La lutte antiterroriste

Lutte contre le terrorisme : une confiance mitigée à l’égard de l’exécutif

Interrogées 2 à 3 jours après l’attaque terroriste de Marseille, 50% des personnes interrogées par Elabe pour BFMTV font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement d’Edouard Philippe pour lutter efficacement contre la menace terroriste.

Dans le détail, seuls 5% des Français font « tout à fait confiance » à l’exécutif et 45% « plutôt confiance ».

A l’inverse, 50% ne lui font pas confiance, dont 14% « pas du tout confiance ».

Ces résultats traduisent des dynamiques d’opinion très différentes selon le segment politique :

Les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron accordent une confiance quasi-unanime (89%) au couple exécutif concernant la lutte contre la menace terroriste. Les électeurs de François Fillon et Benoît Hamon se montrent plus mesurés malgré une confiance majoritaire (53% et 59%). La confiance est minoritaire auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (43%), et est nettement plus faible auprès des électeurs de Marine Le Pen (21%).

De façon générale, aucun électorat, y compris ceux traditionnellement plus favorables à l’exécutif, n’accorde une confiance nette sur cette question : à titre d’exemple, seuls 14% des électeurs d’Emmanuel Macron font « tout à fait confiance ».

Ces niveaux relativement faibles résultent vraisemblablement d’un contexte particulier (attaque de Marseille) et d’un sentiment, maintenant installé dans les mentalités, d’un risque très élevé de la menace terroriste.

 

Une adhésion franche aux mesures du projet de loi antiterroriste

Invités à se prononcer sur une sélection de six mesures présentes dans le projet de loi proposé par l’exécutif, l’ensemble des dispositions testées recueillent un accueil favorable d’au moins 8 Français sur 10, et même « très favorable » d’au moins 50% d’entre eux.

La « fermeture de lieux de cultes participant à la diffusion d’idées appelant au terrorisme, à la haine ou à la discrimination, à l’initiative du préfet » est la mesure qui suscite la plus forte adhésion, avec 91% des Français qui y est favorable, dont 72% « très favorable ».

Les cinq autres mesures sont également plébiscitées par les Français :

  • Mettre en place un périmètre de sécurité permettant la fouille des individus, bagages et véhicules dans un lieu exposé à un risque d’actes de terrorisme, sur la décision du préfet (90%, dont 54% « très favorable »)
  • Elargir le périmètre des contrôles d’identité dans un rayon de vingt kilomètres en zone frontalière, y compris les ports et aéroports constituant des points de passages frontaliers (87%, dont 53% « très favorable »)
  • Permettre les perquisitions administratives à l’initiative du préfet, après autorisation du juge des libertés et de la détention (87%, dont 53% « très favorable »)
  • Obliger les personnes soupçonnées d’être une menace pour la sécurité à fournir leurs identifiants de messagerie électronique (hors mots de passe) et numéros de téléphone (84% dont 55% « très favorable »)
  • Permettre les assignations à résidence des personnes soupçonnées d’être une menace pour la sécurité, sans autorisation préalable d’un juge (80%, dont 50% « très favorable »)

 

Opération Sentinelle : 56% des Français la jugent efficace, 44% inefficace

Alors que plusieurs responsables politiques avaient remis en cause les modalités, voire l’existence de l’opération Sentinelle suite aux différentes attaques dont les militaires ont fait l’objet, 56% des Français jugent cette opération « efficace » pour lutter contre la menace terroriste. En revanche, seuls 9% d’entre eux la jugent « très efficace ».

A l’inverse, 44% estiment que cette opération de l’armée française n’est pas efficace, dont 6% « pas du tout efficace ».

Si les Français se montrent relativement divisés sur ce sujet, il semble que les opinions ne soient pas clairement tranchées, à date, sur la question de l’efficacité de l’opération Sentinelle (scores faibles sur les modalités « très efficace » et « pas du tout efficace »).

Les personnes âgées de plus de 65 ans sont plus nombreuses que les tranches d’âges inférieures, à juger que l’opération militaire est efficace (65%).

D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron (76%), de Benoît Hamon (67%) et de François Fillon (66%) la jugent majoritairement efficace pour lutter contre la menace terroriste.

Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen sont divisés sur la question (48% la jugent efficace).

Télécharger ici : Les Français et la lutte contre le terrorisme / Sondage ELABE pour BFMTV