Pour 6 Français sur 10 Jean-Luc Mélenchon n’est pas victime d’un « procès politique »

Jean-Luc Mélenchon est jugé autoritaire, arrogant et relativement dynamique. Si son image s’améliore légèrement par rapport au lendemain des perquisitions, sa présidentialité reste largement mise en doute par les Français. Son image est très positive auprès de ses électeurs

Les Français dressent le portrait d’un homme politique autoritaire (76%, -2 points par rapport à l’étude ELABE pour BFMTV du 24 octobre 2018, une semaine après les perquisitions dans les locaux de la France Insoumise) et arrogant (72%). Cette perception est majoritairement partagée par l’ensemble des électorats, hormis ses électeurs qui ne sont que 47% à le trouver arrogant. 57% (-5) des Français se déclarent également inquiets par Jean-Luc Mélenchon, mais ce constat n’est pas partagé par ses électeurs et ceux de Benoît Hamon.

L’opinion publique reconnaît au leader de la France Insoumise un certain dynamisme (58%, +1), constat partagé par 87% de ses électeurs, 79% des électeurs de Benoît Hamon et par environ la moitié des autres principaux électorats.

Les Français sont assez partagés sur son courage (51%, +5) et sa volonté de vraiment changer les choses (46%, +3). Si les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (89% et 85%) et de Benoît Hamon (69% et 58%) lui attribuent assez largement ces traits d’image, une majorité de ceux d’Emmanuel Macron, de François Fillon et de Marine Le Pen ne les lui attribue pas.

37% des Français lui reconnaissent de bonnes idées pour la France, 36% sa sincérité et 33% (+1) sa proximité. Ces traits d’image lui sont majoritairement reconnus par ses électeurs de 2017 et par ceux de Benoît Hamon, alors que les autres électorats ne lui attribuent pas ces qualificatifs.

Enfin, seuls 33% (+6) des Français lui reconnaissent sa sympathie, 28% (-1) sa capacité à rassembler la gauche, 26% (-1) sa capacité à rassembler les Français et 23% (+3) sa présidentialité. Ces traits d’image lui sont majoritairement reconnus par ses électeurs de 2017, mais pas par les autres électorats.

En comparaison avec l’image d’Emmanuel Macron*, Jean-Luc Mélenchon est perçu comme plus autoritaire (76% contre 69%), comme moins dynamique (58% contre 64%), moins courageux (51% contre 60%) et moins sympathique (33% contre 42%). Par contre, il est perçu comme plus proche des Français que le président de la République (33% contre 24%).

En comparaison avec l’image de Marine Le Pen**, Jean-Luc Mélenchon est perçu comme plus arrogant (72% contre 65%), moins courageux (51% contre 58%), moins présidentiable (23% contre 33%) et moins capable de rassembler les Français (26% contre 37%).

* Etude ELABE pour BFMTV du 4 septembre 2019 / ** Etude ELABE pour BFMTV du 11 septembre 2019

Parmi une liste de 13 personnalités de gauche testées, un tiers des Français estime qu’aucune d’entre elles n’incarne l’avenir de la gauche. Au sein des sympathisants de gauche, Jean-Luc Mélenchon est la personnalité qui incarne le mieux l’avenir de la gauche (35%)

Parmi une liste de 13 personnalités de gauche testées, 33% des Français estiment qu’aucune de ces personnalités n’incarne l’avenir de la gauche. Les 5 personnalités qui incarnent le mieux l’avenir de la gauche sont Bernard Cazeneuve (19%), Ségolène Royal (17%) et Jean-Luc Mélenchon (16%), Benoît Hamon (16%) et Martine Aubry (15%).

Derrière ce top 5, on retrouve Yannick Jadot (13%), François Ruffin (12%), Anne Hidalgo (11%), François Hollande (11%), Olivier Besancenot (10%), Raphaël Glucksmann (7%), Adrien Quatennens (5%) et Olivier Faure (5%).

Parmi les sympathisants de gauche, Jean-Luc Mélenchon (35%), Benoît Hamon (23%) et François Ruffin (20%) et Yannick Jadot (20%) ex-aequo sont les personnalités qui incarnent le mieux l’avenir de la gauche ; Martine Aubry (18%) complète le top 5 des sympathisants de gauche.

La France Insoumise bénéficie d’un potentiel électoral autour de 25%

A date, le potentiel électoral de LFI à l’élection présidentielle est de 24% (dont 11% déclarent un vote tout à fait probable), de 25% pour les élections régionales (dont 11% tout à fait probable) et de 24% les élections municipales (dont 11% tout à fait probable). Le vote LFI n’est pas envisagé par environ trois quarts des Français (75% à 76% selon l’élection), et apparaît rédhibitoire (pas du tout probable) pour plus de 50% (57% à 59% selon l’élection).

Pour rappel, le potentiel électoral du RN (mesuré la semaine dernière) se situe autour de 30% (entre 27% et 33% selon l’élection).

En moyenne, sur les trois types d’élection, le potentiel électoral de LFI est plus important auprès des 18-24 ans (33%), des 25-34 ans (37%) et des classes moyennes et populaires (33%).

6 Français sur 10 jugent que Jean-Luc Mélenchon n’est pas victime d’un « procès politique »

Interrogés sur la déclaration de Jean-Luc Mélenchon lors de laquelle il a affirmé être victime d’un « procès politique », 61% des Français ne sont pas d’accord avec cette qualification de « procès politique » (34% pas du tout d’accord et 27% pas vraiment d’accord) et 39% le sont (13% tout à fait d’accord et 26% plutôt d’accord).

Les catégories sociales qui sont le plus d’accord avec cette qualification de « procès politique » sont les 18-24 ans (44%), les 25-34 ans (48%) et les classes moyennes et populaires (42%), surtout les ouvriers (47%).

Politiquement, on constate un clivage très marqué entre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017 et les autres électorats. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont 78% à juger qu’il est victime d’un « procès politique » alors que les autres électorats sont une majorité à estimer que cela n’est pas le cas : 80% des électeurs d’Emmanuel Macron ne sont pas d’accord avec la qualification de « procès politique », 71% des abstentionnistes, 69% des électeurs de François Fillon, 61% des électeurs de Benoît Hamon et 58% des électeurs de Marine Le Pen.

Crédits image : Fernanda LeMarie – Cancillería del Ecuador