55% des Français estiment que l’économie française redémarre.
Si plus d’un Français sur deux jugent que l’économie française redémarre, la prudence reste de mise : en effet, 49% des Français jugent qu’elle redémarre et va s’améliorer lentement, et 6% qu’elle va s’améliorer rapidement.
Le sentiment d’un redémarrage de l’économie est en hausse de 10 points plus d’un après la dernière mesure réalisée les 2 et 3 mai 2016, sous le quinquennat de François Hollande. A l’inverse, 45% estiment à ce jour que l’économie française ne redémarre pas.
Dans le détail, les cadres et les retraités sont les catégories de population parmi lesquelles le sentiment d’un redémarrage de l’économie est le plus important et marque la plus forte progression par rapport à mai 2016 : respectivement 72% des cadres (+18 points) et 65% des retraités (+15).
A l’inverse, seuls 48% des catégories sociales moyennes et 46% des catégories sociales populaires partagent ce diagnostic. Si le taux est en hausse auprès des catégories sociales moyennes (+9), il est quasiment stable parmi les catégories populaires (+2).
La lecture politique de ces résultats fait apparaître des écarts importants : alors que neuf électeurs sur dix d’Emmanuel Macron au 1er tour jugent que l’économie redémarre (dont 18% qu’elle va s’améliorer rapidement), ce taux atteint 73% parmi les électeurs de François Fillon, 65% parmi ceux de Benoît Hamon et 48% parmi ceux de Jean-Luc Mélenchon. L’électorat de 1er tour de Marine Le Pen se distingue très nettement en faisant un constat beaucoup plus pessimiste sur la situation économique du pays : 77% estiment que l’économie française ne redémarre pas.
Limiter le déficit à 3% dès 2017, nationaliser les chantiers de Saint-Nazaire, supprimer la taxe d’habitation pour 80% des ménages et reporter le prélèvement à la source sont des décisions approuvées par une majorité de Français.
Baisser de 5 euro les aides au logement et réformer de l’ISF sont en revanche majoritairement désapprouvées.
Inviter à se prononcer sur chacune des six décisions prises par Emmanuel Macron et son gouvernement en matière économique, deux d’entre elles suscitent une très large adhésion : plus de sept Français sur dix approuvent la décision de limiter le déficit public à 3% du PIB dès 2017 (75%) et la prise de contrôle temporaire par l’Etat des chantiers navals de Saint-Nazaire (72%).
Avec un soutien moindre mais majoritaire, l’annonce de suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages et le report à 2019 du prélèvement à la source sont approuvées par 65% et 61% des Français.
En revanche, la baisse de 5 euro des aides au logement et la réforme de l’ISF (exclusion des placements financiers, de l’épargne et des valeurs mobilières de l’assiette de l’ISF) recueillent l’approbation de moins de quatre Français sur dix (respectivement 39% et 34%).
D’un point de vue politique, la nationalisation temporaire des chantiers de Saint-Nazaire et la limitation du déficit public à 3% dès 2017 semblent dépasser les clivages politiques (approbation supérieure ou égale à 67% auprès des principaux électorats, hormis celui de Marine Le Pen : entre 56% et 62%).
La suppression de la taxe d’habitation est quant à elle largement soutenue par plus de 70% de l’électorat d’Emmanuel Macron, de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon mais est majoritairement désapprouvée par les électeurs de François Fillon.
La baisse de 5 euro des aides au logement et la réforme de l’ISF sont en revanche assez largement désapprouvées, hormis auprès des électorats d’Emmanuel Macron et de François Fillon qui se montrent très partagés. A noter la « faiblesse » du soutien des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron quant à la baisse de 5 euro des aides au logement (56%) et la réforme de l’ISF (51%), une première depuis le début du quinquennat.
38% jugent que le rythme des réformes engagées est le bon, 34% qu’il est trop lent et 27% qu’il est trop rapide.
Si une courte majorité relative estime que le rythme actuel des réformes est « juste ce qu’il faut », les Français sont très partagés, et ce, toutes catégories de population confondues. Notons néanmoins que les cadres et les plus jeunes (18-24 ans) sont respectivement 44% et 43% à estimer que le rythme actuel est trop lent, des taux significativement supérieurs à la moyenne (34%).
D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour sont 63% à juger que le rythme est le bon (27% « trop lent »), 44% parmi les électeurs de François Fillon et ceux de Benoît Hamon. Ce sentiment devient majoritaire auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (27%), jugeant avant tout le rythme « trop rapide » (38%) ou « trop lent » (32%), et auprès de ceux de Marine Le Pen (18%), jugeant majoritairement qu’il est actuellement « trop lent » (54%).
Télécharger ici : Les Français et les premières mesures économiques / Sondage ELABE pour Les Echos, Radio Classique et l’Institut Montaigne