Le mouvement de grève à la SNCF ne dispose pas du soutien de l’opinion

Mobilisation à la SNCF : les opinions sont stables depuis un mois. 36% l’approuvent (-1 en un mois), 48% des Français la contestent (stable).

Les opinions sont stables depuis un mois à l’égard de la mobilisation des agents SNCF : 48% (stable depuis le 25 avril) des Français y sont défavorables, dont 23% (-1) opposés et 25% (+1) hostiles.

A l’inverse, 36% (-1) des Français sont favorables à ces mobilisations, dont 19% (-1) affirment les soutenir et 17% (stable) éprouvent de la sympathie.

16% (+1) déclarent être indifférents face à ces événements.

A l’exception du début du mois d’avril, les avis favorables ont systématiquement été inférieurs aux avis défavorables.

Ces mobilisations font toujours l’objet d’importants clivages politiques :

  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1ertour de l’élection présidentielle restent les plus favorables à ces mobilisations, avec 68% (-3) de sympathie/soutien. Dans une moindre mesure, les électeurs de Benoît Hamon y sont majoritairement favorables : 51% soutien/sympathie (+3) contre 40% opposition/hostilité (+5)
  • Les électeurs de Marine Le Pen et les abstentionnistes sont partagés avec respectivement 42% (+2) et 32% (-7) de sympathie/soutien, et 40% (-9) et 35% (-2) en opposition/hostilité.
  • Les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron sont très majoritairement hostiles ou opposés à ces mobilisations (78%, +5 et 76%, +5). Respectivement 19% (stable) et 16% (-1) y sont favorables.

De manière générale, le soutien et la sympathie à ces mobilisations sont plus importants parmi les jeunes de 18 à 24 ans (47%, +5) qu’auprès des personnes âgées de 65 ans et plus (29% d’avis favorables, -2).

Alors que le soutien des habitants de l’agglomération parisienne avait chuté courant avril (-17 points, entre le 4 et 25 avril), ce soutien est maintenant stable  (33%, +1). 57% y sont défavorables (+2).

Mobilisations des agents de la fonction publique : 47% des Français les approuvent, 34% les contestent.

Contrairement aux mobilisations organisées par les syndicats de salariés de la SNCF, les Français sont plutôt favorables aux mobilisations des agents de la fonction publique.

47% des Français sont favorables à ces mobilisations, dont 26% affirment les soutenir et 21% éprouvent de la sympathie.

A l’inverse, 34% des Français y sont défavorables, dont 19% opposés et 15% hostiles.

Près d’un Français sur cinq (19%) déclare y être indifférent.

En comparaison avec la mobilisation à la SNCF, celle des agents de la fonction publique bénéficie d’une opinion favorable supérieure de 10 points.

Ces mobilisations font également l’objet de clivages politiques :

  • Les électeurs de J-L Mélenchon et de B. Hamon sont nettement favorables à la mobilisation de la fonction publique (77% et 64% de sympathie/soutien)
  • Les électeurs de M. Le Pen y sont plutôt favorables avec 50% de sympathie/soutien contre 31% d’opposition/hostilité.
  • Les électeurs de d’E. Macron sont quant à eux plutôt défavorables à ces mobilisations (50% opposition/hostilité contre 33% sympathie/soutien)
  • Les électeurs de F. Fillon y sont nettement défavorables (61% d’opposition/hostilité et seulement 26% de sympathie/soutien).

Les salariés du public apparaissent assez nettement favorables sur ces mobilisations (61%, dont 45% de soutien, contre 18% d’opposition/hostilité), alors que les salariés du privé sont plus nuancés (45% d’avis favorables contre 33% d’avis défavorables).

De la même façon que pour les grèves à la SNCF, le soutien et la sympathie à ces mobilisations sont plus importants auprès des jeunes de 18 à 24 ans (53%) qu’auprès des personnes âgées de 65 ans et plus (seulement 38% d’avis favorables).

L’ensemble des catégories de population émettent davantage une opinion favorable à la mobilisation des agents de la fonction publique par rapport à celle de la SNCF.

Les écarts d’opinions positives entre les deux mobilisations sont particulièrement marqués chez les électeurs d’E. Macron, qui ont un avis plus positif de la mobilisation des agents de la fonction publique (+17 de sympathie/soutien) que celle de la SNCF.

SNCF : 55% (+2) des Français considèrent que le gouvernement doit aller au bout de sa réforme malgré les contestations.

En revanche, pour la réforme de la fonction publique, 57% estiment qu’il doit la modifier et tenir compte des contestations.

Concernant le projet de réforme de la SNCF, 55% (+2) des Français souhaitent que le gouvernement ne modifie pas la réforme même s’il y a des contestations, contre 44% (-2) qui estiment que le gouvernement doit la modifier en tenant compte des contestations.

A l’inverse, 57% des Français souhaitent que le gouvernement modifie sa réforme en tenant compte des contestations des agents de la fonction publique, contre 43% qui ne souhaitent pas de modification.

Ces enjeux font l’objet de clivages politiques :

  • Une majorité des électeurs de J-L Mélenchon et de B. Hamon considère que le gouvernement doit tenir compte des contestations : 84% et 72% pour la fonction publique ; 74% et 58% pour la SNCF.
  • Les électeurs de M. Le Pen sont partagés quant à la réforme de la SNCF (49% doit modifier, 51% ne doit pas) et sont plutôt en faveur d’une modification pour la fonction publique (60%).
  • Une majorité des électeurs de F. Fillon et d’E. Macron souhaite dans les deux cas que les réformes aillent au bout malgré les contestations. Le soutien au gouvernement est plus net pour la réforme de la SNCF (79% et 76% ne doit pas modifier) que pour celle de la fonction publique (64% et 56%).

Les Français souhaitent majoritairement que le gouvernement tienne compte des contestations des agents de la fonction publique, qu’ils soient issus des classes aisées (58%) ou des classes populaires (64%).

Pour les mobilisations à la SNCF, les personnes issues de milieux aisés sont plutôt défavorables aux contestations (61% ne doit pas modifier), tandis que les personnes issues de milieux populaires sont plus partagées (51% doit modifier contre 48% ne doit pas).

Une majorité des jeunes de 18-24 ans estiment que le gouvernement doit modifier sa réforme en tenant compte des contestations, que ce soit pour les agents de la fonction publique (67%) ou pour les agents de la SNCF (60%).

A l’inverse, ceux âgés de 65 ans et plus souhaitent que la réforme de la SNCF ne soit pas modifiée (64%), mais sont plus partagés concernant la réforme de la fonction publique (55% ne doit pas modifier contre 45% doit modifier).

Dialogue social : la majorité des Français souhaite que le gouvernement tienne compte de l’avis des différents acteurs concernés lors de l’élaboration de projets de réforme.

66% des Français souhaitent que le gouvernement, lorsqu’il élabore une réforme, tienne compte des avis des différents acteurs concernés (syndicats, partis, associations, élus locaux, entreprises, etc.), même lorsqu’ils ne correspondent pas aux engagements de campagne ou à l’orientation souhaitée par le gouvernement.

A l’inverse, 32% des Français estiment le gouvernement ne doit pas tenir compte de leurs avis et ainsi conserver l’orientation de sa politique.

Le souhait de dialogue social est majoritairement partagé par toutes les catégories de population, mais est plus net auprès des jeunes de 18-24 ans (79%) et des personnes issues de milieux populaires (73%).

Une nette majorité des électeurs de J-L Mélenchon (87%), de B. Hamon (74%), de M. Le Pen (67%) souhaitent que le gouvernement tienne compte de l’avis des acteurs concernés. Tout en étant majoritaire, ce souhait est plus timide auprès des électeurs d’E. Macron (56%) et de F. Fillon (51%).

Télécharger ici : Les Français et les mobilisations sociales / Sondage ELABE pour BFMTV

Crédits image : Jeanne Menjoulet / Flickr