Gilets jaunes : une violence plus condamnée et moins comprise

L’approbation de la mobilisation des « gilets jaunes » en nette baisse suite aux manifestations du samedi 16 mars (53%, -8 points en une semaine).

Quatre mois après le début de la mobilisation, 53% des Français approuvent (soutien et sympathie) le mouvement des « gilets jaunes ». Par rapport à la mesure du 13 mars, elle est en baisse de 8 points. Dans le détail, 24% (-3 points) des Français soutiennent la mobilisation et 29% (-5) expriment de la sympathie pour la mobilisation.

A l’inverse, le cumul opposition et hostilité est en hausse de 7 points, à 35%. Dans le détail, 16% (+1) y sont opposés et 19% (+6) y sont hostiles.

Enfin, 12% (+1) sont indifférents à la mobilisation.

Sociologiquement, l’approbation (soutien et sympathie) reste majoritaire auprès des classes populaires (65%, -2) mais ne recueille l’approbation que d’une majorité relative des classes moyennes (49%, -5) et des retraités (44%, -16). L’approbation de la mobilisation chute aussi fortement auprès des femmes (51%, -11), des habitants des agglomérations de taille moyenne (50%, -10) et des habitants de l’agglomération parisienne (44%, -11),

D’un point de vue politique, c’est auprès des Français sans préférence partisane (53%, -19), des Français de la gauche socialiste (60%, -12) et des Français proches des Républicains (40%, -5) que la baisse de l’approbation du mouvement est la plus prononcée. Elle baisse plus légèrement parmi les sympathisants du Rassemblement National (69%, -2). En revanche, l’approbation reste élevée auprès des sympathisants de la gauche non socialiste (70%, -1). A l’inverse, l’opposition et l’hostilité au mouvement est la plus forte chez les sympathisants de La République en Marche (73%, -1).

Pour 7 Français sur 10, les manifestations des « gilets jaunes » se sont éloignées des revendications initiales du mouvement.

70% des Français estiment que les manifestions des « gilets jaunes » se sont éloignées des revendications initiales du mouvement (+6 points par rapport au 13 février 2019) et 30% estiment qu’elles portent toujours les revendications à l’origine du mouvement (-6).

Dans le détail, ce sont notamment les Français de 65 ans et plus (81%), les classes sociales supérieures (73%), les habitants de l’agglomération parisienne (75%) et les habitants des grandes agglomérations (73%) qui considèrent le plus que les manifestions se sont éloignées des revendications initiales du mouvement.

Politiquement, 90% des sympathisants des Républicains estiment que les manifestions se sont éloignées des revendications initiales, 88% des sympathisants de La République en Marche, 68% des sympathisants de la gauche socialiste, 68% des Français sans préférence partisane, 61% des sympathisants du Rassemblement National et 56% des sympathisants de la gauche non socialiste.

La violence plus fortement condamnée et nettement moins comprise.

Suite aux violences qui ont eu lieu lors de certaines mobilisations le samedi 16 mars, 84% des Français affirment les condamner (+6 points par rapport à la mobilisation du 5 janvier). 28% des Français déclarent comprendre les violences (-10 points). A noter que 17% (-2) déclarent les condamner et les comprendre.

Politiquement, la condamnation est partagée par une large majorité de chaque électorat mais avec des variations : 96% (+4) des électeurs de François Fillon, 90% (+4) de ceux d’Emmanuel Macron, 78% (+9) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 75% (+6) chez ceux de Marine Le Pen.

Si la moitié de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon dit comprendre les violences (49%, -5), ils ne sont que 41% (-17) auprès des électeurs de Marine Le Pen, 13% (-6) auprès des électeurs d’Emmanuel Macron et 11% (-8) auprès des électeurs de François Fillon.

Les préoccupations des Français : le pouvoir d’achat nettement en tête, suivi de l’environnement

Amenés à se prononcer sur leurs trois principales préoccupations, 45% des Français citent le pouvoir d’achat (dont 21% en 1er) et 28% l’environnement (dont 11% en 1er).

Les retraites et la santé sont respectivement cités par 27% et 26%. Les thèmes suivants sont l’emploi (22%), les inégalités et les injustices sociales (22%), l’immigration (20%), la menace terroriste (19%), la sécurité (18%), la fiscalité (17%), l’éducation (15%) et la protection sociale (11%). Les autres thèmes sont cités par moins de 10% des Français.

Entre début janvier et aujourd’hui, les thèmes du pouvoir d’achat et de l’environnement ont sensiblement augmenté dans les citations des Français passant de 40% à 45% pour le pouvoir d’achat et de 22% à 28% pour l’environnement.

-Le pouvoir d’achat est notamment cité par les 25-34 ans (51%), les 50-64 ans (51%), par les catégories sociales populaires (54%), par les habitants des communes rurales (51%) et par les électeurs au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 de de Marine Le Pen (56%) et de Jean-Luc Mélenchon (49%).

-L’environnement est notamment cité par les 18-24 ans (38%), les 25-34 ans (35%), les cadres (39%) et les électeurs d’Emmanuel Macron (46%).

Deux tiers des Français estiment que la démocratie fonctionne mal en France.

Interrogés sur le fonctionnement de la démocratie, 67% des Français considèrent qu’elle fonctionne mal et 33% qu’elle fonctionne bien. Dans le détail, 20% des Français estiment qu’elle fonctionne très mal, 47% assez mal, 30% assez bien et 3% très bien.

Cette évaluation négative du fonctionnement de la démocratie en France est encore plus prononcée chez les 50-64 ans (72%), les catégories sociales populaires (74%), les habitants des petites (74%) et moyennes (71%) agglomérations, et chez les électeurs de Marine Le Pen (88%) et de Jean-Luc Mélenchon (75%).

Pour trois quarts des Français les inégalités sociales se sont plutôt aggravées au cours des dernières années en France.

74% des Français considèrent que les inégalités sociales se sont plutôt aggravées au cours des dernières années en France, pour 19% elles n’ont pas changé et pour 7% elles se sont réduites.

Ce sentiment d’aggravation des inégalités est le plus fort chez les 50-64 ans (80%), les catégories sociales populaires (80%) et notamment chez les employés (83%), les retraités (76%), les habitants de petites agglomérations (80%), et les électeurs de Marine Le Pen (89%) et de Jean-Luc Mélenchon (82%).

Télécharger ici : Les Français, le grand débat national et les gilets jaunes / Sondage ELABE pour BFMTV – L’Opinion en direct

 

Crédits image : Patrice CALATAYU / Flickr.com