Nomination de Michel Barnier à Matignon : 40% des Français jugent que c’est une bonne chose pour le pays, 29% une mauvaise chose, 31% n’ont pas d’avis
Emmanuel Macron vient de nommer Michel Barnier au poste de Premier ministre, 40% des Français estiment que cette nomination est une bonne chose pour le pays, dont 10% une très bonne chose et 30% une assez bonne chose. A l’inverse, 29% considèrent que c’est une mauvaise chose pour le pays, dont 15% une assez mauvaise chose et 14% une très mauvaise chose. 31% n’ont pas d’avis sur cette question.
En comparaison, la nomination de Michel Barnier est accueillie par l’opinion de la même manière que celle de Gabriel Attal (41% bonne chose, 28% mauvaise chose, 31% pas d’avis) et légèrement mieux que celle d’Elisabeth Borne (36%, 26%, 38%).
La nomination à Matignon de Michel Barnier est saluée par les électeurs d’Ensemble au 1er tour des Législatives (77% bonne chose, 10% mauvaise chose, 13% pas d’avis), par les électeurs LR/UDI/DVD (58%, 13%, 29%) et encore plus par les sympathisants LR (83%), elle est également plutôt bien accueillie par les électeurs du RN (49%, 23%, 28%). A contrario, les électeurs du NFP sont plus sceptiques (15%, 64%, 21%).
Les populations les plus favorables à la nomination de Michel Barnier sont les retraités (53%, 22%, 25%) et les cadres (44%, 34%, 22%). Il connait un certain déficit de notoriété chez les moins de 50 ans (en particulier les 35-49 ans, 39% n’ont pas d’avis) et chez les employés/ouvriers (40% pas d’avis).
Une courte majorité de Français pense que Michel Barnier parviendra à constituer « un gouvernement de rassemblement » pour faire voter le Budget 2025
52% des Français pensent que Michel Barnier sera capable de constituer « un gouvernement de rassemblement » et de faire des compromis avec les différentes formations politiques pour prendre des décisions et faire voter des lois, notamment le budget pour l’année à venir, dont 7% certainement et 45% probablement.
A l’inverse, 47% estiment qu’il n’en sera pas capable, dont 36% probablement pas et 11% certainement pas.
Les électeurs d’Ensemble (83% parviendra), de LR (77%) et dans une moindre mesure du RN (58%) sont optimistes, ceux du NFP (70% parviendra pas) sont plus sceptiques.
L’opinion partagée sur la capacité du gouvernement de Michel Barnier à éviter une motion de censure
50% des Français pensent que le gouvernement de Michel Barnier ne parviendra pas à éviter une motion de censure, dont 41% probablement pas et 9% certainement pas. A l’inverse, 48% pensent qu’il y parviendra, dont 42% probablement et 6% certainement.
On retrouve le même clivage que pour la question sur le Budget : les électeurs d’Ensemble (67% parviendra à éviter une motion de censure), de LR (62%) et dans une moindre mesure du RN (54%) sont optimistes, ceux du NFP (63% parviendra pas) sont plus pessimistes.
Motion de censure : les Français privilégient le positionnement du RN (pas de censure a priori) à celui du PS (censure immédiate)
Jordan Bardella a affirmé que le Rassemblement National ne souhaite pas censurer le gouvernement de Michel Barnier a priori mais « jugera sur pièces son discours de politique générale ».
De son côté, le Parti Socialiste a affirmé dans un communiqué que « Michel Barnier ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine. Cette situation d’une extrême gravité n’est pas acceptable pour les démocrates que nous sommes. C’est pourquoi le groupe socialiste censurera le Gouvernement de Michel Barnier. »
73% des Français approuvent le choix du Rassemblement National de ne pas censurer le gouvernement a priori, dont 24% tout à fait et 49% plutôt.
A contrario, 59% désapprouvent le choix du Parti Socialiste de censurer le gouvernement de Michel Barnier sans attendre, dont 33% plutôt et 26% tout à fait.
Les électeurs d’Ensemble, de LR et du RN approuvent massivement la position du RN (respectivement 87%, 82% et 93%) et désapprouvent celui du PS (85%, 79% et 77%). A l’inverse, les électeurs du NFP soutiennent le choix du PS (80%) et rejettent plutôt celui du RN (61%).
L’âge de Michel Barnier n’est pas un handicap pour l’opinion
Michel Barnier, 73 ans, vient d’être nommé Premier ministre. Il a été élu pour la 1ère fois (conseiller général de la Savoie) en 1973 et a été plusieurs fois ministre.
30% des Français estiment que l’âge de Michel Barnier est plutôt un atout, son expérience sera utile dans ce contexte politique complexe. A l’inverse, 29% considèrent plutôt que son âge est un handicap, la politique française a besoin d’idées et de personnalités nouvelles. Une majorité relative de Français estime qu’il ne s’agit ni de l’un ni de l’autre, et que son âge n’a pas d’impact.
Les jeunes ont plutôt tendance à estimer que son âge est un handicap – 40% des 18-34 ans le voit comme un handicap, 24% un atout, 36% ni l’un ni l’autre – quand les 65 ans et plus le perçoivent comme un atout (41%) ou ni l’un ni l’autre (42%).
D’un point de vue politique :
- Les électeurs du NFP sont partagés entre pas d’impact (46%) et un handicap (40%)
- Les électeurs de LR (48%) et d’Ensemble (48%) sont une majorité relative à le voir comme un atout (et un tiers pas d’impact)
- Les électeurs du RN sont très partagés (41% ni l’un ni l’autre, 34% atout, 25% handicap)
L’opinion estime que Michel Barnier doit rester le plus autonome possible dans ses prises de décision, quitte à parfois s’opposer à Emmanuel Macron
Concernant l’attitude que doit adopter ce nouveau Premier ministre vis-à-vis d’Emmanuel Macron :
- 76% des Français estiment que le nouveau Premier ministre Michel Barnier doit rester le plus autonome possible dans ses prises de décision quitte à parfois s’opposer à Emmanuel Macron
- 22% qu’il doit chercher à s’entendre et à faire des compromis avec Emmanuel Macron
Cette attitude est privilégiée au sein de tous les électorats (85% NFP, 81% RN, 61% LR), y compris par les électeurs d’Ensemble (68%).
Pour 3 Français sur 4, Emmanuel Macron n’a pas tenu compte des résultats des Législatives
En nommant Michel Barnier au poste de Premier ministre, 74% des Français estiment qu’Emmanuel Macron n’a pas tenu compte des résultats des élections législatives, dont 37% pas du tout et 37% pas vraiment. A l’inverse, 26% considèrent qu’il en a tenu compte, dont 22% plutôt et 4% tout à fait.
Une opinion partagée par l’ensemble des principaux électorats au 1er tour des Législatives 2024 : les électeurs NFP en premier lieu (92% non) devant les électeurs LR (73%), RN (70%) et même d’Ensemble (57%).
« Le Président vient de décider de nier officiellement le résultat des élections législatives (…) l’élection a été volée au peuple Français » : 55% des Français sont d’accord avec ces propos tenus par Jean-Luc Mélenchon
Dans le détail, 22% se disent tout à fait d’accord et 33% plutôt d’accord. A l’inverse, 44% ne sont pas d’accord, dont 19% pas vraiment d’accord et 25% pas du tout d’accord.
Les électeurs du NFP (87%) et dans une moindre mesure les abstentionnistes (60%) approuvent cette phrase de Jean-Luc Mélenchon tandis que les électeurs d’Ensemble (71% pas d’accord), de LR (67%) et RN (58%) ne sont pas d’accord.
Cette phrase de Jean-Luc Mélenchon sur « une élection volée au peuple Français » clive d’un point de vue générationnel : les moins de 50 ans l’approuvent (72% des 18-24 ans sont d’accord et 64% des 25-49 ans), les plus de 50 ans la désapprouvent (58% pas d’accord).
52% des Français sont favorables à une motion de destitution à l’encontre d’Emmanuel Macron, en hausse de 3 points en une semaine
Face à la situation politique, certains partis politiques souhaitent faire voter une motion de destitution à l’encontre d’Emmanuel Macron.
52% (+3 depuis le 28 août) des Français sont favorables à une motion de destitution, dont 22% (-1) très favorables et 30% (+4) plutôt favorables. A l’inverse, 48% (-2) y sont opposés, dont 29% (+1) plutôt opposés et 19% (-3) très opposés.
Cette question est, davantage encore qu’il y a 1 semaine, très clivante d’un point de vue politique :
- Les électeurs du NFP y sont majoritairement favorables (69%, +5) à la destitution d’Emmanuel Macron, et désormais, à la faveur d’une légère hausse, également ceux du RN (55%, +5)
- Les électeurs d’Ensemble (86% opposés, =) et dans une moindre mesure de LR (77%, +16) y sont fortement opposés
Qui pour entrer au gouvernement ? Une large majorité de Français favorable à des personnalités issues de la société civile, une courte majorité du PS et de LR, et 1 sur 2 des Ecologistes
Concernant la constitution du nouveau gouvernement de Michel Barnier :
- Une large majorité de Français (74%) plébiscite la nomination de personnalités issues de la société civile à des postes ministériels
- Une courte majorité est favorable à ce que des personnalités issues du PS (56%) et de LR (53%) soient nommées ministre
- Les Français sont plus partagés à l’égard de personnalités issues des Ecologistes (50% opposés, 49% favorables)
- La majorité des Français se dit opposée à la nomination de ministres issus du PCF (62%) et dans une moindre mesure du camp présidentiel (56%)
D’un point de vue politique :
- La nomination à des postes ministériels de personnalités issues de la société civile est majoritairement approuvée dans l’ensemble des électorats (de 71% NFP à 87% Ensemble)
- A gauche, la nomination de ministres issus du PS est largement soutenue par les électeurs NFP (81%) mais aussi par les électeurs d’Ensemble (74%) et dans une moindre mesure par les électeurs LR (61%). La nomination de ministres issus des Ecologistes et du PCF est plébiscitée par les électeurs du NFP (78%, 66%), mais à l’inverse du PS, les électeurs d’Ensemble et de LR sont plus partagés sur les Ecologistes (respectivement 50% et 46% favorables) et même opposés pour les communistes (69% et 72% opposés)
- La nomination de personnalités issues des Républicains est massivement soutenue par les électeurs LR (88%) et d’Ensemble (84%) mais aussi par les électeurs du RN (63%). Elle est en revanche rejetée par les électeurs du NFP (80%)
- Enfin, si les électeurs d’Ensemble (92%) et dans une moindre mesure de LR (66%) souhaitent voir des ministres issus du camp présidentiel dans le nouveau gouvernement de Michel Barnier, cette éventualité est fortement rejetée par les électeurs du NFP (74%) et du RN (72%)
Pour les Français, le pouvoir d’achat doit être la priorité n°1 du gouvernement de Michel Barnier, devant la sécurité, la santé et l’immigration. Depuis janvier 2024, la dette publique progresse fortement
Aux yeux des Français, le pouvoir d’achat doit être la priorité d’action d’Emmanuel Macron et du gouvernement de Michel Barnier (52% de citations dans le top 3 des priorités, stable depuis le 3 janvier 2024) devant la sécurité (33%, +5), la santé (30%, -5), l’immigration (30%, +4) et la dette publique qui progresse très fortement (27%, +16).
Le top 5 des priorités est complété par l’éducation (21%, =), les retraites (19%, +4), les inégalités/les injustices sociales (16%, -1), l’emploi (16%, =) et l’environnement/l’écologie en baisse (13%, -6). Les 7 autres enjeux testés ont été cités par moins de 10% des Français.
A la faveur d’une forte hausse depuis janvier (+16), la dette publique n’a jamais été aussi haut dans les priorités des Français. Elle progresse de manière relativement homogène d’un point de vue politique : électeurs de Valérie Pécresse au 1er tour de la Présidentielle 2022 (37%, +16), d’Emmanuel Macron (35%, +21), de Marine Le Pen (23%, +17) et de Jean-Luc Mélenchon (20%, +16). On observe à l’inverse une dynamique plus hétérogène d’un point de vue générationnel et socio-professionnel. Si l’enjeu de la dette publique augmente fortement chez les 65 ans et plus (44%, +32), les 50-64 ans (30%, +20) et chez les cadres et professions intermédiaires (26%, +17), elle progresse plus timidement voire recule chez les 18-24 ans (20%, +5), les 25-34 ans (8%, -5) et les ouvriers (15%, -1).
A ce jour, les priorités sont d’un point de vue politique (vote au 1er tour des Législatives 2024) :
- Electeurs du NFP : pouvoir d’achat (52%), santé (30%), inégalités/injustices sociales (34%), retraites (26%), environnement/écologie (26%)
- Electeurs d’Ensemble : pouvoir d’achat (46%), dette publique (42%), éducation (31%), sécurité (30%), santé (29%)
- Electeurs LR/UDI/DVD : dette publique (46%), pouvoir d’achat (39%), santé (38%), éducation (36%), sécurité (25%)
- Electeurs RN : immigration (63%), pouvoir d’achat (51%), sécurité (48%), dette publique (29%), santé (22%)
Télécharger le rapport : Les Français et la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre
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