Quinquennat Macron : le rythme des réformes

Rythme des réformes : 44% des Français estiment que la cadence est bonne, mais 35% la jugent trop rapide.

44% des personnes interrogées par Elabe pour BFMTV estiment que le rythme des réformes engagées par Emmanuel Macron et son gouvernement est « juste ce qu’il faut », un score relativement stable (+ 2 points) par rapport à la mesure réalisée il y a cinq mois (26 et 27 septembre 2017).

La proportion de Français jugeant le rythme trop rapide est en légère baisse et atteint 35% (-5).

La perception d’un rythme trop lent reste nettement minoritaire (20%, +2).

De façon générale, la plupart des catégories de populations sont partagées entre bonne cadence et rythme trop rapide.

Cependant, les retraités, les classes moyennes et les cadres sont plus enclins à juger le rythme des réformes « juste ce qu’il faut » (respectivement 50%, 49% et 44%). A l’inverse, les classes sociales populaires sont plus nuancées et jugent avant tout que le rythme est trop rapide (39%).

A noter que les jeunes de 18 à 34 ans se distinguent par leur réponse atypique : 28%- 30% estiment que le rythme des réformes est trop lent, soit un score nettement supérieur à la moyenne.

D’un point de vue politique, 56% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon jugent le rythme des réformes trop rapide. S’il reste majoritaire, ce sentiment est en baisse (-14) par rapport à septembre 2017.

Les électeurs de Marine Le Pen sont partagés : 38% estiment que le rythme est trop rapide, 32% trop lent et 28% juste ce qu’il faut. Une nouvelle fois, le sentiment d’une cadence trop élevée est en baisse (-20).

A l’inverse, les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron et de François Fillon jugent majoritairement que le rythme est « juste ce qu’il faut » : respectivement 74% et 56%, des niveaux comparables à ceux de septembre 2017.

Réformer le pays : une France coupée en deux sur la méthode à adopter

51% des Français attendent en priorité de l’exécutif « qu’il réforme le pays en profondeur même si cela divise les Français et provoque des mouvements sociaux importants ». A l’inverse, 47% préfèrent « qu’il rassemble les Français et apaise la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes qui ne font pas consensus ».

Les attentes à l’égard du pouvoir exécutif divisent nettement l’ensemble des catégories de population.

D’un point de vue politique, environ 7 électeurs sur 10 d’Emmanuel Macron et de François Fillon préfèrent qu’il réforme le pays en profondeur même si cela divise les Français et provoque des mouvements sociaux importants.

A l’inverse, 70% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon préfèrent qu’il rassemble les Français et apaise la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes qui ne font pas consensus.

Les électeurs de Marine Le Pen sont très partagés.

Si le respect des engagements reste un marqueur de la politique menée par l’exécutif, ce sentiment se dégrade par rapport à septembre 2017. Elle reste perçue comme injuste par une majorité.

59% (-9) des Français estiment que la politique menée par l’exécutif est conforme aux engagements de campagne d’Emmanuel Macron. Ce sentiment est en baisse auprès de l’ensemble des catégories de population, hormis auprès des cadres et des habitants de l’agglomération parisienne.

D’un point de vue politique, la dynamique est à la baisse auprès des électorats de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et des abstentionnistes mais stable auprès de ceux d’Emmanuel Macron et de François Fillon. A noter la baisse de 8 points auprès des électeurs de 2nd tour d’Emmanuel Macron (77%).

68% (-1) ne la jugent pas juste. Un constat partagé par une majorité auprès de l’ensemble des catégories de population.

D’un point de vue politique, cette opinion est exprimée par plus de 70% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Marine Le Pen et des abstentionnistes. 63% des électeurs de François Fillon partagent ce constat.

A l’inverse, les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron sont 62% (+4) à la juger juste. Bien que majoritaire, cette proportion est relativement faible et traduit un doute concernant cette dimension sur la politique menée jusqu’à maintenant par l’exécutif. Auprès de ses électeurs de second tour, « seuls » 48% (+1) la qualifient comme telle.

Enfin, près de 6 Français sur 10 estiment que la politique menée n’est pas efficace pour relancer l’économie (57%), et qu’elle ne va pas permettre d’améliorer la situation du pays (57%). Ces constats sont partagés par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Marine Le Pen. A l’inverse, les électeurs d’Emmanuel Macron, et dans une moindre mesure ceux de François Fillon, jugent majoritairement qu’elle est efficace pour relancer l’économie et permettra l’amélioration de la situation du pays.

Orientation politique de l’exécutif : en dehors du clivage gauche / droite pour une majorité mais un tiers la situe à droite

Invités à se prononcer sur l’orientation politique d’Emmanuel Macron et du gouvernement, 43% des Français estiment qu’elle est « ni à gauche, ni à droite, ni au centre », et 18% « au centre ». Ainsi, 61% situent l’orientation de l’exécutif en dehors du clivage gauche / droite.

Cependant, 33% estiment que la politique menée est plutôt « à droite ». Seuls 5% la situent « à gauche ».

L’appréciation de l’orientation politique de l’exécutif diffère nettement selon les catégories politiques : respectivement 65% et 59% des électeurs Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon jugent que la politique menée est plutôt « à droite ». Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon, respectivement 36% et 28% la situent au centre, 34% et 45% ni à gauche, ni au centre ni à droite.


Télécharger ici : Les Français et le rythme des réformes / Sondage ELABE pour BFMTV