LREM et ses alliés auraient le plus grand nombre de sièges mais sans certitude d’obtenir la majorité absolue

La certitude d’aller voter aux législatives recule en 2 semaines : 44% (-3) des inscrits se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes et 13% (+1) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 44% (-3 en deux semaines) des inscrits se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10) et 13% (+1) l’envisagent sérieusement (note 9).

La probabilité d’aller voter (notes 9-10) recule en 2 semaines dans le camp :

  • De la majorité présidentielle : électeurs E. Macron (72%, -3), sympathisants LREM/alliés (71%, -7), inscrits qui se positionnent politiquement au centre (56%, -17) ou au centre-droit (62%, -7)
  • De la gauche : électeurs J.-L. Mélenchon (66%, -1), sympathisants de gauche (62%, -8)
  • De la droite : électeurs V. Pécresse (72%, -3), sympathisants LR (68%, -7)
  • Et d’Eric Zemmour : ses électeurs (67%, -5), sympathisants Reconquête (69%, -2)

Seuls les électeurs du Rassemblement National ont une intention d’aller voter stable voire en légère hausse : électeurs de M. Le Pen (64%, +1) et sympathisants RN (65%, +2).

Malgré ces dynamiques sur les 2 dernières semaines, les électeurs de Valérie Pécresse (72%) et d’Emmanuel Macron (72%) demeurent à ce jour davantage mobilisés que ceux d’Eric Zemmour (67%), de Jean-Luc Mélenchon (66%) et de Marine Le Pen (64%).

Cet avantage de mobilisation pour V. Pécresse et E. Macron s’explique en partie par la sociologie de leurs électorats, une sociologie :

  • Plutôt âgée : 68% des 65 ans et plus ont l’intention de se rendre aux urnes (notes 9-10), contre 44% des 25-34 ans, soit un delta de 24 pts
  • Plutôt CSP+ : 57% des cadres et professions intermédiaires comptent aller voter, contre 48% des catégories populaires

Au 1er tour au niveau national, la « NUPES » (25%) et Ensemble ! (24.5%) sont au coude-à-coude dans les intentions de vote exprimées, et devancent le Rassemblement National (22%). Les candidats LR/UDI (12.5%) et Reconquête (4.5%) seraient distancés

L’intention de vote a été mesurée à partir de l’offre réelle des candidats et des formations politiques présents à l’échelle des circonscriptions de France métropolitaine (81% des répondants), à l’exception des codes postaux comprenant plusieurs circonscriptions où une offre standard a été appliquée, c’est-à-dire une liste des formations politiques sans le nom des candidats (19% des répondants).

Les candidats soutenus par la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » (France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts, Parti Socialiste, Parti Communiste, Génération.s) » sont crédités de 25% des intentions de vote exprimées au niveau national. L’alliance de gauche bénéficie d’une mobilisation moyenne des électeurs de Jean-Luc Mélenchon du 1er tour de la présidentielle (66% d’entre eux ont l’intention d’aller voter) mais, parmi eux, d’un soutien massif (78% d’entre eux voteraient pour un candidat « NUPES »). Cette force politique arriverait en tête chez les 18-24 ans (44% de ceux qui vont voter) et les 25-34 ans (33%).

Les candidats Ensemble ! (soutenus par Renaissance ex-La République en marche, le MoDem, Horizons et Agir) sont crédités au niveau national de 24.5% des intentions de vote exprimées. Ils bénéficient d’une mobilisation importante des électeurs d’Emmanuel Macron (72% ont l’intention de se rendre aux urnes) et d’un soutien important de leur part (73% voteraient pour cette alliance). Cette force politique arriverait en tête chez les 65 ans et plus (29%) et dans l’agglomération parisienne (33%).

Derrière ce duo de tête, les candidats soutenus par le Rassemblement National seraient à 22%. Le parti de Marine Le Pen pâtirait d’une mobilisation plus fragile de ses électeurs de 1er tour à la présidentielle (64% ont l’intention de se déplacer en juin prochain) mais disposerait du soutien massif de ceux qui comptent aller voter (80%). Le RN arriverait en tête chez les ouvriers (41%), dans les petites agglomérations (28%) et dans les communes rurales (26%).

Les candidats soutenus par LR/UDI seraient à 12.5%. Cette force politique bénéficierait d’un soutien important des électeurs de Valérie Pécresse (76%), qui sont les plus nombreux à avoir l’intention de se rendre aux urnes (72%), et des voix d’1 électeur sur 10 d’Emmanuel Macron et d’Éric Zemmour.

Reconquête obtient 4.5% des intentions de vote exprimées. Il n’aurait les voix que d’1 électeur sur 2 d’Éric Zemmour (un quart voterait pour un candidat RN). Les autres forces politiques sont créditées au niveau national de 4.5% ou moins des intentions de vote exprimées.

Selon notre projection, à ce jour, LREM et ses alliés auraient le plus grand nombre de sièges mais sans certitude d’obtenir la majorité absolue

Cette projection en sièges est établie à partir du rapport de force actuel mesuré dans l’intention de vote, du résultat aux élections précédentes et de l’histoire politique de chacune des circonscriptions.

Voici notre projection :

  • La République en marche, le MoDem, Horizons et Agir pourraient obtenir la majorité absolue et entre 275 et 315 sièges (soit entre -75 et -35 par rapport à 2017)
  • La « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » (France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts, Parti Socialiste, Parti Communiste, Génération.s) entre 155 et 180 sièges (entre +82 et +107 par rapport à 2017)
  • Le Rassemblement National entre 35 et 65 sièges, (entre +27 et +57 par rapport à 2017)
  • Les Républicains – UDI entre 40 et 65 sièges (entre -96 et -71 par rapport à 2017)
  • Les autres forces politiques obtiendraient entre 10 et 15 sièges

70% des électeurs se disent sûrs de leur choix, 30% pourraient changer d’avis d’ici l’élection
La sureté du choix des électeurs LR/UDI est à ce jour plus fragile que celle des autres principaux électorats

A ce jour, 70% des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 9 à 10) se disent certains de leur choix. A l’inverse, 30% d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.

A 11 jours du 1er tour des élections législatives, les électeurs les plus sûrs de leur choix sont ceux de la NUPES (80%), du RN (79%) et d’Ensemble (75%) devant ceux d’LR/UDI (67%).

A moins de 2 semaines du scrutin, le dénouement des Législatives reste incertain aux yeux des Français : 35% (+2) ne font aucun pronostic, 26% (-1) anticipent une victoire de LREM et de ses alliés, 19% (=) de la « NUPES » et 13% (-1) du RN

35% (+2 points en 2 semaines) des Français déclarent ne pas savoir qui va gagner les élections législatives et avoir le plus de députés à l’Assemblée Nationale au mois de juin prochain.

26% (-1) font le pronostic d’une victoire de La République en marche, le MoDem, Horizons et Agir, 19% (=) de la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » (France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts, Parti Socialiste, Parti Communiste) et 13% (-1) du Rassemblement National.

Derrière ce trio de tête, 5% (=) citent l’alliance des Républicains, l’UDI et divers droite et 2% (=) Reconquête!

Les électeurs d’Emmanuel Macron (Présidentielle 1er tour) et de Jean-Luc Mélenchon (64% et 63%) sont les plus convaincus d’une victoire de leur camp respectif (et près de 20% ne se prononcent pas), devant ceux de Marine Le Pen qui sont 52% à pronostiquer une victoire du RN.

Les électeurs de Valérie Pécresse (37% victoire d’Ensemble, 31% LR/UDI) et d’Éric Zemmour (24% victoire de Reconquête, 24% Ensemble, 21% RN) sont beaucoup plus dubitatifs.

Télécharger le rapport : Les Français et les élections législatives 2022

Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier


ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective des élections législatives 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 2 000 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 884 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 30 mai au 1er juin 2022.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.

Pour les questions d’opinion, l’ensemble de l’échantillon est pris en compte

Marge d’erreur comprise entre 1,0 et 3,0 points de pourcentage. »