E. Macron reste nettement en tête des intentions de vote au 1er tour. V. Pécresse en net recul est distancée par M. Le Pen en forte hausse et par E. Zemmour

55% (+1) des électeurs se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes en avril 2022 et 27% (+1) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 55% (+1 par rapport au 16 février) des inscrits se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 27% (+1) l’envisagent sérieusement (notes 8 et 9).

L’intention d’aller voter est toujours plus importante avec l’âge : 69% des 18-24 ans sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement (notes 8 à 10), contre 89% des 65 ans et plus.

E. Macron reste nettement en tête des intentions de vote exprimées au 1er tour (24.5%, +0.5)

Valérie Pécresse en net recul (11.5%, -2.5) est distancée par M. Le Pen en forte hausse (18%, +3) et E. Zemmour (13.5%, =)

A gauche, J.-L. Mélenchon (11%, +0.5) poursuit sa progression

Emmanuel Macron est crédité de 24.5% (+0.5) des intentions de vote exprimées.

Le Président sortant conserverait une mobilisation solide de ses électeurs de 2017 (63%), et d’un soutien en hausse d’électeurs de François Fillon (27%) et d’abstentionnistes (29%). Emmanuel Macron arriverait toujours en tête chez les 65 ans et plus (30%), les cadres (31%), chez les habitants des grandes agglomérations de province et parisienne (26%).

En forte progression, Marine Le Pen est créditée de 18% (+3) des voix et se détache des autres prétendants au 2nd tour.

Marine Le Pen parvient à glaner des voix dans tous les électorats, et notamment chez les Français les plus éloignés de la politique : abstentionnistes en 2017 (18%, +3) et sans préférence partisane (17%, +5). La candidate du RN est en forte hausse dans les petites (23%, +8) et moyennes agglomérations (26%, +9) au détriment d’Éric Zemmour. Elle bénéficierait toujours du soutien de 6 de ses électeurs de 2017 sur 10 (62%, +1) et serait toujours en tête chez les 25-34 ans (29%, +7) et au sein des catégories populaires (33%, +7), en particulier chez les ouvriers (37%, +11).

Eric Zemmour à 13,5% est stable cette semaine.
Le candidat Reconquête! bénéficierait toujours du soutien d’1 électeur sur 4 de 2017 de Marine Le Pen (28%) et d’1 sur 5 de François Fillon (19%). Eric Zemmour progresse chez les électeurs qui se déclarent de droite (27%, +9) au détriment de Valérie Pécresse.

Valérie Pécresse recule fortement et accentue sa dynamique négative (11.5%, -2.5 en 1 semaine, -5.5 points en 1 mois).

La candidate LR pâtit cette semaine d’un soutien en recul des électeurs de François Fillon (41%, -9) et des électeurs se déclarant de droite (25%, -14).

A gauche, Jean-Luc Mélenchon (11%, +0.5 en une semaine) conserve une nette avance et poursuit sa progression (+2 points en 1 mois).

En 1 mois, le candidat Insoumis parvient à remobiliser une part importante de ses électeurs de 2017 (51%, +12 points) et à convaincre des électeurs de Benoît Hamon (13%, +12).

Yannick Jadot est à 5.5% (=), Fabien Roussel à 4% (-0.5). Christiane Taubira en baisse (2.5%, -2) est à égalité avec Anne Hidalgo en hausse (2.5%, +1).

Les autres candidats testés sont crédités de moins de 3% des intentions de vote.

A ce jour, 63% (+2) des électeurs se disent sûrs de leur choix

A 47 jours du 1er tour, 63% (+2) des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) se disent certains de leur choix. A l’inverse, 37% (-2) d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.

Les électeurs potentiels de Marine Le Pen (75%) sont à ce jour les plus sûrs de leur choix.

Près de 7 potentiels électeurs sur 10 d’Emmanuel Macron (72%), d’Éric Zemmour (70%), de Jean-Luc Mélenchon (69%), et de Valérie Pécresse (68%) sont certains de leur choix.

A contrario, seule une minorité des potentiels électeurs de Yannick Jadot (46%) sont sûrs de leur choix, quand 54% pourraient changer d’avis d’ici l’élection.

Au 2nd tour, l’écart se réduit entre Emmanuel Macron (55.5%, -1.5) et Marine Le Pen (44.5%, +1.5)

Emmanuel Macron (66%, +2) l’emporterait largement face à Eric Zemmour (34%, -2)

Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slides 23), les configurations E. Macron / M. Le Pen (hypothèse la plus probable) et E. Macron / E. Zemmour sont aujourd’hui les seules hypothèses plausibles.

L’écart se réduit entre Emmanuel Macron (55.5%, -1.5) et Marine Le Pen (44.5%, +1.5)

Marine Le Pen mobiliserait ses électeurs plus nombreux du 1er tour, conserverait le soutien de 3 électeurs sur 4 d’Éric Zemmour, et gagnerait quelques soutiens chez les électeurs de 1er tour de Jean-Luc Mélenchon (35%, +13 ; quand 50%, -13 s’abstiendraient)

E. Macron bénéficierait des voix d’une majorité (absolue ou relative) d’électeurs de Y. Jadot (57%) et de V. Pécresse (47%, près d’un quart voterait pour M. Le Pen, et un tiers s’abstiendrait).

Emmanuel Macron (66%, +2) l’emporterait largement face à Eric Zemmour (34%, -2)

Emmanuel Macron bénéficierait dans cette configuration d’une bonne mobilisation des électeurs de gauche et de Valérie Pécresse.
Eric Zemmour ne disposerait que d’une mobilisation partielle et en baisse des électeurs de 1er tour de Marine Le Pen (45%,-8).

Des Français divisés entre réformisme et radicalité

Quand ils pensent à la politique à mener pour l’avenir de la France, 52% des Français estiment qu’il faut faire évoluer la société et les lois de manière progressive, plutôt que vouloir faire des changements radicaux. A l’inverse, 47% considèrent qu’il faut faire des changements radicaux des lois et de la société, plutôt que vouloir les faire évoluer progressivement.

Des chiffres stables par rapport au 22 septembre 2021.

Des différences notables sont à noter selon l’intention de vote au 1er tour :

  • Les potentiels électeurs d’Emmanuel Macron (67%) et de Yannick Jadot (65%) estiment majoritairement qu’il faut faire évoluer la société de manière progressive. Une courte majorité des électeurs de Valérie Pécresse partage cette opinion (54%)
  • A l’inverse, une nette majorité des potentiels électeurs d’Éric Zemmour (77%) et de Marine Le Pen (61%) considèrent qu’il faut faire des changements radicaux des lois et de la société. Une courte majorité des potentiels électeurs de Jean-Luc (54%) sont de cet avis

Aucun des principaux candidats à la présidentielle n’apparait comme crédible aux yeux d’une majorité de Français sur les enjeux prioritaires. Emmanuel Macron est en comparaison le plus crédible sur l’économie/la santé, Marine Le Pen sur le régalien (sécurité, immigration), Yannick Jadot sur l’environnement et Jean-Luc Mélenchon sur les inégalités sociales

Le premier enseignement est qu’aucune personnalité ne parvient à apparaitre comme crédible, sur les 6 sujets testés, auprès d’une part importante de Français (le niveau de confiance ne dépasse pas 42%).

Pour mener une bonne une politique économique (pouvoir d’achat, croissance), Emmanuel Macron (38%) est la personnalité qui bénéficie de la confiance la plus élevée, nettement devant Marine Le Pen (33%), Valérie Pécresse (30%) et Jean-Luc Mélenchon (27%). Eric Zemmour (23%) et Yannick Jadot (18%) sont les moins crédibles.

Emmanuel Macron est la personnalité qui dispose de la confiance la plus élevée pour mener une bonne politique en matière de santé (38%), devant à égalité Marine Le Pen (33%), Jean-Luc Mélenchon (33%) et Valérie Pécresse (33%). Sur cet enjeu, Eric Zemmour apparait comme le moins crédible aux yeux des Français (23%).

Sur la sécurité et l’immigration, Marine Le Pen apparait comme la plus crédible (42% et 42%) nettement devant Emmanuel Macron (37% et 30%), Eric Zemmour (31% et 33%) et Valérie Pécresse (33% et 27%). Les candidats de gauche, et plus particulièrement Yannick Jadot (17% et 15%) sont perçus comme moins crédibles.

La personnalité politique la plus crédible pour mener une bonne politique en matière d’environnement est Yannick Jadot (35% des Français lui font confiance), devant Emmanuel Macron (31% lui font confiance) et Jean-Luc Mélenchon (28%). Eric Zemmour apparait, sur cet enjeu, comme étant le moins crédible (19%).

Jean-Luc Mélenchon est le candidat plus crédible sur l’enjeu des inégalités sociales (35%), devant Marine Le Pen (32%) et Emmanuel Macron (30%). L’autre candidat de gauche testé Yannick Jadot est, à égalité avec Eric Zemmour, le moins crédible (23%).

A mesure que la campagne avance, la crédibilité sur 5 thèmes* de Jean-Luc Mélenchon (de +5 à +10 points depuis le 22 septembre 2021) et Marine Le Pen (+3 à +10) progresse fortement. Elle progresse mais plus faiblement pour les autres candidats testés : Eric Zemmour (+2 à +4 selon les thèmes), Yannick Jadot (stable à +4), Valérie Pécresse (stable à +3) et Emmanuel Macron (stable à +2).

(*) L’item « santé » est posé pour la 1ère fois.

Résultats publiés uniquement sur les personnalités mesurées à plus de 5% dans les intentions de vote

Propositions de Valérie Pécresse : les mesures en faveur de l’augmentation des salaires et la baisse des droits de succession sont soutenues par les Français, l’âge de départ à la retraite à 65 ans est rejeté

Les Français que nous avons interrogés ont été invités à se prononcer sur 8 propositions formulées par Valérie Pécresse ces derniers semaines.

Les mesures en faveur de l’augmentation des salaires et de la réduction des taxes sur les droits de succession sont approuvées par une majorité de Français, et par tous les électorats potentiels des candidats au 1er tour de la présidentielle 2022 :

  • Permettre aux salariés de convertir leur RTT en salaire, sans limite et sans charges patronales – 78% des Français y sont favorables
  • Exonérer de taxes les successions jusqu’à 200 000 euros par enfant (contre 100 000 aujourd’hui) et défiscaliser les donations familiales jusqu’à 100 000 euros tous les 6 ans (contre 15 ans actuellement) – 77% favorables
  • Baisser les cotisations salariales vieillesse pour augmenter les salaires nets de 10% en 5 ans, pour ceux qui gagnent jusqu’à 2,2 SMIC (environ 2 800 euros net) – 63% favorables

Les mesures sur l’immigration et la sécurité sont approuvées par une majorité de Français, de potentiels électeurs de Valérie Pécresse, d’Éric Zemmour, de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron, mais rencontrent l’opposition des électeurs des candidats de gauche

  • Mettre en place des quotas annuels d’immigration, par métier et par pays, votés chaque année par le Parlement – 60% des Français y sont favorables
  • Rendre l’armement de la police municipale obligatoire dans toutes les communes de plus de 5 000 habitants – 59% favorables

La suppression de 150 000 postes de fonctionnaires en 5 ans, en supprimant 200 000 et en créant 50 000 dans les domaines de la justice, la sécurité, la santé, l’éducation est une mesure qui divise les Français (46% favorables, 53% opposés). Dans le détail, les potentiels électeurs de Valérie Pécresse (82% favorables) et dans une moindre mesure d’Éric Zemmour (60%) la soutiennent, ceux d’Emmanuel Macron (52% opposés), de Marine Le Pen (55%) et surtout des candidats de gauche (70%) y sont majoritairement opposés.

La mise en place d’une prime à la natalité, avec une allocation familiale pour les nouveaux parents de 900 euros par an jusqu’aux 18 ans de l’enfant (59% opposés) et relever l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans (contre 62 ans actuellement) (68% opposés) sont plutôt rejetés. Ces mesures ne sont soutenues que par les potentiels électeurs de Valérie Pécresse (respectivement 57% et 63% favorables) et rencontrent une opposition majoritaire au sein de tous les autres électorats.

Télécharger le rapport : Les Français et l’élection présidentielle 2022

 

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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 1 490 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 372 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet les 21 et 22 février 2022.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte. Pour les questions d’opinion, l’ensemble de l’échantillon est pris en compte.

Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage. »