Emmanuel Macron progresse et reste en tête des intentions de vote. Marine Le Pen et Valérie Pécresse sont au coude-à-coude

Hausse de l’intention d’aller voter : 56% (+2) des électeurs se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes en avril 2022, et 26% (+1) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 56% (+2 par rapport au 11 janvier) des Français se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 26% (+1) l’envisagent sérieusement (notes 8 et 9).

Par rapport au 11 janvier, on note une légère hausse de l’intention de se rendre aux urnes dans la plupart des catégories de la population et électorats.

L’intention d’aller voter est toujours plus importante avec l’âge : 73% des 18-24 ans sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement (notes 8 à 10), contre 90% des 65 ans et plus.

A titre de comparaison, le 5 janvier 2017, 59% des électeurs se disaient tout à fait certain d’aller voter (note 10) à la présidentielle de 2017, soit un score un légèrement plus élevé qu’à ce jour (56%).

1er tour sans C. Taubira : E. Macron progresse et est en tête des intentions de vote exprimés (25%, +2) devant M. Le Pen (17%, stable), V. Pécresse (17%, stable) et E. Zemmour (11.5%, -0.5)

J.-L. Mélenchon (10%, +0.5) devance Y. Jadot (6.5%, -0.5)

Dans l’hypothèse d’un 1er tour sans la candidature de Christiane Taubira, Emmanuel Macron progresse et renforce sa première position dans les intentions de vote exprimées (25%, +2 par rapport au 11 janvier) devant V. Pécresse (17%, =), M. Le Pen (17%, =) et E. Zemmour (11.5%, -1.5).

Parmi les électeurs potentiels de C. Taubira : un quart voterait pour Yannick Jadot dans l’hypothèse où elle ne serait pas candidate, et près de 15% voteraient pour respectivement Anne Hidalgo, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ou s’abstiendraient/voteraient blanc.

Dans cette configuration, Jean-Luc Mélenchon serait à 10% (+0.5), Yannick Jadot à 6.5% (-0.5), Fabien Roussel à 3% (+1.5) et Anne Hidalgo à 3% (-0.5).

Les autres candidats testés sont crédités de 2% ou moins des intentions de vote.

1er tour avec C. Taubira : E. Macron progresse et reste en tête des intentions de vote exprimés (24%, +1.5)

Pécresse (17%, +1) et M. Le Pen (16.5%, stable) sont au coude-à-coude, E. Zemmour est distancé (11.5%, -1)

A gauche, J.-L. Mélenchon (9%, -1) conserve une avance sur Y. Jadot (5.5%, -0.5) et C. Taubira (5%, +1)

Emmanuel Macron est crédité de 24% des intentions de vote exprimées, un score en hausse depuis le 11 janvier (+1.5).

Le Président sortant bénéficierait d’une mobilisation solide de ses électeurs du 1er tour de 2017 (64% voteraient à nouveau pour lui) et du soutien d’1 électeur sur 5 de François Fillon. Emmanuel Macron serait toujours en tête des cadres (32%), des habitants des grandes agglomérations de province (24%) et de l’agglomération parisienne (32%).

Valérie Pécresse 17% (+1) est au coude-à-coude avec Marine Le Pen (16.5%, =)

La candidate des Républicains disposerait du soutien de 6 électeurs de François Fillon de 2017 sur 10. Valérie Pécresse (27%) serait le premier choix à égalité avec Emmanuel Macron (26%) des 65 ans et plus.

La candidate soutenue par le RN aurait le soutien de près de 60% de ses électeurs du 1er tour de 2017, mais ne disposerait d’aucune réserve de voix en dehors de ce socle. Marine Le Pen serait le premier choix des 25-34 ans (23%), des catégories populaires (26%) notamment des ouvriers (40%).

Eric Zemmour crédité de 11.5% (-1) des voix.

Il recueillerait les voix d’1 électeur sur 4 de Marine Le Pen de 2017 et d’1 sur 10 de François Fillon.

A gauche, Jean-Luc Mélenchon (9%, -1) devancerait Yannick Jadot (5.5%, -0.5), Christiane Taubira (5%, +1), Fabien Roussel (2.5%, +1) et Anne Hidalgo (2.5%, =).

Les autres candidats testés sont crédités de 2% ou moins des intentions de vote.

A ce jour, 62% des électeurs se disent sûrs de leur choix

Une certitude du choix nettement plus faible dans l’électorat de gauche

A 74 jours du 1er tour, 62% des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) se disent certains de leur choix. A l’inverse, 38% d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.

A ce jour, les électeurs les plus sûrs de leur choix sont ceux de Marine Le Pen (75%), d’Emmanuel Macron (74%), de Valérie Pécresse (68%) et d’Éric Zemmour (68%).

Dans un contexte mouvementé à gauche avec une abondance de l’offre électorale, l’arrivée dans la campagne de Christiane Taubira et le déroulement de la « Primaire populaire », la sureté du choix est beaucoup plus fragile chez les potentiels électeurs des candidats de gauche : Jean-Luc Mélenchon (60% sûrs de leur choix), Yannick Jadot (49%) et plus particulièrement Christiane Taubira, dont seuls 35% de ses potentiels électeurs sont à ce jour sûrs de leur choix. C’est le signe d’une forte hésitation et d’une potentielle porosité entre ces électorats.

Au 2nd tour :

Emmanuel Macron creuse l’écart (52%, +2) avec Valérie Pécresse (48%, -2)

Une dynamique similaire (57%, +2.5) face à Marine Le Pen (43%, -2.5)

Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slides 30 et 31), les configurations E. Macron / V. Pécresse et E. Macron / M. Le Pen sont aujourd’hui les seules hypothèses plausibles.

Au 2nd tour, Emmanuel Macron creuse l’écart (52%, +2) avec Valérie Pécresse (48%, -2)

Ces deux candidats bénéficieraient d’un parfait report de voix de leurs potentiels électeurs de 1er tour.

E. Macron aurait le soutien d’une majorité relative des électeurs de Y. Jadot (48%) et de C. Taubira (50%, et un tiers s’abstiendrait).

La moitié des électeurs de M. Le Pen et d’E. Zemmour s’abstiendraient (un tiers voterait pour V. Pécresse).

Dans cette configuration, la majorité des électeurs potentiels de J.-L. Mélenchon s’abstiendrait (54%).

Emmanuel Macron (57%, +2.5) creuse également l’écart avec Marine le Pen (43%, -2.5)

Ces deux candidats bénéficieraient d’un parfait report de voix de leurs potentiels électeurs de 1er tour.

E. Macron bénéficierait des voix de la majorité des électeurs de Y. Jadot (66%) et de C. Taubira (50%, et 40% s’abstiendraient).

M. Le Pen mobiliserait les trois quarts des électeurs d’E. Zemmour.

Les électeurs de Valérie Pécresse seraient partagés entre E. Macron (40%), M. Le Pen (30%) et l’abstention (30%).

Dans cette hypothèse, la majorité des électeurs de J.-L. Mélenchon s’abstiendrait (50%, et un tiers voterait pour E. Macron).

Pour 3 Français sur 4, la campagne n’est pas à la hauteur de leurs attentes

76% des Français déclarent que de manière générale la campagne électorale pour l’élection présidentielle n’est pas à la hauteur de ce qu’ils attendent d’une campagne, dont 48% pas vraiment et 28% pas du tout.
A l’inverse, 23% estiment qu’elle est
à la hauteur de leurs attentes, dont 19% plutôt et 4% tout à fait.

La campagne électorale n’est pas à la hauteur des attentes d’une majorité de Français au sein de tous les électorats et  catégories de population.

Les seniors ont un regard particulièrement critique (86% des 65 ans et plus considèrent qu’elle n’est pas à la hauteur), les plus jeunes un peu moins (61% des moins de 35 ans).

A ce jour, le pouvoir d’achat (en forte progression) est de loin le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle de 2022 (54%, +9)

En forte hausse en 2 mois, le pouvoir d’achat est à ce jour le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à l’élection présidentielle de 2022 (54% des citations parmi trois réponses possibles, +9 points). Sur le temps long, le pouvoir d’achat est en constante progression depuis juin 2021 (de 33% au 29 juin à 54% aujourd’hui, soit +21 points). Il devance ainsi très nettement la santé (33%, +1), la sécurité (27%, -2) et l’environnement/l’écologie (24%, +2).
Près d’1 électeur sur 5 cite
l’immigration (23%, en baisse de 5 points), les retraites (21%, =), l’emploi (20%, -1), les inégalités/injustices sociales (18%, =) et l’éducation (18%, +2).

Les autres thèmes cités sont : la menace terroriste (12%, -1), la fiscalité (11%, stable), la protection sociale (10%, -3), la dette publique (8%, =), les inégalités hommes-femmes (8%, +2), le logement (6%, =) et la place de la France dans le monde (4%, -1)

Le pouvoir d’achat progresse dans toutes les catégories de population et électorats, et de manière particulièrement forte chez les professions intermédiaires (63%, +13) et politiquement chez les électeurs de 2017 de François Fillon (54%, +24).

Le pouvoir d’achat est un enjeu important au sein de tous les électorats potentiels des candidats à la présidentielle 2022. Mais pour les autres thèmes, il existe des différences notables entre les différents électorats. Ainsi, les thèmes les plus cités sont :

  • Pour les électeurs qui ont l’intention de voter pour un candidat de gauche (Roussel, Mélenchon, Hidalgo, Montebourg, Jadot) : le pouvoir d’achat (50%), l’environnement/l’écologie (43%), la santé (37%) et les inégalités/injustices sociales (30%)
  • Pour les électeurs potentiels d’Emmanuel Macron : le pouvoir d’achat (56%), la santé (38%), l’environnement (28%) et l’emploi (26%)
  • Valérie Pécresse : le pouvoir d’achat (47%), la sécurité (36%) et la santé (36%)
  • Marine Le Pen : le pouvoir d’achat (57%), l’immigration (42%) et la sécurité (39%)
  • Eric Zemmour : l’immigration (66%), le pouvoir d’achat (55%) et la sécurité (53%)

85% des sympathisants de gauche souhaitent une candidature unique à gauche

Un rassemblement autour d’une candidature unique à gauche est largement soutenue par les Français qui se disent sympathisants de gauche (85%, une proportion stable par rapport au 20 décembre 2021) et par les électeurs qui ont l’intention de voter pour un candidat de gauche au 1er tour (78%), que ce soit pour Christiane Taubira (90%), Yannick Jadot (88%) ou Jean-Luc Mélenchon (71%).

57% des Français souhaitent que les candidats de gauche se rassemblent autour d’une candidature unique pour le 1er tour de l’élection présidentielle, dont 21% tout à fait et 36% plutôt. A l’inverse, 43% ne le souhaitent pas, dont 22% plutôt pas et 21% pas du tout.

Pour une nette majorité des sympathisants de gauche (71%), la « Primaire populaire » est une bonne initiative pour rassembler la gauche autour d’une candidature unique

71% des sympathisants de gauche considèrent que la « Primaire populaire » est une bonne initiative pour que la gauche se rassemble autour d’une candidature unique, contre 15% une mauvaise initiative et 13% n’en ont pas entendu parler.

Une nette majorité des électeurs qui ont déclaré avoir l’intention de voter pour un candidat de gauche approuvent cette initiative (68% bonne initiative, 18% mauvaise, 13% pas entendu parler). Dans le détail, les potentiels électeurs de Christiane Taubira ont un regard particulièrement positif sur la « Primaire populaire » (87% bonne initiative), une opinion également partagée bien que dans une moindre mesure par ceux de Yannick Jadot (71%) et de Jean-Luc Mélenchon (60%).

50% des Français déclarent que la « Primaire populaire » est une bonne initiative pour que la gauche se rassemble autour d’une candidature unique, pour 25% il s’agit d’une mauvaise initiative, et 25% n’en ont pas entendu parler.

La « Primaire populaire » est plutôt bien connue par les sympathisants de gauche (61%)

61% des sympathisants de gauche déclarent voir précisément ce qu’est « la Primaire Populaire », 26% en ont entendu parler mais ne voient pas très bien ce dont il s’agit, 13% n’ont en jamais entendu parler.

A noter qu’elle dispose d’une notoriété similaire chez les sympathisants LREM/MoDem (65%) et de droite (55%), mais elle est beaucoup moins connue par les sympathisants RN (39%) et les Français les plus éloignés de la politique se déclarant sans préférence partisane (32%).

46% de l’ensemble des Français déclarent voir précisément ce qu’est « la Primaire Populaire », 29% en ont entendu parler mais ne voient pas très bien ce dont il s’agit, 25% n’ont en jamais entendu parler.

Le degré de connaissance de la « Primaire populaire » est plus élevé chez les seniors (54% des 50 ans et plus voient précisément ce dont il s’agit, contre 35% des moins de 50 ans) et les Français appartenant aux catégories socio-professionnelles supérieures (54% des cadres et professions intermédiaires, contre 34% des catégories populaires).

Télécharger le rapport : Les Français, l’élection présidentielle 2022 et la Primaire Populaire

Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon

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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 1508 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1397 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 24 au 26 janvier 2022.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage. »