Depuis le quinquennat de François Hollande, on connaît le lien étroit entre pluie et politique. Aux États-Unis, une étude réalisée en 2007 sur la base de 14 élections présidentielles a révélé que « la pluie réduit le taux de participation électorale – d’un peu moins de 1% par pouce [de précipitations] ». Il semble logique que le mauvais temps affecte la volonté des électeurs de se rendre dans les bureaux de vote, mais l’étude démontrait également que la pluie affectait davantage les votes démocrates que républicains, à tel point que d’après les auteurs, la météo « pouvait avoir joué un rôle déterminant lors de deux élections présidentielles, en 1960 et 2000 ».
Une étude plus récente vise à expliquer cet étrange décalage. Et les raisons apparaissent à la fois géographiques… et psychologiques. Géographiques, car les électeurs démocrates vivent davantage en banlieue que les républicains, et ont donc en moyenne plus de chemin à parcourir pour aller voter – une mauvaise météo les affecte davantage. Les raisons psychologiques sont plus inattendues, et elles concernent les électeurs indécis : d’après l’étude, près de 1% des électeurs prêts à voter démocrate s’il faisait beau, préfèreraient voter républicain en cas de pluie. Les auteurs avancent la théorie suivante : il a été prouvé que la météo a une incidence sur l’humeur des gens, et donc sur leur attitude face au risque. « Lorsque les électeurs hésitent entre deux candidats, ils peuvent se tourner vers le candidat le plus « risqué » si leur humeur est bonne, alors qu’ils préfèreront un candidat perçu comme « sûr » si leur moral est en berne ». Les candidats conservateurs étant considérés comme plus sûrs, l’équation est donc : pluie = moral bas = vote conservateur ; beau temps = moral élevé = vote progressiste. A valider à l’occasion des élections européennes !