Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022, 72% des Français apparaissent insatisfaits de l’offre politique actuelle
A plus de deux ans de l’élection présidentielle, le constat de l’absence d’offre électorale satisfaisante est majoritaire dans toutes les catégories socio-professionnelles de la population et s’exprime de manière similaire auprès des catégories supérieures et des catégories populaires (entre 69 et 74%), auprès des salariés du public et du privé (72-71%), mais s’exprime toutefois plus fortement auprès des Français âgés de moins de 24 ans (81%) qu’auprès de ceux de plus de 50 ans (69%).
Politiquement, bien que minoritaires, ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron (45% au moins une), de Marine Le Pen (41%) et de François Fillon (37%) qui sont les plus nombreux à trouver une personnalité politique qui leur conviennent. A l’inverse, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (74% aucune) et particulièrement ceux de Benoît Hamon (85% aucune) apparaissent les plus déçus de l’offre politique actuelle. Les abstentionnistes sont logiquement les plus distants vis-à-vis de l’offre électorale (90% aucune).
Macron vs Le Pen : un duel annoncé pour 59% des Français…
Plus précisément, 59% des Français considèrent certainement (14%) ou probablement (45%) que le 2nd tour de l’élection présidentielle de 2022 sera le même qu’en 2017 et verra s’opposer Emmanuel Macron et Marine Le Pen. 41% estiment, à l’inverse, que le prochain duel présidentiel sera probablement pas (30%) ou certainement pas (11%) le même qu’en 2017.
Dans le détail, les Français âgés de moins de 25 ans, dont certains d’entre eux n’étaient pas en âge de voter en 2017, sont une majorité (58% pas probable) à considérer ce duel peu probable. Les Français âgés de 25 à 34 ans sont plus partagés (52% pas probable et 47% probable), tandis que les Français âgés de plus de 35 ans sont les plus nombreux à prévoir le retour de ce duel (entre 59% et 67% selon les classes d’âges).
Socialement, les cadres sont légèrement plus nombreux (63% probable) à pronostiquer une opposition Macron-Le Pen que les professions intermédiaires (56%) et les catégories populaires (56%).
Enfin, politiquement, ce sont les électeurs de François Fillon (74% probable), de Marine Le Pen (71%), puis d’Emmanuel Macron (67%) qui prédisent majoritairement ce « match retour ». Bien que partagés, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (56% pas probable) et Benoit Hamon (53%) envisagent un duel différent.
…mais un duel annoncé qui ne satisfait pas les attentes de 8 Français sur 10
« Seuls » 19% des Français se satisfont d’un duel Emmanuel Macron – Marine Le Pen pour le 2nd tour de l’élection présidentielle de 2022.
Cette insatisfaction est largement majoritaire quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle envisagée. Elle s’exprime fortement quelle que soit la catégorie d’âges (entre 78% et 84%) et aucune différence d’appréciation n’apparait selon la catégorie professionnelle (entre 80 et 81%).
Politiquement les électeurs de Jean-Luc Mélenchon – les plus éloignés du spectre politique représenté dans ce duel – sont 93% à exprimer leur insatisfaction. Ce sont finalement les électeurs de Marine Le Pen qui seraient les moins contrariés par un « match retour » entre les deux prétendants de 2017 (43% oui). Les autres électorats rejettent très majoritairement ce duel (entre 77% et 87% selon l’électorat, abstentionnistes compris).
Le parcours idéal d’un candidat : être leader politique ou associatif et avoir une expérience professionnelle
Pour les français, les critères qui compteraient dans le parcours d’un candidat seraient les suivants : d’abord le fait d’être un leader politique (43%), puis avoir exercé des responsabilités associatives (37%). Environ 3 Français sur dix mettent ensuite en avant le parcours professionnel du candidat : être soit un intellectuel, un universitaire ou un chercheur (32%), soit un chef d’entreprise (32%) ou soit ouvrier ou un employé (29%). En revanche, un quart d’entre eux aimerait que le candidat n’ait jamais fait de politique (24%). Le fait d’avoir exercé des responsabilités militaires (16%) ou syndicales (11%) comptent pour plus d’un Français sur 10. Enfin, être sportif (6%), humoriste (5%), venir des médias (4%) ou être artiste (3%) ne comptent que pour environ de 5% des Français interrogés.
Dans le détail,
–Être leader politique est un critère qui suscite de très nettes différences d’appréciation entre catégories de la population. En termes d’âges d’abord : 62% des personnes âgées de plus de 65 ans privilégient pour un candidat le fait d’être responsable politique, alors qu’ils ne sont que 21% à faire de même au sein des 18-24 ans. Socialement ensuite: 52% des cadres, mais « seuls » 36% des professions intermédiaires et 33% des catégories populaires expriment cette préférence. Les mêmes différences apparaissent bien que moins marquées concernant le fait d’être responsable associatif.
Politiquement, les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron privilégient le fait d’être responsable politique (respectivement 68% et 63%) tandis que le fait d’avoir exercé des responsabilités associatives comptent d’abord pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (50%).
–Parcours professionnel : l’expression d’une préférence pour ce type de profil s’exprime différemment selon la catégorie professionnelle des Français. Les retraités et les cadres souhaitent d’abord un intellectuel (40%) ou un chef d’entreprise (43% et 46%), tandis que les catégories populaires expriment une plus forte préférence pour être représentées par un ouvrier ou un employé (45%). Politiquement, être chef d’entreprise compte d’abord pour les électeurs de François Fillon (60%), le profil « intellectuel » est davantage pris en compte par les électeurs d’Emmanuel Macron (44%) et de Jean-Luc Mélenchon (41%) tandis qu’être employé ou ouvrier apparaît plus important aux électeurs de Marine Le Pen (39%), de Jean-Luc Mélenchon (35%) et des abstentionnistes (37%).
–Absence d’expérience politique : ce critère est davantage pris en compte par les Français de moins de 25 ans (31%) et des abstentionnistes (31%).
–Expérience militaire est une caractéristique davantage mise en avant par les électeurs de François Fillon (33%) et de Marine Le Pen (31%)
–Avoir exercé des responsabilités syndicales est un critère privilégié par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (26%).
Les principales qualités d’un président de la République idéal sont l’honnêteté (71%) et l’écoute des Français (67%)
Invités à choisir 3 qualités parmi les 11 proposées, les Français attendent dans l’idéal d’un président de la République qu’il soit honnête (71%) et à l’écoute des Français (67%). En comparaison d’une mesure réalisé en avril 2016, un an avant l’élection présidentielle de 2017, l’écoute est une qualité qui s’impose dans l’opinion (+13 points). L’honnêteté est à l’inverse une valeur stable.
Le réalisme (28%, -5) et la détermination (26%, -5) sont cités par moins d’un Français sur 3. Viennent ensuite, cités par environ 15%, l’autorité (15%, -4), la simplicité (15%, +6) et le courage (14%, -9). Le dynamisme (11%, -8), le charisme (10%, -4) et l’indépendance (9%, -5) sont mis en avant par environ un Français sur 10. Enfin, l’humour est une qualité peu attendue d’un président (2%, -1).
L’honnêteté arrive en tête des qualités auprès des Français âgés de plus de 35 ans (entre 68% et 77%) tandis que c’est l’écoute des Français qui est la qualité privilégiée des Français de moins de 35 ans (entre 70 et 64%).
Socialement, les cadres apparaissent moins sensibles que la moyenne à ces deux qualités (58% pour l’honnêteté et 50% pour l’écoute).
Enfin, politiquement, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (86% honnêteté et 75% écoute), de Benoît Hamon (80% et 73%), d’Emmanuel Macron (70% et 51%) et de François Fillon (65% et 60%) privilégient l’honnêteté, tandis que les électeurs de Marine Le Pen attendent d’abord de l’écoute (72% et 67% honnêteté).
Téléchargez le rapport d’études ici : Les Français et le président de la République idéal / Sondage ELABE pour BFMTV « L’Opinion en direct »
Crédits image : Remi Mathis / Wikimedia Commons