E. Macron recule mais reste en tête des intentions de vote. M. Le Pen renforce son avance sur les autres prétendants au 2nd tour. Dynamique confirmée pour J-L. Mélenchon

58% (-1 en 1 semaine) des électeurs se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes en avril 2022  et 16% (stable) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 58% (-1 par rapport au 16 mars) des inscrits se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 16% (stable) l’envisagent sérieusement (note 9).

L’intention d’aller voter est plus élevée chez les Français les plus âgés (81% des 65 ans et plus sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement, notes 9 et 10) que chez les jeunes (64% des moins de 35 ans).

D’un point de vue socio-professionnel, les cadres (79%) et professions intermédiaires (77%) sont plus nombreux à avoir l’intention de se rendre aux urnes que les électeurs issus des catégories populaires (64%).

La certitude de se rendre aux urnes est plus faible qu’en 2017 à la même période, c’est-à-dire 20 jours avant le 1er tour (64% certains d’aller voter, note 10).

Au 1er tour, E. Macron recule mais reste nettement en tête des intentions de vote exprimées (27.5%, -3.5)

M. Le Pen progresse à nouveau et renforce son avance sur les autres prétendants au 2nd tour (20%, +2)

J.-L. Mélenchon poursuit sa progression (15%, +1) et creuse l’écart avec V. Pécresse (10%, -1.5) et E. Zemmour (10%, -0.5)

Emmanuel Macron est crédité de 27.5% des intentions de votes exprimées. Après une forte hausse il y a deux semaines (+8.5), Emmanuel Macron est en baisse pour la 2ème semaine consécutive (-3.5 en 1 semaine, -6 en 2 semaines), mais conserve malgré tout un score plus élevé qu’avant la crise ukrainienne (25%).

Le Président sortant perd des soutiens en 1 semaine dans la plupart des électorats de 2017 : chez ses propres électeurs (73%, -5), ceux de François Fillon (23%, -14), de Benoît Hamon (21%, -2) et chez les abstentionnistes (25%, -6). Emmanuel Macron arriverait toujours en tête chez les 50 ans et plus (30%), les cadres (38%) et professions intermédiaires (34%).

Marine Le Pen est dans une dynamique positive et renforce son avance sur les autres prétendants au 2nd tour (20%, +2 en une semaine, +5 en deux semaines).

Le socle électoral Marine Le Pen continue de se reconstituer progressivement : 65% (+3 en une semaine, +15 en deux semaines) de ses électeurs de 2017 voteraient à nouveau pour elle – et elle arriverait en tête chez les abstentionnistes de 2017 qui expriment une intention de vote (26%, contre 25% pour E. Macron).

Jean-Luc Mélenchon est crédité de 15% des voix et poursuit sa progression (+1 en une semaine, +6 depuis fin janvier). Jean-Luc Mélenchon continue de reconquérir ses propres électeurs de 2017 (59% voteraient à nouveau pour lui, +3 en une semaine, +20 depuis fin janvier).

Valérie Pécresse (10%, -1.5) et Eric Zemmour (10%, -0.5) sont tous deux en baisse.

En 1 semaine, Valérie Pécresse recule chez les électeurs de 2017 de François Fillon (41%, -3) au profit d’Éric Zemmour (19%, +8).

Le candidat soutenu par Reconquête perd quant à lui le soutien d’électeurs de Marine Le Pen de 2017 (20%, -3) et d’abstentionnistes (3%, -6).

Yannick Jadot (4.5%, -0.5) et Fabien Roussel (3.5%, =) sont relativement stables. Les autres candidats sont crédités de 3% ou moins des voix exprimées.

A 20 jours du 1er tour, 69% des électeurs se disent sûrs de leur choix

A ce jour, 69% (-1 en une semaine) des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 9 à 10) se disent certains de leur choix. A l’inverse, 31% (+1) d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection, des chiffres stables en une semaine.

Les électeurs potentiels d’Emmanuel Macron (84%) sont à ce jour les plus sûrs de leur choix, devant ceux d’Éric Zemmour (76%), de Marine Le Pen (75%), de Valérie Pécresse (74%) et Jean-Luc Mélenchon (68%). Le vote en faveur de Yannick Jadot est plus fragile (46% certains de leur choix).

Au 2nd tour, l’écart se resserre entre Emmanuel Macron (56%, -3.5) et Marine Le Pen (44%, +3.5)

Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slide 32), la configurations E. Macron / M. Le Pen est aujourd’hui la seule hypothèse plausible.

Cette forte réduction de l’écart entre ces deux candidats s’explique par les dynamiques mesurées au 1er tour (-3.5 E. Macron ; +2 M. Le Pen)

Emmanuel Macron bénéficierait des voix d’une majorité (absolue ou relative) d’électeurs de Y. Jadot (62%) et de V. Pécresse (44%).

Les électeurs de 1er tour d’Éric Zemmour représente le seul réservoir conséquent de Marine Le Pen (69%), qui aurait également les voix d’un quart des électeurs de Valérie Pécresse (29%).

Dans cette configuration, une majorité relative des électeurs de 1er tour de Jean-Luc Mélenchon s’abstiendrait (45%).

Par rapport au mois dernier, les Français sont plus nombreux à pronostiquer une réélection d’Emmanuel Macron (64%, +9 en 1 mois)

A ce jour, 64% (+9 en 1 mois, +16 en 2 mois) des Français font le pronostic d’une réélection d’Emmanuel Macron en avril prochain.

Près d’1 Français sur 10 anticipe la victoire de Marine Le Pen (13%, +2) et de Jean-Luc Mélenchon (8%, +1), tous deux en légère hausse.

Eric Zemmour (5%, -4) et Valérie Pécresse (4%, -5) sont en baisse. Les autres candidats sont cités par moins de 3% des Français.

Le pronostic d’une réélection d’Emmanuel Macron progresse au sein de tous les électorats potentiels du 1er tour : Emmanuel Macron (99%, +2), Yannick Jadot (83%, +13), Valérie Pécresse (57%, +13), Eric Zemmour (45%, +11) et Marine Le Pen (41%, +17), sauf chez les potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon (43%, stable).

Pour le reste, seuls les potentiels électeurs de Marine Le Pen (54%) et de Jean-Luc Mélenchon (46%) sont une majorité (relative ou absolue) à s’attendre à une victoire de leur champion.

Les électeurs de Valérie Pécresse (35%, -17) et d’Éric Zemmour (41%, -16) ne sont plus qu’une minorité à pronostiquer une victoire de leur candidat.

Marine Le Pen ferait mieux qu’Emmanuel Macron sur les thèmes régaliens (immigration et sécurité) mais moins bien sur l’international et l’environnement. Les Français renvoient dos à dos ces deux personnalités sur les enjeux économiques et sociaux

Une majorité relative de Français considère que Marine Le Pen ferait mieux qu’Emmanuel Macron concernant l’immigration (46% ferait mieux, 29% ni mieux ni moins bien, 24% moins bien) et la sécurité (41% mieux, 39% ni mieux ni moins bien, 19% moins bien).

Concernant les discriminations et violences envers les femmes, une majorité relative estime que Marine Le Pen ne ferait ni mieux ni moins bien qu’Emmanuel Macron (47%), 32% qu’elle ferait mieux, et 20% moins bien.

Les Français sont très partagés concernant :

  • Le pouvoir d’achat (47% ni mieux ni moins bien, 29% Marine Le Pen ferait mieux qu’Emmanuel Macron, 23% moins bien)
  • Les inégalités sociales (45% ni mieux ni moins bien, 27% ferait mieux, 27% moins bien)
  • La santé (53% ni mieux ni moins bien, 23% ferait mieux, 23% moins bien)
  • L’emploi (52% ni mieux ni moins bien, 21% ferait mieux, 26% moins bien)

Enfin, sur ces 3 enjeux, une majorité (absolue ou relative) estime que Marine Le Pen ne ferait ni mieux ni moins bien, le reste penche plutôt à l’avantage d’Emmanuel Macron :

  • La place de la France en Europe et à l’international (40% ni mieux ni moins bien, 39% Marine Le Pen ferait moins bien qu’Emmanuel Macron, 20% mieux)
  • L’environnement, l’écologie (59% ni mieux ni moins bien, 26% ferait moins bien, 15% mieux)
  • La gestion de la crise ukrainienne (47% ni mieux ni moins bien, 38% ferait moins bien, 14% mieux)

En 1 an (enquête ELABE/BFMTV 10-11 mars 2021), Marine Le Pen recule légèrement sur ses points forts (ferait mieux immigration -5, sécurité -3) mais progresse sur le pouvoir d’achat (+9 ferait mieux), les inégalités sociales (+3) et l’environnement/l’écologie (+4).

Selon l’intention de vote au 1er tour :

  • Sur l’ensemble des thèmes, la majorité des potentiels électeurs de J.-L. Mélenchon estiment que M. Le Pen ferait ni mieux ni moins bien qu’E. Macron
  • Les potentiels électeurs de Y. Jadot partagent cette opinion, sauf sur les thèmes internationaux (place de la France, crise ukrainienne) où une majorité estime que M. Le Pen ferait moins bien
  • Les potentiels électeurs d’E. Macron considèrent que M. Le Pen ferait moins bien que leur candidat, à l’exception notable de la sécurité où ils sont un peu plus partagés (41% Marine Le Pen ferait moins bien, 41% ni mieux ni moins bien)
  • Les potentiels électeurs de V. Pécresse et d’É. Zemmour considèrent que M. Le Pen ferait mieux sur la sécurité et l’immigration et ni mieux ni moins bien sur les autres thèmes
  • Ceux de M. Le Pen considèrent que leur candidate ferait mieux sur l’ensemble des thèmes, hormis l’environnement/l’écologie (57% ni mieux ni moins bien, 40% mieux) et la gestion de la crise ukrainienne (57% ni mieux ni moins bien, 36% mieux)

Les Français portent au global un regard plutôt négatif sur le programme d’Emmanuel Macron

Une majorité de Français (absolue ou relative) considère que le programme d’Emmanuel Macron présenté lors d’une conférence de presse jeudi dernier…

  • N’est ni novateur, ni innovant (66%)
  • Ne correspond pas aux attentes des Français (61%)
  • Ne permettra pas d’améliorer le quotidien des Français (61%)
  • Ne permettra pas d’améliorer la situation économique de la France (56%)
  • Ne permettra de renforcer la situation de la France face à des crises mondiales majeures comme le Covid ou la guerre en Ukraine (52%)
  • N’est pas réaliste (51%)
  • N’est pas clair, ni précis (47%, quand 35% pensent qu’il l’est et 18% ne se prononcent pas)

A noter que près de 17% à 20% (selon les items) des Français n’ont pas d’avis sur le programme d’Emmanuel Macron

Hormis dans l’électorat d’Emmanuel Macron, le programme du Président sortant est perçu négativement au sein de toutes les catégories de populations et électorats. A titre d’exemple, 92% des électeurs qui ont l’intention de voter pour Eric Zemmour au 1er tour estiment qu’il ne permettra pas d’améliorer le quotidien des Français, une opinion partagée par 78% des potentiels électeurs de Marine Le Pen, 76% Jean-Luc Mélenchon, 72% Valérie Pécresse et 68% Yannick Jadot.

Si les électeurs d’Emmanuel Macron ont un jugement beaucoup plus positif, le programme ne rencontre toutefois pas une adhésion unanime : 42% d’entre eux estiment qu’il n’est ni innovant ni novateur (contre 45% oui).

50% des Français considèrent que le programme d’Emmanuel Macron n’est ni de gauche ni de droite, pour 43% il est plutôt proche des idées de droite

50% des Français considèrent que le programme présenté par Emmanuel Macron n’est ni de droite, ni gauche. Pour 43% il est plutôt proche des idées de droite, et pour seulement 7% proche des idées de gauche.

Les électeurs de gauche sont une large majorité à voir un programme plutôt proche des idées de droite (69% potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 60% Yannick Jadot), tandis que les autres électorats estiment d’abord qu’il n’est ni de gauche ni de droite (50%-57%), qu’il est de droite ensuite (32%-45%).

En cas de réélection, près de 8 Français sur 10 anticipent un 2nd mandat dans la continuité du 1er

Dans le détail, 78% des Français sont de cet avis. A l’inverse, 21% s’attendent à ce qu’un éventuel 2nd mandat d’Emmanuel Macron soit différent du 1er.

Le pronostic d’un second mandat dans la continuité du premier est nettement majoritaire au sein des toutes les catégories de population et électorats. A noter toutefois qu’un peu moins de 4 potentiels électeurs sur 10 d’Emmanuel Macron (37%) s’attendent un 2nd mandat différent.

A l’exception de la retraite à 65 ans qui est rejetée, les mesures proposées par Emmanuel Macron, notamment celles en faveur du pouvoir d’achat, sont soutenues par l’opinion

Mesures largement soutenues par l’opinion et approuvées par une nette majorité au sein de tous les électorats :

  • Recruter 50 000 infirmiers et aides-soignants dans les EHPAD – 92% des Français y sont favorables
  • Relever le montant du minimum retraite à 1 100 € (contre 650 € aujourd’hui) – 88% favorables
  • Exonérer de taxes les successions jusqu’à 150 000 € par enfant (contre 100 000 € aujourd’hui) – 84%
  • Financer la rénovation thermique de 700 000 logements par an – 84%
  • Supprimer la redevance audiovisuelle (actuellement de 138 € par an) – 83%
  • Relever à 3 000 € (contre 1 000 € actuellement) le seuil de défiscalisation de la prime de fin d’année versée par les employeurs qui le peuvent – 80%
  • Augmenter de 50% l’allocation de soutien des mères célibataires (de 116 € à 174 € par enfant et par an) – 72%

Mesures approuvées par une majorité de Français et par tous les électorats, à l’exception des potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui sont partagés voire opposés :

  • Réformer le RSA (aujourd’hui, 565 € pour une personne seule) en le conditionnant à 15/20 heures d’activité par semaine et en renforçant l’accompagnement – 72% des Français y sont favorables
  • Augmenter le budget de la défense à 50 milliards € en 2025 (environ 40 milliards € aujourd’hui) – 71% favorables
  • Donner plus d’autonomie aux établissements scolaires, avec notamment la possibilité pour les chefs d’établissement d’effectuer des recrutements « sur profils », d’entreprendre de nouveaux projets pédagogiques – 70%
  • Construire 6 nouveaux réacteurs nucléaires, et étudier la possibilité d’en construire 8 autres – 65%
  • Transformer Pôle Emploi en « France Travail » en regroupant les compétences de Pôle Emploi, des régions, des départements et des communes – 65%
  • Conditionner l’augmentation de salaires des enseignants à la réalisation de nouvelles missions (notamment sur le temps périscolaire) – 63%

Mesures approuvées par une majorité de Français et par tous les électorats, à l’exception des potentiels électeurs d’Éric Zemmour qui sont plutôt opposés :

  • Verser les aides sociales (comme le RSA, la prime d’activité, les aides au logement ou les allocations familiales) « à la source », de manière automatique, (et non uniquement à ceux qui font les démarches pour les percevoir) – 67% des Français favorables

Relever l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans (contre 62 ans actuellement) est rejetée par une majorité de Français (69% opposés), il s’agit de la mesure la plus clivante politiquement : les potentiels électeurs de Valérie Pécresse (61% favorables) et d’Emmanuel Macron (55%) y sont plutôt favorables, les autres électorats y sont nettement opposés (66% à 88% opposés).

L’inquiétude vis-à-vis de la situation en Ukraine demeure à un niveau élevé et progresse légèrement en 1 semaine

87% (+2 par rapport au 16 mars 2022) des Français se disent inquiets de la situation en Ukraine, dont 36% (+6) très inquiets et 51% (-4) plutôt inquiets. A l’inverse, 12% (-3) ne sont pas inquiets, dont 9% (-3) pas vraiment inquiets et 3% (stable) pas du tout inquiets.

L’inquiétude reste largement majoritaire dans toutes les catégories de population et électorats, elle est particulièrement intense chez les 65 ans et plus (92% inquiets, contre 81%-86% dans les autres tranches d’âge) et chez les femmes (91%, contre 82% chez les hommes).

Politiquement, les potentiels électeurs de Yannick Jadot (96%), d’Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse (94%) sont les plus inquiets (95%), ceux d’Eric Zemmour le sont, en comparaison, un peu moins (73%).

Télécharger le rapport : Les Français et l’élection présidentielle 2022 – Focus Emmanuel Macron / Focus Marine Le Pen

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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 1 551 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 450 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet les 20 et 21 mars 2022.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.

Pour les questions d’opinion, l’ensemble de l’échantillon est pris en compte

Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage. »