français : l’alcoolémie largement en tête (72%), plus loin l’utilisation de son téléphone portable (43%) et la prise de stupéfiants (41%).

Interrogés sur les comportements considérés comme les plus dangereux en terme de sécurité routière, les Français sont :

  • 72% à avoir cités l’alcoolémie (dont 43% en 1er),
  • 43% à avoir cités l’utilisation du téléphone portable (dont 21% en 1er),
  • 41% à avoir cité la prise de stupéfiants (cannabis, etc.) (dont 17% en 1er),
  • 29% à avoir cités les excès de vitesse (dont 13% en 1er),
  • Et 12% à avoir cité la somnolence, le manque de pauses (dont 5% en 1er).

L’ensemble des catégories de la population cite l’alcoolémie comme le principal comportement dangereux en terme de sécurité routière, et ceci est encore plus le cas chez les retraités (77%).

Derrière l’alcoolémie, les 18-24 ans (52%) et les habitants des petites agglomérations (48%) et des communes rurales (48%) citent l’utilisation du téléphone portable au volant comme deuxième comportement le plus dangereux. Les 50-64 ans (52%) et les ouvriers (50%) citent la prise de stupéfiants comme deuxième comportement le plus dangereux au volant. Enfin, Les excès de vitesse sont cités comme deuxième comportement le plus dangereux en terme de sécurité routière par les habitants de l’agglomération parisienne (40%).

Trois quarts des Français sont favorables au durcissement des sanctions contre les conducteurs qui utilisent leur téléphone portable au moment où ils commettent une infraction routière.

74% des Français sont favorables au retrait de permis immédiat dans le cas où le conducteur utiliserait son téléphone mobile en même temps qu’il commet une autre infraction (feu rouge grillé, excès de vitesse, etc.) (41% très favorable et 33% assez favorable), 25% y sont opposés (17% assez opposé et 8% très opposé), et 1% n’ont pas d’opinion sur cette question.

L’ensemble des catégories de la population est largement favorable à cette mesure et tout particulièrement les personnes de plus de 50 ans (entre 79% et 80%) et les personnes qui conduisent occasionnellement (78%) ou jamais (77%).

Bien que l’opposition à cette mesure est minoritaire parmi tous les groupes sociaux, les catégories sociales les plus opposées à cette mesure sont les 18-24 ans (34%), les 25-34 ans (30%) et les habitants des communes rurales (30%).

 

Télécharger ici : Les Français et la sécurité routière / Sondage ELABE pour BFMTV – L’Opinion en direct

 

 

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