Une partie de la population se sent dépossédée de son pouvoir d’agir sur le destin commun. Aux yeux de nombre de Français les accords négociés à Bruxelles alimentent une mondialisation qui leur échapperait. Pourtant l’UE devait permettre aux Etats membres de s’insérer plus sereinement dans la mondialisation. Pour le chercheur Yves Sintomer, le sentiment actuel s’explique parce que la construction de l’espace politique européen s’est faite de manière trop technocratique. Au regard des expériences menées en Inde ou en Chine, du néo-constitutionnalisme observé en Amérique du Sud, l’Europe ne doit-elle pas revoir son mode de fonctionnement pour s’adapter aux défis du XXIème siècle ? Comment mieux intégrer le citoyen dans les processus décisionnel, hors des périodes électorales. Des micro-initiatives se multiplient mais l’enjeu est de parvenir à une approche globale à même de constituer un système institutionnel. Une option serait d’introduire plus de délibération, non pas en remplacement mais en complément de la démocratie directe ou représentative. L’exemple suisse nous montre que ces initiatives menées plus fréquemment sont des vecteurs de vitalité et de qualité démocratique.
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