Aucun mouvement politique ne parvient à incarner l’opposition à l’exécutif pour 36% (-3) des Français.
Le Rassemblement National est le premier parti d’opposition (29%, +5), loin devant La France Insoumise (15%, -4)
36% des Français estiment qu’aucun mouvement politique n’incarne l’opposition, une proportion en baisse de 3 points en quatre mois et de 9 points en six mois.
Le Rassemblement national, est le premier parti cité (29%, +5), et devance maintenant largement La France Insoumise (15%, -4). Les autres partis peinent à émerger, Les Républicains sont cités par 7% des Français, Europe Ecologie Les verts par 4%. Les autres partis testés sont cités par 3% ou moins des Français.
Le Rassemblement national progresse dans son électorat : 86% (+8) des sympathisants Rassemblement National et 78% (+19) des électeurs de Marine Le Pen au 1er tour de la présidentielle citent ce parti comme premier parti d’opposition. Il est également cité par un quart des électeurs d’Emmanuel Macron (26%) et de François Fillon (24%).
La France Insoumise baisse dans presque tous les électorats, et encore plus dans son camp : cette formation politique est le premier parti d’opposition pour 34% (-9) des sympathisants de gauche, et 43% (-10) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Il n’est cité que par 14% (-6) des électeurs de Benoît Hamon, et 16% d’Emmanuel Macron.
Au global, l’image de Marine Le Pen est en très légère progression
Les traits d’image les plus largement associés par les Français à Marine le Pen sont autoritaire (79%), arrogante (65%), mais aussi dynamique (60%) courageuse (58%), et voulant vraiment changer les choses (58%).
Plus de 4 personnes interrogées sur 10 jugent qu’elle a de bonnes idées pour la France (45%), et qu’elle est capable de réformer le pays (40%).
Entre 3 et 4 personnes interrogées sur 10 estiment qu’elle sincère (37%), qu’elle comprend les gens comme vous (37%), capable de rassembler les Français (37%), ayant les qualités nécessaires pour être Présidente de la République (34%), sympathique (34%). 29% des Français la jugent rassurante.
En six mois, l’image de Marine Le Pen enregistre une légère progression sur sa volonté de vraiment changer les choses (+4) et ses bonnes idées pour la France (+3).
Marine Le Pen conserve une excellente image auprès de ses électeurs (entre 75% et 91% sur les items positifs pour ses électeurs du 1er tour).
Son image est contrastée auprès des électeurs de François Fillon. Si une majorité lui reconnait un certain dynamisme (68%), courage (65%), volonté de vraiment changer les choses (65%), et sont partagés sur ses bonnes idées pour la France (48%, +10), seule une minorité la juge capable de réformer le pays (31%), de rassembler les Français (23%), et estime qu’elle a les qualités pour être présidente de la République (25%).
Son image est particulièrement mauvaise auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon. Ils ne sont qu’une très petite minorité à évoquer sa capacité à rassurer (6%, 11% et 16% respectivement), sa sympathie (9%-7%-18%), sa proximité (14%-7%-22%) et sa présidentialité (11%-14%-25%).
On peut noter une légère progression de l’image de Marine Le Pen auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon sur les traits d’image d’arrogance (73%, -11), sa volonté de vraiment changer les choses (48%, +11), et ses bonnes idées pour la France (32%, +10).
Le potentiel électoral de Marine Le Pen et du Rassemblement National est en légère progression, autour d’1 Français sur 3
Le potentiel électoral de Marine Le Pen à l’élection présidentielle est de 36% (+2 points en six mois), dont 17% qui déclarent un vote « tout à fait probable », et de 32% (+1) pour les élections régionales (dont 14% « tout à fait probable »). Le vote RN n’est pas envisagé par environ deux tiers des Français (respectivement 64% et 67% pas probable), dont 48% et 47% le qualifiant de « pas du tout probable ».
Marine Le Pen et le Rassemblement National gardent le soutien massif de leur cœur électoral dans le cadre de la présidentielle (92% probable) et des régionales (91%). Le vote MLP/RN est toujours envisagé par plus d’un quart des électeurs de François Fillon à la présidentielle (27%) et aux régionales après une forte hausse en six mois (29%, +10). Un électeur sur cinq de Jean-Luc Mélenchon envisage le vote MLP à la présidentielle (20%). Aux régionales, ce potentiel est plus restreint (15%).
Sur les deux élections, le potentiel électoral de MLP et du RN est plus important auprès des ouvriers (43% présidentielle, 42% régionales), des personnes qui ont des difficultés à boucler leurs fins de mois (43%-40%), et des moins diplômés (44%-43%).
Le potentiel électoral est le plus bas chez les 65 ans et plus (25%, contre 34%-43% au sein des autres tranches d’âge).
Géographiquement, il est plus élevé dans les petites agglomérations (2 000 à 20 000 habitants, 42% aux deux élections).
Enfin, le potentiel électoral du RN est davantage masculin (43%-38%) que féminin (27% aux deux élections).
Le vote Marine Le Pen à la présidentielle est avant tout motivé par une adhésion à ses idées, et la volonté d’exprimer un mécontentement, une colère
Parmi les Français qui pourraient voter pour Marine Le Pen lors de la prochaine présidentielle, 60% (soit 22% de l’ensemble des Français) l’expliquent par une adhésion à ses idées, à son programme, et 50% (soit 18% des Français) par la volonté d’exprimer un mécontentement, une colère.
Dans une moindre mesure, le vote MLP se fonde aussi sur la volonté de s’opposer à Emmanuel Macron (36%, soit 13% des Français). L’attachement à la personnalité de la présidente du Rassemblement National est moins cité (24%, soit 9%).
Le pronostic d’une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle 2022 progresse
48% (+7 points en six mois) des Français estiment probable (43%, +8) voire certaine (5%, -1) une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022. A l’inverse, 52% (-7) la jugent peu probable (37%, +1) ou impossible (15%, -8).
La perspective d’une victoire de Marine Le Pen progresse au sein de le plupart des catégories de population et électorats.
Les populations qui anticipent le plus une victoire de la candidate Rassemblement National sont ses électeurs du 1er tour (79%) comme du 2nd (79%), les 18-24 ans (62%), les ouvriers (59%), les habitants des petites agglomérations (2 000 à 20 000 hab., 58%) et les hommes (54%).
Près de 6 Français sur 10 de temps en temps d’accord avec les idées de Marine Le Pen
58% (+5 points en six mois) des Français déclarent qu’il leur arrive de temps en temps, sur certains sujets, d’être d’accord avec les idées exprimées par Marine Le Pen et le Rassemblement National, 9% (=) le sont toujours, et 32% (-5) ne sont jamais en accord avec leurs idées.
Ce léger mouvement dans l’opinion est un phénomène global que l’on retrouve dans l’ensemble des catégories de populations et électorats.
Politiquement :
- Une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (54%, -7 jamais) ne sont jamais en accord avec les idées du Rassemblement National, mais la part de ceux qui le sont de temps en temps augmente (44%, +7)
- Une courte majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon n’est jamais en accord avec leurs idées (52%) mais une part importante approuve de temps en temps leurs idées, sur certains sujets (44%)
- La majorité des électeurs de François Fillon et des abstentionnistes sont de temps en temps d’accord avec leurs idées (70% et 65% respectivement)
- Les électeurs de Marine Le Pen du 1er tour sont de temps en temps (59%) ou toujours (39%) en accord avec les idées de leur candidate de 2017
Marine Le Pen ferait mieux qu’Emmanuel Macron sur les thèmes régaliens (immigration et sécurité) mais ne parvient pas à convaincre sur la gestion de crise, l’économie, le social, l’environnement, et surtout l’international
L’immigration (51% ferait mieux, 27% ni mieux ni moins bien), la sécurité (44% ferait mieux, 38% ni mieux ni moins bien), et dans une moindre mesure, les discriminations et violences envers les femmes (48% ni mieux ni moins bien, 31% mieux), sont les sujets où Marine Le Pen apparait comme la plus crédible aux yeux des Français.
A l’inverse, la place de la France en Europe et à l’international (21% ferait mieux, 39% ni mieux ni moins bien, 39% moins bien) est son point faible.
Sur les autres sujets testés, une majorité de Français met globalement sur un pied d’égalité la présidente du Rassemblement National et le président de la République, avec pour les autres un léger avantage pour Emmanuel Macron :
- L’environnement, l’écologie (60% ni mieux ni moins bien, 28% moins bien)
- La gestion de la crise, tant sanitaire (57% ni mieux ni moins bien, 26% moins bien) qu’économique (55%, 29%)
- Les questions économiques et sociales : l’emploi (56% ni mieux ni moins bien, 24% moins bien), le pouvoir d’achat (54%, 26%), et les inégalités sociales (47%, 29%)
Les électeurs de Marine Le Pen estiment que leur candidate ferait mieux sur la plupart des sujets. En revanche, elle ne convainc pas tout à fait son camp sur l’environnement (62% ni mieux ni moins bien), sur la gestion de la crise tant sanitaire (48%) qu’économique (52%), et sur l’emploi (48%).
Les électeurs de François Fillon estiment majoritairement que Marine Le Pen ferait ni mieux, ni moins bien qu’Emmanuel Macron sur la plupart des sujets, sauf sur l’immigration (62% mieux) et la sécurité (49%) où elle ferait plutôt mieux, et sur l’international où elle ferait plutôt moins bien (50%).
Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon renvoient dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron sur la plupart des sujets testés, et en particulier sur l’environnement (respectivement 65% et 61% ni mieux ni moins bien) et les questions économiques et sociales, dont l’emploi (61% les deux). Une part non négligeable des électeurs de Jean-Luc Mélenchon estime qu’elle ferait mieux sur l’immigration (42%) et la sécurité (38%).
Sur la plupart des sujets, les électeurs d’Emmanuel Macron estiment que Marine Le Pen ferait moins bien. Toutefois, sur l’immigration (30% mieux, 34% ni mieux ni moins bien, 36% moins bien), la sécurité (24%-43%-33%), et les violences envers les femmes (9%-48%-43%), ils se montrent plus partagés.
Télécharger le rapport : Les Français et Marine Le Pen