L’inquiétude d’une invasion des autres pays voisins de la Russie se maintient à un haut niveau. La peur d’une menace pour la France recule mais reste majoritaire
75% des Français sont inquiets que le conflit en Ukraine se propage à d’autres pays proches de la Russie (Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Moldavie, Roumanie…), un chiffre quasiment stable depuis mars dernier, et homogène dans toutes les catégories de population.
A l’inverse, l’inquiétude qu’il se propage jusqu’en France recule de 6 points, à 54% (plus bas niveau depuis la première mesure en mars 2022). Ce recul se produit dans l’ensemble des catégories de population.
1 Français sur 2 estiment qu’il y a un risque de conflit mondial
49% des Français jugent certain (5%) ou probable (44%) que le conflit entre la Russie et l’Ukraine se transforme en conflit mondial impliquant la plupart des grandes puissances militaires. A l’inverse, 50% font le pronostic inverse (44% « peu probable »e et 6% « certain que cela n’arrivera pas »).
Le risque d’une mondialisation du conflit est plus largement répandu auprès des 25-49 ans (60%) et des femmes (56%), alors qu’il est nettement moindre auprès des retraités (38%).
A date, l’opinion publique doute de la capacité de l’UE à se défendre en cas d’attaque visant un de ses membres
53% des Français estime que l’Union Européenne n’est pas capable de défendre ses pays membres en cas d’attaque de pays extérieurs comme la Russie, une opinion plus largement partagée auprès des électeurs RN (66%) et LR (61%).
A l’inverse, 46% pensent qu’elle en a les capacités, un sentiment partagé par 73% des électeurs Ensemble.
Face à la montée des tensions géopolitiques, les Français adhèrent largement à une plus forte coopération européenne en matière de défense
Alors que l’Union Européenne a historiquement été construite dan un objectif commercial et économique, une large majorité de Français se prononcent en faveur d’une plus grande coopération européenne en termes de défense :
- Une protection mutuelle des Etats membres en cas d’attaque par une puissance extérieure (82% « oui »)
- La création d’une force européenne permanente, avec un commandement européen (71%)
- Un système d’achats communs de matériel militaire (70%)
Ces mesures obtiennent l’approbation d‘une majorité auprès de l’ensemble des électorats, même si les électeurs RN sont plus distants (entre 57% et 72%) que les autres électorats (entre 95% et 70%).
Dans ce contexte, le regard sur l’appartenance de la France à l’UE se rééquilibre
44% des Français jugent que l’appartenance de la France à l’Union Européenne présente autant d’avantage que d’inconvénients, un chiffre en hausse de 7 points par rapport à avril 2024, alors que la proportion qui estiment qu’il y a davantage d’inconvénients recule de 4 points, à 33%. 22% jugent quant à eux qu’il y a plus d’avantages (-3).
De manière générale, le regard sur l’appartenance à l’UE retrouve ses niveaux d’avant-crise agricole et la tendance d’amélioration de long terme observée depuis 2017.
En revanche, le couple franco-allemand est jugé en panne par 6 Français sur 10
58% des Français estiment que le couple franco-allemand n’existe plus vraiment, qu’il n’y a pas de coopération plus forte ni de meilleure entente entre ces deux pays qu’avec les autres pays de l’Union Européenne. A l’inverse, 42% jugent qu’il perdure encore.
3 électeurs du RN sur 4 estiment que le couple franco-allemand n’est plus une réalité aujourd’hui, tout comme 54% des électeurs LR et 55% de ceux du NFP. A l’inverse, 56% de ceux d’Ensemble estiment qu’il existe encore une relation particulière entre les deux pays.
L’action d’Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine est jugée positivement par plus de 4 Français sur 10
43% des Français ont une opinion positive (57% « négative ») de l’action d’Emmanuel Macron à propos de la guerre en Ukraine, un score nettement plus élevé que sa cote de confiance de manière générale (26% début mai dans le baromètre politique Elabe).
Si le jugement positif sur son action reste minoritaire auprès des électorats d’opposition, il est néanmoins nettement plus élevé que son score de confiance globale : 49% auprès des électeurs NFP (26 points de plus), et 23% auprès de ceux du RN (13 points de plus). Une large majorité des électeurs Ensemble (76%) porte un regard positif sur son action à l’égard da la guerre en Ukraine (9 points de plus que la confiance) ; 51% pour ceux de LR (11 points de plus).
L’image des dirigeants de l’UE est mitigée
42% des Français ont une mauvaise image des dirigeants de l’Union Européenne (la présidente de la Commission Européenne Ursula von der Leyen et les autres commissaires européens), 36% une image positive et 21% ne se prononcent pas. Leur image est bien meilleure auprès des électeurs Ensemble (61% « bonne image »), alors qu’elle divise les électorats NFP et LR, et est très largement négative auprès de celui du RN (58% « mauvaise image », 24% « bonne image »)
Vladimir Poutine et Donald Trump ont quant à elle une très mauvaise image auprès des Français (respectivement 80% et 79%).
Volodymyr Zelensky bénéfice d’une image plutôt positive auprès des Français, sauf auprès des électeurs RN (52% « bonne image », 31% « mauvaise image » notamment 48% auprès des électeurs RN, 17% ne se prononcent pas).
Télécharger le rapport : Les Français, l’Europe et la guerre
Crédits image : Håkan Dahlström / Flickr.com