L’approbation de la mobilisation des « gilets jaunes » en légère baisse à la veille de la restitution du « grand débat national » (50%, -3 points en un mois).
Cinq mois après le début de la mobilisation, 50% des Français approuvent (soutien et sympathie) le mouvement des « gilets jaunes ». Par rapport à la mesure du 19 mars, elle est en baisse de 3 points. Dans le détail, 20% (-4 points) des Français soutiennent la mobilisation et 30% (+1) expriment de la sympathie pour la mobilisation. C’est le niveau d’approbation le plus bas depuis que le mouvement des « gilets jaunes » a commencé.
Le cumul opposition et hostilité est stable (34%, -1). Dans le détail, 14% (-2) y sont opposés et 20% (+1) y sont hostiles.
Enfin, l’indifférence à la mobilisation est en hausse de 3 points à 15%.
Sociologiquement, l’approbation (soutien et sympathie) reste majoritaire auprès des classes populaires (66%, +1). Les classes moyennes (52%, +3), les retraités (50%, +6) et les catégories sociales supérieures (44%, -3) sont plus partagés. L’approbation de la mobilisation chute particulièrement auprès des 25-34 ans (39%, -12), des 18-24 ans (46%, -11), des habitants des communes rurales (54%, -7) et des habitants des petites agglomérations (51%, -7).
D’un point de vue politique, l’approbation reste assez largement majoritaire parmi les électeurs de Marine Le Pen (73%, =) et de Jean-Luc Mélenchon (68%, -5) au 1er tour de l’élection présidentielle de 2017. Les abstentionnistes sont eux aussi une majorité à approuver le mouvement (50%, -4), alors que les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon sont une majorité à être opposés ou hostiles à la mobilisation, respectivement 61% (-2) et 57% (+1).
Pour deux tiers des Français, les manifestations des « gilets jaunes » se sont éloignées des revendications initiales du mouvement.
68% des Français estiment que les manifestions des « gilets jaunes » se sont éloignées des revendications initiales du mouvement (-2 points par rapport au 19 mars 2019), 31% estiment qu’elles portent toujours les revendications à l’origine du mouvement (+1) et 1% n’ont pas d’opinion sur cette question (+1).
Dans le détail, ce sont notamment les Français de 65 ans et plus (74%), les jeunes de 18 à 24 ans (73%), les classes sociales supérieures (69%) et les Français habitants dans le Nord-Ouest (73%) et dans la région parisienne (71%) qui considèrent le plus que les manifestions se sont éloignées des revendications initiales du mouvement.
Politiquement, 84% des électeurs de François Fillon estiment que les manifestions se sont éloignées des revendications initiales, 85% des électeurs d’Emmanuel Macron, 70% des abstentionnistes, 55% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 53% des électeurs de Marine Le Pen.
6 Français sur 10 estiment que la mobilisation doit s’arrêter.
Entre le début et la fin du « grand débat national », la part de Français qui souhaite que la mobilisation des « gilets jaunes » s’arrête est passée de 56% à 60% et la part de ceux qui souhaitent qu’elle se poursuive de 43% à 40%.
Près de cinq mois après le début de la mobilisation, c’est notamment parmi les Français de 65 ans et plus (70%, +7 points par rapport au 20 février 2019), les 18-24 ans (59%, +14) et les cadres (75%, -5) que le souhait de voir la mobilisation s’arrêter est le plus prononcé. Les professions intermédiaires (52%, -6) et les employés (53%, +4) sont eux plus partagés, alors que les ouvriers ne sont qu’une minorité à souhaiter la fin de la mobilisation (43%, +6).
D’un point de vue politique, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (59%, -5) et ceux de Marine Le Pen (60%, +3) restent ceux qui souhaitent le plus une poursuite du mouvement. Alors que la fin de la mobilisation est très largement réclamée par les électeurs de François Fillon (79%, +6) et d’Emmanuel Macron (84%, -5).
A la veille de la restitution du « grand débat national », le scepticisme reste majoritaire.
Pour 75% des Français le « grand débat national » ne résoudra pas la crise politique que traverse le pays (-4 points par rapport au 3 avril 2019) et pour 60% le « grand débat national » ne permettra pas d’améliorer la participation des citoyens aux décisions (-2 points).
Socialement :
L’ensemble des catégories sociales est majoritairement sceptique vis-à-vis des résultats du « grand débat national ».
Seuls les 18-24 ans expriment une note d’optimisme vis-à-vis de la restitution du « grand débat national » puisqu’ils sont 57% à estimer que celle-ci permettra d’améliorer la participation des citoyens aux décisions (+18 points par rapport à la moyenne des Français). Ils sont également plus nombreux à juger que la restitution du « grand débat national » permettra une sortie de crise que traverse le pays : 40% contre 25% pour la moyenne des Français.
Politiquement :
On constate un clivage entre les électeurs d’Emmanuel Macron et les électeurs des autres principaux candidats au premier tour de l’élection présidentielle de 2017. Les électeurs d’Emmanuel Macron sont les seuls à escompter majoritairement des résultats positifs du « grand débat national » : 62% d’entre eux considèrent que la participation des citoyens aux décisions s’améliorera (-7 points par rapport au 4 avril 2019). Par contre, ils ne sont que 42% à penser que la restitution du « grand débat national » permettra une sortie de crise (-4 points).