L’approbation de la mobilisation contre la réforme des retraites reste élevée (67%)
67% (-1 en une semaine) des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, dont 45% (-1) la soutiennent et 22% (=) ont de la sympathie. A l’inverse, 19% (=) la désapprouvent, dont 12% (-1) y sont opposés et 7% (+1) hostiles. Enfin, 14% (+1) des Français déclarent être indifférents.
A la faveur d’une forte hausse de l’approbation en 1 semaine, les électeurs d’Emmanuel Macron sont pour la 1ère fois divisés entre approbation (44%, +7) et désapprobation (44%). L’approbation de la mobilisation reste très forte, chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon malgré une légère baisse (86%, -4), chez les électeurs de Marine Le Pen (78%, +2) et dans une moindre mesure chez les abstentionnistes (68%).
Pas d’évolution significative en 1 semaine d’un point de vue socio-professionnel : une large majorité d’actifs (72%), et plus particulièrement d’employés/ouvriers (76%) soutiennent ou ont de la sympathie à l’égard des mobilisations, une position partagée par une majorité de retraités (60%).
7 mars : une majorité de Français soutient l’arrêt du pays pour s’opposer à la réforme
58% des Français soutiennent l’action des syndicats de « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars, dont 36% tout à fait et 22% plutôt. A l’inverse, 41% ne soutiennent pas cette action, dont 18% pas vraiment et 23% pas du tout.
« L’arrêt » du pays est fortement soutenu par les actifs (65%), et encore davantage par les employés/ouvriers (72%) et les 25-34 ans (72%), et par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (80%), de Marine Le Pen (74%) et dans une moindre mesure par les abstentionnistes (60%).
Si « l’arrêt » du pays est majoritairement soutenu dans la plupart des catégories de population et électorats, elle n’est cependant pas soutenu par les retraités (60%) et par les électeurs d’Emmanuel Macron (80%).
L’opposition à la réforme des retraites progresse légèrement en 1 semaine (67%, +2)
67% (+2 points en 1 semaine) des Français se disent opposés à la réforme des retraites proposée par le gouvernement, dont 29% (+3) plutôt opposés et 38% (-1) très opposés. A l’inverse, 32% (-2) sont favorables, dont 25% (=) plutôt favorables et 7% (-2) très favorables. Alors que l’opposition avait reculé la semaine dernière (de 71% à 65%), elle progresse légèrement cette semaine mais ne retrouve toutefois pas son niveau le plus élevé (72% mesuré le 25 janvier).
L’opposition à la réforme progresse en 1 semaine chez les 18-24 ans (77%, +14), chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon pour atteindre son niveau le plus élevé (91%, +6) et chez les ouvriers (80%, +7).
Elle demeure à ce jour très forte chez les actifs (72%), en leur sein chez les professions intermédiaires (78%) et les employés/ouvriers (74%), et politiquement chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (91%) et de Marine Le Pen (85%).
Stable en 1 semaine, une courte majorité de retraités (53%) et 3 électeurs sur 10 d’Emmanuel Macron (30%) sont opposés à la réforme proposée par le gouvernement.
Les critiques sur la réforme (injuste, pas nécessaire et surtout inefficace) sont en hausse
Concernant la réforme des retraites annoncée par le gouvernement :
- 72% (+2 en 1 semaine) des Français l’estiment injuste, contre 23% (=) juste
- 63% (+5) considèrent qu’elle est inefficace pour assurer la pérennité du système de retraites (il s’agit du plus haut niveau mesuré), contre 31% (-3) efficace
- 55% (+2) ne la jugent pas nécessaire, contre 39% (-1) nécessaire
En 1 semaine, le regard des Français sur la réforme se dégrade dans la plupart des catégories de population et électorats.
La perception d’une réforme inefficace progresse fortement en 1 semaine et devient pour la 1ère fois majoritaire chez les retraités (51%, +8) et politiquement est en hausse chez les électeurs de Marine Le Pen (79%, +11).
Les actifs conservent un regard très largement négatif sur cette réforme (77% injuste, 69% inefficace, 62% pas nécessaire).
Pour l’opinion publique, le gouvernement n’a pas été clair et transparent sur le contenu de la réforme…
73% des Français considèrent que depuis le début du débat sur la réforme des retraites, le gouvernement n’a pas été clair et transparent sur le contenu de la réforme, dont 41% pas vraiment et 32% pas du tout. A l’inverse, 26% estiment que le gouvernement a été clair et transparent, dont 22% plutôt et 4% tout à fait.
Un peu moins d’1 électeur sur 2 d’Emmanuel Macron (46%) estime que le gouvernement a manqué de transparence sur le contenu de la réforme. Cette critique est largement majoritaire dans toutes les autres catégories de population et électorats, elle est particulièrement forte au sein des électorats d’opposition (89% Marine Le Pen, 81% Jean-Luc Mélenchon) et chez les 50-64 ans (81%).
…et a volontairement fait croire que l’ensemble des petites retraites serait revalorisé pour que la réforme soit mieux acceptée
Concernant la récente polémique sur les 1 200 euros de pension minimale pour les retraités, 65% des Français estiment que le gouvernement a volontairement fait croire que l’ensemble des petites retraites serait revalorisé à 1 200 €, pour que la réforme soit mieux acceptée. A l’inverse, seuls 10% considèrent que le gouvernement a toujours été clair et n’a pas fait de fausses promesses sur ce sujet. 25% des Français ne se prononcent pas sur cette question.
Les électeurs d’Emmanuel Macron sont très partagés (36% volontaire, contre 27% pas de fausses promesses et 37% ne savent pas). La critique est largement majoritaire dans toutes les autres catégories de population et électorats, elle est particulièrement intense chez les actifs (69%), les employés/ouvriers (72%), les 50-64 ans (70%) et les électorats d’opposition (82% Jean-Luc Mélenchon, 80% Marine Le Pen).
Une majorité de Français se dit choquée par la manière dont se déroulent les débats à l’Assemblée
55% des Français se disent choqués par la manière dont se déroulent les débats à l’Assemblée, dont 29% assez choqués et 26% très choqués. A l’inverse, 27% ne sont pas choqués, dont 21% pas vraiment et 6% pas du tout. 18% déclarent ne pas avoir suivi ce qu’il se passe à l’Assemblée.
Une majorité (absolue ou relative) de Français au sein de toutes les catégories de population et électorats se disent choquées par le déroulement des débats : les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (48% choqués, 37% pas choqués, 15% ne suivent pas l’Assemblée), de Marine Le Pen (51% choqués, 30% pas choqués, 19% ne suivent pas l’Assemblée) et surtout d’Emmanuel Macron (77% choqués).
La proportion de Français choqués augmente avec l’âge : de 44% chez les moins de 50 ans, à 56% chez les 50-64 ans jusqu’à 72% des 65 ans et plus.
L’opinion impute plutôt au gouvernement la responsabilité du mauvais climat à l’Assemblée
Concernant le mauvais climat à l’Assemblée nationale, 55% des Français estiment que le gouvernement en est responsable, il n’a pas laissé assez de temps pour débattre et examiner le texte de loi. A l’inverse, 43% estiment que l’opposition est responsable, notamment au regard des propos et comportements de la France Insoumise. L’écart est plus réduit chez les Français qui déclarent avoir suivi les débats à l’Assemblée : 52% imputent la responsabilité au gouvernement, 47% à l’opposition.
Les Français ont une lecture politique sur cette question : une large majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (83%) et de Marine Le Pen (64%) estiment que le gouvernement est responsable. A l’inverse, l’opposition est responsable aux yeux des électeurs d’Emmanuel Macron (81%).
Le jugement sur la responsabilité du climat à l’Assemblée est également corrélée à l’opinion sur la réforme : pour 70% des Français favorables à la réforme, l’opposition est responsable. Pour 70% des opposants à la réforme, le gouvernement est responsable.
Actions et déclarations dans le cadre de la réforme des retraites : aucune des principales personnalités politiques et syndicales n’obtient l’approbation de plus de 3 Français sur 10
P. Martinez (CGT), L. Berger (CFDT) et Marine Le Pen (RN) devancent Jean-Luc Mélenchon (LFI), l’exécutif et Eric Ciotti (LR)
Dans le cadre de la réforme des retraites :
- 30% des Français approuvent l’action et les déclarations de Philippe Martinez, le secrétaire général du syndicat CGT (42% n’approuvent pas, 28% ne savent pas)
- 30% de Laurent Berger, le secrétaire général du syndicat CFDT (36% n’approuvent pas, 34% ne savent pas)
- 29% de Marine Le Pen du Rassemblement National (47% n’approuvent pas, 24% ne savent pas)
- 22% de Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise (56% n’approuvent pas, 22% ne savent pas)
- 21% d’Emmanuel Macron, Président de la République (62% n’approuvent pas, 17% ne savent pas)
- 21% d’Elisabeth Borne, la Première ministre (62% n’approuvent pas, 17% ne savent pas)
- 15% d’Olivier Dussopt, le ministre du Travail (53% n’approuvent pas, 32% ne savent pas)
- 14% d’Eric Ciotti des Républicains (52% n’approuvent pas, 34% ne savent pas)
Les personnalités syndicalistes (P. Martinez / L. Berger) bénéficient du soutien de près d’1 électeur sur 2 de Jean-Luc Mélenchon (respectivement 53% et 48%), d’ 1 électeur sur 3 de Marine Le Pen (34% et 31%) et d’un soutien relativement élevé chez les 50-64 ans (39% et 39%).
Marine Le Pen (78%), Emmanuel Macron (68%), Jean-Luc Mélenchon (64%), Elisabeth Borne (63%) et Eric Ciotti (56%) bénéficient d’un soutien majoritaire quoiqu’incomplet dans leurs électorats respectifs.
Le Ministre du Travail Olivier Dussopt ne dispose que d’une adhésion fragile dans son camp (44% des électeurs d’E. Macron approuvent, 26% n’approuvent pas, 30% ne savent pas).
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