54% (stable) des électeurs se disent tout à fait certains d’aller voter à l’élection présidentielle de 2022, et 25% (-1) l’envisagent sérieusement
A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 54% (stable par rapport au 20 décembre) des Français se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 25% (-1) l’envisagent sérieusement (notes 8 et 9).
Sur le temps long, l’intention de se rendre aux urnes est stable depuis avril 2021.
Par rapport au 20 décembre, on note une mobilisation en légère baisse des électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour de 2017 (86% notes 8-10, -3), de Benoît Hamon (83%, -5) et de François Fillon (92%, -3), et en légère hausse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (84%, +4) et de Marine Le Pen (88%, +2).
L’intention de se rendre aux urnes est toujours plus importante avec l’âge : 71% des 18-24 ans sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement (notes 8 à 10), contre 87% des 65 ans et plus.
A titre de comparaison, le 5 janvier 2017, 59% des électeurs se disaient tout à fait certain d’aller voter (note 10) à la présidentielle de 2017, soit un score plus élevé qu’à ce jour (54%).
1er tour sans C. Taubira : E. Macron recule dans les intentions de vote mais reste en tête (23%, -3)
Pécresse (17%, stable) et M. Le Pen (17%, +1) sont au coude-à-coude et devancent E. Zemmour (13%, =)
A gauche, l’écart se réduit entre J.-L. Mélenchon (9.5%, -1.5) et Yannick Jadot (7%, +2)
Emmanuel Macron est crédité de 23% des intentions de vote exprimées, en baisse de 3 points depuis le 20 décembre.
La baisse du Président sortant est le résultat d’un double phénomène :
- Ses électeurs du 1er tour de 2017 sont un peu moins nombreux à avoir l’intention de se rendre aux urnes (86%, -3)
- Il subit une baisse dans l’électorat de François Fillon (20%, -3) et de Benoît Hamon (6%, -10), et chez les moins de 35 ans (20%, -7), population qui se disait la plus choquée dans notre enquête du 5 janvier par ses propos publiés dans Le Parisien
Emmanuel Macron conserverait toutefois la mobilisation de 7 de ses électeurs sur 10 du 1er tour de 2017 (stable).
Malgré cette baisse, Emmanuel Macron serait toujours le premier choix des 65 ans et plus (30%), des cadres (27%) et des habitants des grandes agglomérations de province (27%).
Valérie Pécresse est stable à 17%. La candidate des Républicains bénéficierait du soutien d’1 électeur sur 2 de François Fillon de 2017 et d’1 sur 10 d’Emmanuel Macron. Valérie Pécresse arriverait en tête dans l’agglomération parisienne (25%) et juste derrière E. Macron chez les 65 ans et plus (26%). Elle bénéficierait à ce jour d’un soutien plus important des femmes (20%) que des hommes (14%), une tendance mesurée pour la première fois qui devra être confirmée lors de prochaines enquêtes.
Marine Le Pen est créditée de 17% des intentions de vote, un chiffre relativement stable (+1). La candidate soutenue par le RN aurait le soutien de près de 60% de ses électeurs du 1er tour de 2017, mais ne disposerait d’aucune réserve de voix en dehors de ce socle. Marine Le Pen serait le premier choix des 25-34 ans (27%), des catégories populaires (32%) notamment des ouvriers (43%).
Eric Zemmour est crédité de 13% (stable) des voix. Il bénéficierait à ce jour d’une mobilisation plus marquée des électeurs de 2017 de Marine Le Pen (27%) que de François Fillon (15%). Le candidat « Reconquête! » est toujours tributaire d’un écart entre les hommes (16%) et les femmes (10%). Le vote Eric Zemmour demeure à ce jour relativement homogène d’un point de vue socio-professionnel.
A gauche, l’écart se réduit entre Jean-Luc Mélenchon crédité de 9.5% (-1.5) des intentions exprimées et Yannick Jadot en hausse (7%, +2). Anne Hidalgo est relativement stable à 3.5% (+0.5), Fabien Roussel est à 1.5% (+0.5) et Arnaud Montebourg à 1% (-1).
L’abondance de l’offre électorale à gauche engendre un éclatement des préférences des sympathisants de gauche : 31% d’entre eux voteraient pour Jean-Luc Mélenchon, 22% pour Yannick Jadot, 11% pour Anne Hidalgo, 6% pour Fabien Roussel et 2% Arnaud Montebourg (et 10% Emmanuel Macron).
A noter qu’aucun de ces candidats ne bénéficie de réserve de voix en dehors de la gaucheLes autres candidats testés ne dépassent pas 3% d’intentions de vote.
Dans un contexte où la stratégie du gouvernement pour lutter contre l’épidémie et la vague « Omicron » est de faire peser les contraintes sur les non-vaccinés, Emmanuel Macron arriverait nettement en tête auprès des électeurs qui se sont vaccinés sans hésiter, mais à l’inverse, il réaliserait un faible score chez les vaccinés par contrainte et un très faible chez les non-vaccinés (au profit de M. Le Pen et E. Zemmour) :
- Un tiers (32%) des personnes qui se sont vaccinées sans hésiter (65% des vaccinés) ont l’intention de voter pour E. Macron
- Parmi les électeurs qui déclarent s’être vaccinés par contrainte (35% des vaccinés), seuls 10% voteraient pour E. Macron, contre 21% M. Le Pen, 17% E. Zemmour
- Enfin, les non-vaccinés voteraient en majorité pour M. Le Pen (29%) ou E. Zemmour (23%), et seulement 3% pour E. Macron
62% (stable) des électeurs se disent sûrs de leur choix
A 3 mois du scrutin, 62% des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) se disent certains de leur choix (stable par rapport au 20 décembre). A l’inverse, 38% d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.
A ce jour, les électeurs les plus sûrs de leur choix sont ceux de Marine Le Pen (82%), d’Emmanuel Macron (71%), de Jean-Luc Mélenchon (69%) et d’Éric Zemmour (66%) devant Yannick Jadot (60%) et Valérie Pécresse (56%).
Ces deux derniers électorats ont des dynamiques inverses : par rapport au 20 décembre, l’électorat potentiel de Valérie Pécresse se fragilise (56% sont sûrs de leur choix, -8), celui de Yannick Jadot se renforce nettement (60%, +23).
60% des électeurs expriment un choix par enthousiasme, 40% un choix par défaut
Les électorats potentiels dont le vote est plus un choix par enthousiasme sont ceux des candidats situés aux extrémités de l’échiquier politique : Eric Zemmour (76%), Jean-Luc Mélenchon (74%) et Marine Le Pen (70%).
Pour les deux tiers des potentiels électeurs de Yannick Jadot (68%) et d’Emmanuel Macron (67%) il s’agit d’un vote par enthousiasme, pour un tiers par défaut.
Parmi les principaux candidats, Valérie Pécresse est celle qui cumule la plus grande part de vote par défaut (39%, contre 61% par enthousiasme).
1er tour avec C. Taubira : Christiane Taubira est créditée de 4% des intentions de vote
A gauche, la candidature de Christiane Taubira aurait à ce jour un léger impact négatif pour Yannick Jadot (passant de 7% à 6%) et Anne Hidalgo (de 3.5% à 2.5%).
Jean-Luc Mélenchon ne serait pas touché (10%), tout comme Fabien Roussel (1.5%) et Arnaud Montebourg (1%).
Christiane Taubira aurait le soutien de 11% des sympathisants de gauche, c’est moins que Jean-Luc Mélenchon (31%) et Yannick Jadot (18%) mais plus qu’Anne Hidalgo (8%), Fabien Roussel (5%) et Arnaud Montebourg (2%).
Pas d’impact non plus en dehors de la gauche : Emmanuel Macron serait en tête (22.5%), devant Marine Le Pen (16.5%), Valérie Pécresse (16%) et Eric Zemmour (12.5%).
Au 2nd tour, Emmanuel Macron reculerait dans les 3 configurations testées :
Il serait à égalité avec Valérie Pécresse (50%-50%, -1/+1)
L’écart n’a jamais été aussi réduit (54.5%, -2.5) face à Marine le Pen (45.5%, +2.5)
Il garderait une nette avance (63%, -4) sur Eric Zemmour (37%, +4)
Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slide 27), les configurations E. Macron / V. Pécresse et E. Macron / M. Le Pen sont aujourd’hui les plus plausibles. Bien que moins plausible, l’hypothèse E. Macron / E. Zemmour reste possible compte tenu des marge d’erreurs.
Au 2nd tour, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse seraient à égalité (50%-50%, -1/+1).
Ces deux candidats bénéficieraient d’un parfait report de voix de leurs potentiels électeurs de 1er tour.
Emmanuel Macron aurait le soutien d’une majorité relative des électeurs de Yannick Jadot (48%).
Valérie Pécresse bénéficierait d’une bonne mobilisation des potentiels électeurs d’Éric Zemmour (47%, +2) et d’une mobilisation non négligeable de ceux de Marine Le Pen (37%, +1 ; 50% s’abstiendraient).
Dans cette configuration, la majorité des électeurs potentiels de Jean-Luc Mélenchon s’abstiendrait, une proportion en hausse (64%, +5 ; un cinquième voterait pour Emmanuel Macron et un cinquième pour Valérie Pécresse).
L’écart n’a jamais été aussi réduit entre Emmanuel Macron (54.5%, -2.5) et Marine le Pen (45.5%, +2.5).
E.Macron bénéficierait de bons reports de voix des potentiels électeurs de 1er tour de Y. Jadot (66%) et de V. Pécresse (41%, un quart voterait M. Le Pen et un tiers s’abstiendrait).
La hausse de M. Le Pen s’explique par de meilleurs reports de voix par rapport au 20 décembre chez les électeurs de 1er tour d’E. Zemmour (76% d’entre eux voteraient pour M. Le Pen, +7) et de J.-L. Mélenchon (28%, +8). De plus, les potentiels électeurs de V. Pécresse seraient plus nombreux à s’abstenir (29%, +7) et à se détourner d’E. Macron (41%, -5).
Dans cette hypothèse, la majorité des électeurs de J.-L. Mélenchon s’abstiendrait (53%).Si l’écart se réduirait fortement (63%, -4) face à Eric Zemmour (37%, +4), E. Macron conserverait une nette avance. La structure des reports de voix serait très similaire à la configuration Macron/Le Pen. A une nuance près, la moitié des électeurs de 1er tour de M. Le Pen voterait pour E. Zemmour au 2nd (contre les 3/4 lorsque les rôles sont inversés).
Télécharger le rapport : Les Français et l’élection présidentielle 2022