Emmanuel Macron nettement en tête des intentions de vote. Marine Le Pen et Valérie Pécresse sont au coude-à-coude tandis qu’Eric Zemmour progresse

55% (-1) des électeurs se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes en avril 2022 et 27% (+1) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 55% (-1 par rapport au 26 janvier) des Français se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 27% (+1) l’envisagent sérieusement (notes 8 et 9).

L’intention d’aller voter est toujours plus importante avec l’âge : 72% des 18-24 ans sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement (notes 8 à 10), contre 92% des 65 ans et plus.

A titre de comparaison, à la même période en 2017, 56% des électeurs se disaient tout à fait certain d’aller voter (note 10) à la présidentielle de 2017, soit un score similaire à ce jour.

E. Macron progresse et reste nettement en tête des intentions de vote exprimés au 1er tour (25%, +1)

M. Le Pen (16.5%, stable) et V. Pécresse (16%, -1) sont au coude-à-coude, E. Zemmour progresse (12.5%, +1)

A gauche, J.-L. Mélenchon (9.5%, +0.5) conserve une avance sur C. Taubira en hausse (6%, +1) et Y. Jadot en baisse (4.5%, -1)

Nettement en tête, Emmanuel Macron est crédité de 25% des intentions de vote exprimées, un score en hausse d’1 point en une semaine (et de 2.5 points en trois semaines).

Le Président sortant bénéficierait d’une mobilisation solide de ses électeurs du 1er tour de 2017 (65% voteraient à nouveau pour lui, stable en une semaine) et d’un soutien en hausse des électeurs de François Fillon (24%, +6). Emmanuel Macron serait toujours en tête des cadres (31%), des habitants des moyennes et grandes agglomérations de province (29%) et de l’agglomération parisienne (25%, à égalité avec V. Pécresse).

Marine Le Pen (16.5%, =) est au coude-à-coude avec Valérie Pécresse en léger recul (16%, -1)

La candidate soutenue par le RN aurait le soutien de plus de 50% de ses électeurs du 1er tour de 2017, mais ne disposerait d’aucune réserve de voix en dehors de ce socle. Marine Le Pen serait le premier choix des 25-34 ans (24%), des catégories populaires (29%) notamment des ouvriers (33%).

La candidate des Républicains pâtirait d’une baisse du soutien des électeurs de François Fillon de 2017 (50%, -9) au profit d’Emmanuel Macron. Valérie Pécresse (24%) serait le premier choix à égalité avec Emmanuel Macron (25%) des habitants de l’agglomération parisienne.

Eric Zemmour est en hausse cette semaine et est crédité de 12.5% (+1) des voix.

Il recueillerait les voix de 32% des électeurs de Marine Le Pen de 2017, en progression de 8 points en une semaine, et d’1 sur 10 de François Fillon.

A gauche, Jean-Luc Mélenchon (9.5%, +0.5) conserverait une avance sur les autres candidats. Christiane Taubira progresse cette semaine (6%, +1) et devance Yannick Jadot en baisse (4.5%, -1). Fabien Roussel est crédité de 2,5% (stable) des intentions exprimées, Anne Hidalgo de 2% (-0.5).

Nicolas Dupont-Aignan est à 2.5% (+0.5), les autres candidats testés sont crédités de moins de 2% des intentions de vote.

A ce jour, 62% des électeurs se disent sûrs de leur choix

A 67 jours du 1er tour, 62% des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) se disent certains de leur choix, un chiffre parfaitement stable depuis le 21 décembre. A l’inverse, 38% d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.

A ce jour, les électeurs les plus sûrs de leur choix sont ceux de Marine Le Pen (75%, stable), d’Emmanuel Macron (72%, -2), de Jean-Luc Mélenchon (70%, +10) et d’Éric Zemmour (67%, -1). La certitude du choix est un peu plus fragile chez les électeurs de Valérie Pécresse (62%, -6), et reste très fragile chez les électeurs de Christiane Taubira (48%) malgré une forte hausse (+13) et de Yannick Jadot (46%, -3).

Au 2nd tour : Emmanuel Macron…

  • conserve une avance (56%, -1) face à Marine Le Pen (44%, +1), malgré une légère réduction de l’écart

  • creuse fortement l’écart (55.5%, +3.5) avec Valérie Pécresse (44.5%, -3.5)

  • l’emporterait largement (64.5%) face à Eric Zemmour (35.5%)

Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slides 27), les configurations E. Macron / M. Le Pen, E. Macron / V. Pécresse et E. Macron / E. Zemmour sont aujourd’hui les seules hypothèses plausibles.

Emmanuel Macron conserve une avance (56%, -1) face à Marine Le Pen (44%, +1) malgré une légère réduction de l’écart

Ces deux candidats bénéficieraient d’un parfait report de voix de leurs potentiels électeurs de 1er tour.

E. Macron bénéficierait des voix de la majorité des électeurs de Y. Jadot (64%) et de C. Taubira (53%, et 40% s’abstiendraient).

Les électeurs d’Eric Zemmour, dans une plus grande proportions en une semaine, se mobiliseraient pour M. Le Pen (86%, +11).

Les électeurs de Valérie Pécresse voteraient d’abord pour E. Macron (44%) puis pour M. Le Pen (26%) ou s’abstiendraient (30%).

Dans cette hypothèse, la majorité des électeurs de J.-L. Mélenchon s’abstiendrait (50%, et un tiers voterait pour E. Macron).

Au 2nd tour, Emmanuel Macron creuse fortement l’écart (55.5%, +3.5 en une semaine, +5.5 en trois semaines) avec Valérie Pécresse (44.5%, -3.5 en une semaine, -5.5 en trois semaines)

Ces deux candidats bénéficieraient d’un parfait report de voix de leurs potentiels électeurs de 1er tour.

E. Macron aurait le soutien d’une majorité relative des électeurs de Y. Jadot (45%, un tiers s’abstiendrait) et de C. Taubira (42%, la moitié s’abstiendrait).

La moitié des électeurs de M. Le Pen et d’E. Zemmour s’abstiendraient (un tiers voterait pour V. Pécresse).

Dans cette configuration, la majorité des électeurs potentiels de J.-L. Mélenchon s’abstiendrait (63%).

Emmanuel Macron l’emporterait largement l’emporterait largement (64.5%) face à Eric Zemmour (35.5%).

Emmanuel Macron bénéficierait dans cette configuration d’une forte mobilisation des électeurs de gauche et de Valérie Pécresse.
Eric Zemmour ne disposerait que d’une mobilisation partielle des électeurs de 1er tour de Marine Le Pen (44%, tandis que 43% s’abstiendraient).

A quelques mois de la fin de son quinquennat, 43% des Français estiment que l’élection d’Emmanuel Macron a été une bonne chose pour le pays, un chiffre en progression par rapport à mi-mandat (+6)

A quelques mois du terme de son mandat, l’élection d’Emmanuel Macron le 7 mai 2017 est considérée comme une bonne chose pour la France par 43% des Français, dont 32% (+1) assez bonne chose et 11% (+5) très bonne chose. Ce chiffre progresse de 6 points par rapport à notre enquête ELABE/BFMTV réalisée à mi-mandat (octobre 2019). A l’inverse, 56% (-6) des Français qualifient négativement son élection, dont 30% (-5) une assez mauvaise chose et 26% (-1) une très mauvaise chose.

Près de 5 ans après son élection, Emmanuel Macron a conservé le soutien de ses électeurs du 1er tour (83% bonne chose), un soutien qui s’est même renforcé par rapport à mi-mandat (+7). Près d’1 électeur sur 2 de François Fillon (47%) a un regard positif sur l’élection d’Emmanuel Macron, un soutien toutefois en net recul par rapport à mi-mandat (-10).  Si les électeurs de gauche ne sont qu’une minorité à dresser un bilan positif, cette proportion progresse : Benoît Hamon (42%, +11) et Jean-Luc Mélenchon (27%, +8). Enfin, 20% (+6) des électeurs de Marine le Pen considèrent que son élection a été une bonne chose pour la France. A noter que le Président renforce également son assise sur ses électeurs du 2nd tour (73%, +7).

Au-delà des clivages politiques, un fort clivage social reste présent, mais se réduit légèrement : 47% (+1) des cadres et professions intermédiaires et 52% (+4) des Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre portent un regard positif sur son élection, ce taux chute à 35% (+9) chez les employés et ouvriers et à 31% (+6) chez les personnes qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois. On mesure ainsi une légère décrispation des populations qui ont le regard le plus critique sur l’élection d’Emmanuel Macron.

L’élection d’Emmanuel Macron est particulièrement bien perçue des 18-24 ans (55% bonne chose en progression de 9 points, contre 38%-43% chez les 25-64 ans et 46% chez les 65 ans et plus).

Un bilan de l’action du Président jugé meilleur sur l’international, l’emploi et l’économie que sur le régalien, le pouvoir d’achat et le social

L’action d’Emmanuel Macron est jugée la plus satisfaisante, et en progression par rapport au 13 octobre 2021, dans les domaines d’action en lien avec le statut international de la France et l’économie : le rôle de la France dans l’Union européenne (44%, +2), la politique de l’emploi (40%, +4, et +6 par rapport octobre 2019), la politique économique (36%, +5).

Près d’1 Français sur 3 juge l’action d’Emmanuel Macron satisfaisante concernant la politique en matière de santé (33%, -5), la politique fiscale (33%, +1), la politique d’éducation en baisse (30%, -2, et -5 points depuis mi-mandat) et la politique environnementale (30%, -1 depuis octobre 2020, mais +5 depuis mi-mandat).

A l’opposé, les domaines où son action est jugée la moins satisfaisante sont les domaines liés au régalien, au social et au pouvoir d’achat : la politique de lutte contre l’islamisme radical (28%, +1), contre les inégalités sociales (26%, +1), contre l’insécurité (26%, +3 depuis octobre 2021, mais -5 depuis mi-mandat), la politique en faveur du pouvoir d’achat (25%, +1, mais -3 depuis mi-mandat) et la politique en matière d’immigration (24%, +4 points, soit un niveau comparable à mi-mandat).

Enfin, 27% (+4) sont satisfaits de son action en matière de gestion des dépenses publiques.

Par rapport à octobre 2021, le niveau de satisfaction sur la politique en matière de santé recule dans l’électorat de François Fillon (39%, -11) et d’Emmanuel Macron (61%, -7).

Sur le long terme par rapport à mi-mandat, les thèmes en hausse (emploi, économie et environnement) progressent auprès de son propre électorat et ceux de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon. A contrario, les thèmes en baisse (éducation, sécurité, pouvoir d’achat) et l’immigration reculent auprès des électeurs de François Fillon, et dans une moindre mesure auprès de ses propres électeurs.

A ce jour :

  • Les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour approuvent majoritairement l’action du Président sur l’international, l’économie/emploi, la santé, la fiscalité et l’éducation. En revanche, ils sont beaucoup plus partagés sur les autres thèmes (1 sur 2 satisfaits)
  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon sont particulièrement critiques vis-à-vis de l’action du Président en matière de lutte contre les inégalités sociales (seulement 15% et 16% satisfaits) et environnementale (19% et 20%)

Les électeurs de François Fillon, et encore plus de Marine Le Pen, sont particulièrement critiques sur son action en matière de lutte contre l’insécurité (seuls 25% et 9% satisfaits) et sa politique d’immigration (19% et 5%).

Une majorité de Français estime que le Président n’a pas transformé le pays en profondeur depuis son élection

Depuis le début de son quinquennat, 50% (-4 depuis le 13 octobre 2021) des Français estiment qu’Emmanuel Macron a modifié quelques aspects seulement du pays, 37% (+1) qu’il n’a pas changé le pays, et 13% (+4) qu’il l’a transformé en profondeur.

Sur le temps long (depuis mi-mandat), la part de Français qui estime qu’Emmanuel Macron a modifié quelques aspects est en baisse constante depuis mi-mandat (de 58% au 29 octobre 2019 à 50% aujourd’hui), celle qui considère qu’il n’a pas changé le pays augmente (de 30% à 37%). Enfin, la proportion de Français qui considère que le Président a transformé le pays en profondeur est relativement stable et oscille entre 9% et 13%.

Une majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (68% modifié quelques aspects, -9), de Benoît Hamon (65%, +8) et de François Fillon (57%, -8) considèrent que le Président a modifié quelques aspects seulement du pays. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont partagés entre quelques aspects (44%) et n’a pas changé le pays (41%). Enfin, la majorité des électeurs de Marine Le Pen considère qu’il n’a pas changé le pays (52%).

A court terme (depuis octobre 2021), une part importante des électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon (entre 7% et 9%) ont basculé de quelques aspects seulement à transformé le pays en profondeur.

Sur le temps long (depuis octobre 2019), une part importante au sein de tous les électorats sont passés de quelques aspects seulement à n’a pas changé le pays, notamment chez celui de François Fillon (-16 modifié quelques aspects / +13 n’a pas changé le pays).

Télécharger le rapport : Les Français, l’élection présidentielle 2022 et Emmanuel Macron

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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 1 482 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 357 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 31 janvier au 2 février 2022.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage. »