Lutte contre la menace terroriste : confiants envers les services de sécurité, les Français sont très partagés au sujet de l’exécutif

Lutte contre la menace terroriste : les Français sont divisés au sujet de la gestion de l’exécutif

Quelques jours après l’attaque terroriste dans le quartier de l’Opéra à Paris, la moitié des Français (50%) considère que le gouvernement actuel met en œuvre tous les moyens nécessaires pour lutter contre la menace terroriste, dont seulement 10% tout à fait.

En revanche, l’autre moitié n’en est pas convaincue (50%), dont seulement 13% pas du tout.

Ce jugement est sensiblement plus favorable qu’il ne l’était le 28 mars dernier, quelques jours après l’attentat de Trèbes qui avait fait 4 morts dont le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame (+8 points d’avis favorables).

Dans le détail, les cadres soutiennent majoritairement l’exécutif sur ce sujet avec 61% d’avis favorables. Plus partagées, 57% des personnes issues des classes moyennes émettent un avis favorable. Plus critiques, seuls 36% des ouvriers estiment que l’exécutif met en œuvre tous les moyens nécessaires pour lutter contre le terrorisme.

De plus, des divergences émergent selon l’électorat :

  • Les électeurs d’Emmanuel Macron et de Benoît Hamon ont une opinion majoritairement favorable vis-à-vis de l’exécutif sur la gestion de la menace terroriste (83% et 61% d’avis favorables).
  • Les électeurs de François Fillon et de Jean-Luc Mélenchon sont partagés (49% et 45% d’avis favorables)
  • Les électeurs de Marine Le Pen sont très majoritairement opposés à l’exécutif avec seulement 19% d’avis favorables. 80% considèrent que l’exécutif ne met pas tout en œuvre pour faire face à la menace terroriste (dont 29% pas du tout).

Par rapport au 28 mars 2018, les avis favorables progressent auprès de la plupart des catégories de population.

Ils augmentent plus nettement auprès des personnes issues des classes moyennes (57%, +10), des classes populaires (44%, +15), des habitants des communes rurales (47%, +10) et de l’agglomération parisienne (54%, +16). L’exécutif est également en hausse, comparativement au lendemain de l’attaque de Trèbes, auprès des électeurs de F. Fillon (49%, +15) et des abstentionnistes (48%, +11).

Pour lutter contre la menace terroriste, une majorité de Français accorde une large confiance à l’armée, aux forces de police et de gendarmerie et aux services de renseignements, mais pas à la justice.

La défiance est majoritaire envers Emmanuel Macron et Gérard Collomb.

Une nette majorité de Français accorde leur confiance aux services de sécurité et de défense pour lutter contre la menace terroriste.

  • 86% des Français accordent leur confiance à l’armée, dont 32% tout à fait confiance.
  • 84% des Français font confiance aux forces de police et de gendarmerie, dont 28% tout à fait confiance.
  • Moins nombreux mais toujours majoritaires, 67% des Français font confiance aux services de renseignement, dont 17% tout à fait confiance.

En revanche, la défiance est majoritaire concernant les institutions judiciaires (60%, dont 19% pas du tout).

La confiance accordée aux services de sécurité est plus importante chez les électeurs d’E. Macron (entre 88% et 94%) et ceux de F. Fillon (entre 76% et 96%). Viennent ensuite les électeurs de J-L Mélenchon (entre 69% et 85%) et de B. Hamon (entre 66% et 75%).

L’électorat de M. Le Pen est comparativement celui qui accorde le moins de confiance (entre 55% et 80%).

En ce qui concerne les institutions judiciaires, la confiance est plus nette auprès des électeurs d’E. Macron (64%) et B. Hamon (52%). Les électeurs de J-L Mélenchon sont partagés (47%). Les électeurs de F. Fillon (32%) et de M. Le Pen (22%) accordent une confiance très faible.

Une majorité de Français n’accorde pas leur confiance au Président de la République (56% ne font pas confiance, dont 24% pas du tout), ni au Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb (61%, dont 23% pas du tout).

Les électeurs d’E. Macron accordent majoritairement leur confiance à ces deux personnalités (E. Macron 84% et G. Collomb 74%). Les électeurs de F. Fillon (54% et 46%) et de B. Hamon (43% et 36%) sont plus partagés. Les électeurs de J-L Mélenchon (31% et 36%), et de M. Le Pen (21% et 16%) sont majoritairement réticents.

Plus de 7 Français sur 10 jugent efficaces l’expulsion du territoire des étrangers fichés S, l’interdiction du retour des Français partis en Irak et en Syrie ainsi que l’internement des individus fichés S jugés les plus dangereux.

En revanche, ils mettent en doute l’efficacité d’un rétablissement de l’état d’urgence. 

Interrogés sur l’efficacité d’un certain nombre de mesures pour lutter contre la menace terroriste, les Français approuvent majoritairement :

  • L’isolement de détenus radicalisés des autres personnes incarcérées en prison (84%, dont 47% très efficace).
  • Les renforcements financiers et humains du renseignement (83% dont 36% très efficace).
  • L’expulsion du territoire français des individus fichés S de nationalité étrangère (80% dont 55% très efficace).
  • L’interdiction du retour des Français partis en Irak et en Syrie (77% dont 50% très efficace).
  • La déchéance de la nationalité française les individus binationaux condamnés pour terrorisme, (74% dont 50% très efficace).
  • La mise en rétention administrative (internement) des individus fichés S jugés les plus dangereux, (74% dont 36% très efficace).

A noter que l’approbation est stable par rapport au 28 mars 2018 (post attentat de Trèbes), quelle que soit la mesure.

Ces mesures sont jugées majoritairement efficaces parmi toutes les catégories de population mais l’intensité d’adhésion à ces mesures diffère légèrement selon l’électorat.

  • L’expulsion des fichés S étrangers et l’interdiction du retour des Français partis en Irak et en Syrie sont plus largement jugés efficaces par les électeurs de F. Fillon (90% et 91%), de M. Le Pen (90% et 85%) et d’E. Macron (83% et 79%).
  • Les électeurs de M. Le Pen et de F. Fillon sont les plus favorables à l’internement des fichés S (respectivement 85% et 79%) et à la déchéance de nationalité (84% et 77%).
  • Les électeurs de B. Hamon sont plus partagés quant à la déchéance de nationalité (53%) et à l’interdiction du retour des Français partis en Irak et en Syrie (51%).

Les Français se montrent plus sceptiques quant au rétablissement de l’état d’urgence. 53% jugent cette mesure efficace, dont 19% très efficace.

63% des électeurs de M. Le Pen et de F. Fillon jugent cette mesure efficace ainsi que 55% de ceux d’E. Macron (55%).

Les électeurs de B. Hamon (48%) et de J-L Mélenchon (42%) sont plus partagés.

Télécharger ici : Les Français et la lutte contre la menace terroriste / Sondage ELABE pour BFMTV

Crédits image : NemesisIII / Wikipedia