78% des Français déclarent devoir « se serrer la ceinture », dont 29% beaucoup
78% (-1 point depuis le 10 mai 2023) des Français disent devoir « se serrer la ceinture », dont 29% (+4) beaucoup et 49% (-5) un peu.
La proportion de Français qui déclarent devoir « se serrer la ceinture » est majoritaire au sein de toutes les catégories de la population, les plus touchés sont les catégories populaires (87%, dont 38% beaucoup) et, en cette rentrée scolaire, la tranche d’âge des parents (25-49 ans, 87% ; dont 39% beaucoup, +8).
Cette forte pression sur le pouvoir d’achat provoque des renoncements en série…
Pour des raisons financières, plus de 4 Français sur 10 ont dû renoncer ces derniers mois à faire du shopping (46%), à faire une sortie (45%), à partir en vacances ou en week-end (44%) et à acheter certains produits alimentaires (40%).
Entre 2 et 3 Français sur 10 ont dû renoncer à chauffer convenablement leur logement (27%), à faire un don à des associations (27%), se soigner/prendre soin de leur santé (20%), aider financièrement des proches (18%) et à payer les études/la scolarité de leurs enfants (3%). Au global, 78% des Français ont dû renoncer à au moins 1 de ces dépenses.
L’ensemble des catégories de populations sont touchés par ces renoncements. Les plus impactées sont les catégories populaires (83% au moins 1, dont 54% sortie et 47% alimentation) et les 25-49 ans (85% au moins 1, dont 48% alimentation).
…. et, pour 1 Français sur 2, la recherche systématique des prix les plus bas
Une part importante de Français déclare chercher presque systématiquement les prix les plus bas voire se priver pour leurs achats de vêtements (57%), d’équipements pour leur domicile (53%), de loisirs et vacances (50%) et de courses alimentaires (43%). Des proportions en hausse de près de 10 points depuis mars 2022.
Une recherche systématique des prix les plus bas très présente chez les employés/ouvriers (66% vêtements, 50% alimentation) et les 25-49 ans (66% vêtements, 50% alimentation).
Pour les Français, le prix des achats du quotidien (dont l’alimentation) est la principale cause du problème actuel du pouvoir d’achat, juste devant le poids des dépenses fixes et le niveau des salaires/retraites
Pour 56% des Français (2 réponses possibles), le problème actuel du pouvoir d’achat est avant tout le résultat du coût de la vie, des prix des achats du quotidien (en hausse de 11 points depuis mai 2022). Pour 55%, il s’agit du poids des dépenses fixes et contraintes (comme le logement, l’électricité, l’essence, etc.) et pour 49% le niveau des salaires et retraites (-5).
Nettement derrière ces 3 raisons, les Français citent le poids des impôts et taxes (24%, -4) et dans une moindre mesure le mode de consommation, la multiplication des occasions de dépenser (nouveaux produits, abonnements, etc.) cité par 14%.
On observe à ce jour relativement peu de différences dans le détail, ces 3 raisons sont globalement citées de manière homogène dans toutes les catégories de la population. A noter que le niveau des salaires/retraites est cependant plus particulièrement évoqué par les employés/ouvriers (56%) et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (65%).
Courses alimentaires : plus de 8 Français sur 10 ont changé leurs comportements ces derniers mois (achats de produits moins chers, en plus petite quantité voire renoncements)
En matière de courses alimentaires, ces derniers mois, 84% (stable depuis le 10 mai 2023) des Français déclarent avoir changé leurs habitudes. Dans le détail, 56% (+1) ont renoncé à acheter certains produits, 41% (-3) achètent des produits moins chers qu’avant et 28% (-2) achètent en plus petite quantité. Seuls 15% des Français n’ont pas particulièrement changé de comportement d’achat sur les courses alimentaires.
L’ensemble des catégories de population sont touchées par ces changements de comportements, en particulier les 25-49 ans (91%) et les employés/ouvriers (89%).
La viande et le poisson sont les 2 produits auxquels les Français ont le plus renoncé
Les produits que les Français déclarent ne plus acheter ou en plus petite quantité qu’avant sont la viande (45%) et le poisson (33%). Derrière ces 2 produits, près d’1 Français sur 4 cite les produits bio (27%), la charcuterie (27%), les gâteaux/biscuits (26%), les boissons alcoolisées (25%), le fromage (23%) et les plats préparés (21%). Moins d’1 Français sur 5 a renoncé à acheter des boissons et jus (19%), des fruits (19%) du chocolat (17%), des produits pour la pâtisserie (16%), des légumes (14%), des yaourts (12%), des produits pour le petit déjeuner (11%), du pain (8%), de l’huile/du vinaigre (7%), des pâtes/du riz (5%). Des chiffres globalement stables depuis mai 2023.
L’industrie agroalimentaire et la grande distribution désignées par les Français comme les responsables de l’inflation alimentaire
Pour les Français, les 2 principales explications de l’inflation alimentaire sont le fait que l’industrie agroalimentaire augmente trop fortement ses tarifs (69%, +3 depuis le 10 mai 2023) et que la grande distribution ne réduit pas assez ses marges (65%, +2).
Nettement derrière ces deux raisons, de moins en moins de Français imputent la responsabilité de l’inflation alimentaire actuelle au contexte international de guerre en Ukraine et de tensions avec la Russie (32%, -4) et au dérèglement climatique, qui réduit le volume des récoltes (22%, =). Enfin, 7% (=) estiment que les agriculteurs, qui demandent des hausses de prix trop importantes, sont les responsables.
Une responsabilité attribuée à l’industrie alimentaire et à la grande distribution dans tous les pans de la société.
« Shrinkflation » : 72% des Français ont observé ce phénomène en magasin sur les produits alimentaires
Un phénomène observé par une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population.
Une majorité de Français estime désormais que l’action du gouvernement n’améliore pas du tout la situation en matière de pouvoir d’achat, une opinion en forte hausse depuis mai
Concernant l’action du gouvernement pour le pouvoir d’achat ces derniers mois, 57% des Français estiment qu’elle n’améliore pas du tout la situation en matière de pouvoir d’achat, une opinion en forte hausse de 20 points depuis mai 2023. 37% (-9) des Français estiment qu’elle va dans le bon sens mais est insuffisante et 5% (-11) qu’elle permet vraiment d’améliorer la situation en matière de pouvoir d’achat.
Le sentiment que l’action du gouvernement n’améliore pas du tout la situation progresse dans toutes les catégories de population, et de manière particulièrement forte chez les employés/ouvriers (63%, +24), chez les électeurs de Marine Le Pen (75%, +28) et de Jean-Luc Mélenchon (65%, +23).
Cette opinion est désormais majoritaire dans tous les pans de la société, sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron (64% va dans le bon sens mais est insuffisante) et chez les cadres (48%) qui dressent un bilan mitigé.
63% des Français (et 69% des automobilistes) estiment nécessaire le retour de la ristourne sur l’essence, même si cela a un impact important sur les dépenses publiques
63% des Français estiment qu’il est nécessaire de remettre en place une ristourne sur l’essence pour le pouvoir d’achat des Français, même si cela a un impact important sur les dépenses publiques et 35% qu’il ne faut pas remettre en place une ristourne sur l’essence car ce n’est pas cohérent avec la réduction des dépenses publiques, même si le coût de l’essence a un impact sur le pouvoir d’achat des Français.
Une mesure largement soutenue par les Français qui prennent quotidiennement la voiture (69%), les employés/ouvriers (71%) et par l’ensemble des principaux électorats, y compris par une majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron (53%).
Doublement de la franchise médicale : 64% des Français jugent cette mesure inacceptable
64% des Français estiment qu’il n’est pas acceptable que la franchise médicale passe de 50 centimes à 1 euro, cela détériore l’accès à la santé, contre 35% qu’il est acceptable que la franchise médicale passe de 50 centimes à 1 euro, cela permettra de réduire les dépenses publiques et de responsabiliser les patients dans leur consommation de médicament. Les employés/ouvriers sont largement opposés à cette mesure (71% pas acceptable). D’un point de vue politique, une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron estime que cette mesure est acceptable (55%) tandis que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (78% pas acceptable) et de Marine Le Pen (75%) considèrent que cette mesure n’est pas acceptable.
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Crédits image : Portefeuille Vide – Pixabay / Chronomarchie