A ce jour, 57% (+1) des électeurs se disent tout à fait certains d’aller voter à l’élection présidentielle de 2022, et 25% (+2) l’envisagent sérieusement
A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 57% (+1 par rapport au 24 novembre) des Français se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 25% (+2) l’envisagent sérieusement (notes 8 et 9).
Par rapport au 24 novembre, les électeurs de François Fillon sont plus nombreux à se mobiliser (96% notes 8-10, +6).
L’intention de se rendre aux urnes augmente avec l’âge : 71% des 18-24 ans sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement (notes 8 à 10), contre 89% des 65 ans et plus.
A titre de comparaison, le 30 novembre 2016 (au lendemain de la primaire de la droite et du centre), 59% des électeurs se disaient tout à fait certain d’aller voter (note 10) à la présidentielle de 2017, soit un score légèrement plus élevée qu’à ce jour de (57%).
Macron est en légère baisse mais reste en tête des intentions de vote (23%, -2)
Valérie Pécresse, en très forte hausse suite à sa victoire au congrès LR, arriverait 2ème (20%, +11)
L’écart se réduit fortement entre M. Le Pen en baisse (15%, -5) et E. Zemmour en légère hausse (14%, +1)
A gauche, J.-L. Mélenchon (8%) et Y. Jadot (7%) sont au coude-à-coude
Emmanuel Macron est crédité de 23% des intentions de vote exprimées, en baisse de 2 points en deux semaines et de 4 points en 1 mois.
Malgré ces baisses, Emmanuel Macron bénéficie toujours du soutien de 7 de ses électeurs sur 10 du 1er tour en 2017 (qui ont l’intention de se déplacer et qui ont exprimé une intention de vote, 67%, -1) et d’1 électeur sur 5 de François Fillon (18%, -1). Parmi les sondés qui expriment une intention de vote, Emmanuel Macron serait le premier choix des 18-24 ans (37%) et des cadres (30%).
Victorieuse du congrès des Républicains, Valérie Pécresse arriverait 2ème à la faveur d’une très forte hausse (20%, +11). Valérie Pécresse bénéficierait d’un soutien plus net des électeurs de François Fillon (58%, +20) qui étaient tentés par un vote Marine Le Pen ou Eric Zemmour, et d’une adhésion minoritaire mais non négligeable d’électeurs d’Emmanuel Macron de 2017 (13%, +8). Elle progresse au sein de toutes les tranches d’âge, et particulièrement chez les 65 ans et plus (29%, +13) où elle deviendrait le premier choix devant Emmanuel Macron (à 23%, -5). D’un point de vue socio-professionnel, le vote Valérie Pécresse est avant tout un vote retraités (29%, +12) et dans une moindre mesure cadres (19%, +2), mais elle progresse tant chez les professions intermédiaires (13%, +7) qu’au sein des catégories populaires (11%, +9). A noter que la candidate LR est au même niveau chez les femmes (20%) comme chez les hommes (19%). Cette forte progression est toutefois à nuancer par le fait que seule la moitié des potentiels électeurs de Valérie Pécresse sont aujourd’hui certains de leur choix (54%).
Marine Le Pen, en nette, baisse est créditée de 15% des intentions de vote exprimées (-5). Elle subit une certaine démobilisation de ses électeurs de 2017 (59%, -11) – qui seraient tentés par Eric Zemmour (30%, +8) et dans une moindre mesure par Valérie Pécresse (6%, +5) – et de la perte de sa mince réserve de voix chez les électeurs de François Fillon de 2017 (2%, -10). Malgré cette dynamique négative, Marine Le Pen resterait le premier choix des 25-34 ans (28%) et des catégories populaires (26%), en particulier des ouvriers (31%).
Eric Zemmour est crédité de 14% (+1) des voix. Suite à sa déclaration officielle de candidature et son premier meeting à Villepinte, Eric Zemmour parviendrait à gagner des voix chez les électeurs de Marine Le Pen de 2017 (30%, +8), mais il en perdrait chez les électeurs de François Fillon (17%, -7) qui se mobiliseraient plutôt pour Valérie Pécresse.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon serait crédité de 8% (-1) des voix, Yannick Jadot 7% (–1), Anne Hidalgo 3% (-1), Arnaud Montebourg 2% (stable) et Fabien Roussel à 1% (-1).
Ces candidats demeurent tributaires du fort morcellement des sympathisants de gauche : 26% d’entre eux voteraient pour J.-L. Mélenchon, 26% pour Yannick Jadot, 12% pour Anne Hidalgo, 6% pour Arnaud Montebourg, 5% pour Fabien Roussel et 11% pour Emmanuel Macron.
Les autres candidats sont crédités de moins de 3% des intentions de vote exprimées.
A ce jour, 44% des électeurs ayant l’intention d’aller voter ne sont pas certains de leur choix et pourraient changer d’avis
A 4 mois du scrutin, 44% (+11 points par rapport au 24 novembre) des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) pourraient changer d’avis d’ici à l’élection. A l’inverse, 56% (-11) d’entre eux se disent certains de leur choix.
A ce jour, les électeurs les plus certains de leur choix sont ceux de Marine Le Pen (73%, -9), d’Emmanuel Macron (66%, -8), de Jean-Luc Mélenchon (67%, -3) et d’Éric Zemmour (63%, -9).
Les potentiels électeurs de Valérie Pécresse (54% certains de leur choix, +5) et de Yannick Jadot (48%, -7) sont plus hésitants.
Au 2nd tour : Valérie Pécresse (52%) devancerait d’une courte tête Emmanuel Macron (48%)
Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slide 18), la configuration E. Macron / V. Pécresse est dans cette vague d’intention de vote la seule plausible.
Au 2nd tour, Valérie Pécresse (52%) devancerait d’une courte tête Emmanuel Macron (48%). Il s’agit de la première fois qu’un sondage publié donne Emmanuel Macron perdant au 2nd tour.
Ces deux candidats bénéficieraient d’un report de voix parfait de leurs potentiels électeurs de 1er tour.
Emmanuel Macron aurait le soutien d’une majorité relative des électeurs de Yannick Jadot (44%).
Valérie Pécresse bénéficierait d’une bonne mobilisation des potentiels électeurs d’Éric Zemmour (45%) et une mobilisation non négligeable de ceux de Marine Le Pen (31%, 53% s’abstiendraient).
Dans cette configuration, la majorité des électeurs potentiels de Jean-Luc Mélenchon s’abstiendraient (47%, un quart voterait pour Emmanuel Macron et un quart pour Valérie Pécresse).
Un intérêt en baisse par rapport à fin septembre : 62% (-6) des Français se disent intéressés par la campagne de l’élection présidentielle, dont 23% (-8) très intéressés
62% (-6 points par rapport au 22 septembre) des Français se disent intéressés par la campagne présidentielle, dont 23% (-8) très intéressés et 39% (+2) plutôt intéressés. A l’inverse, 38% (+7) ne sont pas intéressés, dont 26% (+7) pas vraiment intéressés et 12% (stable) pas du tout intéressés.
Les populations les plus intéressées par la campagne électorale sont les hommes (70%, contre 56% des femmes), les 65 ans et plus (71%, contre 58%-60% au sein des autres tranches d’âge) et les cadres et professions intermédiaires (66%, contre 58% catégories populaires).
Politiquement, les personnes qui ont déclaré dans cette enquête avoir l’intention de voter pour Emmanuel Macron (82% intéressés), Eric Zemmour (81%) et Valérie Pécresse (78%) sont davantage intéressés que les potentiels électeurs des candidats de gauche (66%-71%) et de Marine Le Pen (64%).
Evolution progressive ou changements radicaux : des Français très divisés sur la méthode à employer pour changer le pays
Quand ils pensent à la politique à mener pour l’avenir de la France et de la société française, 50% (-2 points par rapport au 22 septembre 2021) des Français estiment qu’il faut faire évoluer la société et les lois de manière progressive, plutôt que vouloir faire des changements radicaux. A l’inverse, 50% (+3) considèrent qu’il faut faire des changements radicaux des lois et de la société, plutôt que vouloir les faire évoluer progressivement.
Les électorats potentiels de 2022 ont des points de vue différents sur la méthode à adopter :
- Les potentiels électeurs d’Emmanuel Macron (68% évolution progressive) et de Yannick Jadot (66%) estiment en majorité qu’il faut faire évoluer la société de manière progressive
- Les potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon (52% progressif, 48% changements radicaux) sont partagés
- Les potentiels électeurs de Marine Le Pen (56% changements radicaux) et de Valérie Pécresse (53%) sont une courte majorité à souhaiter des changements radicaux
Les potentiels électeurs d’Éric Zemmour sont une large majorité (82% changements radicaux) à préconiser des changements radicaux pour changer la société française.
Télécharger le rapport : Les Français et l’élection présidentielle 2022
Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon
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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 1474 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1354 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet les 6 et 7 décembre 2021.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Marge d’erreur comprise entre 1,2 et 3,1 points de pourcentage. »