Une majorité de Français heureux mais un chiffre en net recul sur 1 an
De manière générale, 68% (-11 points depuis octobre 2021) des Français se disent heureux (notes 6 à 10/10), dont 32% (-7) très heureux (8 à 10/10), 17% (+6) se disent moyennement heureux (5/10) et 14% (+4) pas heureux (notes 0 à 4/10).
A propos de leur situation personnelle, 64% (-4) disent que ça va bien, dont 7% (-1) très bien et 57% (-3) plutôt bien. A l’inverse, 35% (+4) disent que ça ne va pas bien, dont (30%, +4) pas très bien et 5% (=) pas bien du tout.
Lassitude, nostalgie, tristesse : l’état d’esprit des Français se dégrade en 1 an
Pour décrire l’état d’esprit des Français, le poids des mots négatifs est de plus en plus important : lassitude (45%, +4 depuis octobre 2021), nostalgie (42%, +2), tristesse (34%, +7), colère (31%, +7) et peur (26%, +7). En parallèle, les Français ressentent moins de confiance (29%, -4), de sérénité (28%, -5) et de satisfaction (27%, -7).
Sur ces 3 questions, la variable la plus explicative est la situation financière : le bonheur privé et l’état d’esprit des Français qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois est plus fragile et se dégrade plus fortement en 1 an que les Français qui ne doivent pas se restreindre* :
- 81% (-6) des Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre se disent heureux, contre seulement 54% (-11) des Français qui doivent se restreindre
- Si la lassitude et la nostalgie dominent partout, les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre ressentent davantage de satisfaction (34%, contre 19%), de confiance (34%, contre 23%) et de sérénité (34%, contre 22%), ceux qui doivent se restreindre davantage de tristesse (44% +8, contre 27% +5), de colère (36%, contre 27%) et de peur (31%, contre 22%)
(*) Les personnes qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre représentent 56% des Français, ceux qui doivent se restreindre 44%.
La société française face à un cumul de vulnérabilités : économique, climatique, sécuritaire
Les Français expriment une multitude d’inquiétudes et de peurs dans les prochains mois pour :
- Leur situation financière : voir leur pouvoir d’achat baisser (91%, dont 51% beaucoup), avoir une vie quotidienne qui se dégrade suite à l’augmentation des prix (89%, dont 49% beaucoup), de devoir faire des choix dans leurs dépenses qu’ils ne faisaient pas avant (87%, dont 42%), voir leurs revenus baisser (78%, dont 37%)
- Leur santé et les conséquences du dérèglement climatique : vivre les conséquences du dérèglement climatique (85%, dont 39%), voir leur santé se dégrader à cause de la pollution et des problèmes environnementaux (74%, dont 25%) et tomber malade (73%, dont 24%)
- Leur sécurité : vivre un attentat terroriste en France (71%, dont 24%), être victime (ou un de leurs proches) d’une agression (65%, dont 24%), vivre une période de guerre sur le territoire français (65%, dont 23%)
- Et leurs projets personnels (60% craignent de devoir y renoncer, dont 28%)
En revanche, l’inquiétude est moindre pour leur vie professionnelle : 47% des actifs ont peur dans les prochains moins de perdre leur emploi et 42% des Français de devoir renoncer à des projets professionnels, les catégories populaires sont toutefois plus vulnérables (55% et 57%).
Il existe une corrélation forte entre la fragilité financière et les craintes ressenties sur l’ensemble de ces sujets et en particulier sur la situation financière (57% des Français qui doivent se restreindre craignent beaucoup que leurs revenus baissent, contre 22% sans se restreindre) et les projets personnels (72% craignent de devoir y renoncer, contre 49% sans se restreindre) et professionnels (53% contre 34%).
Pour plus d’1 Français 4, un contexte qui impactera même les fêtes de fin d’année
Dans le détail, par rapport aux années précédentes, 27% des Français pensent qu’ils passeront de moins bonnes fêtes, 9% de meilleurs fêtes et 64% comme les années précédentes, ni meilleures ni moins bonnes.
Les Français les plus fragiles financièrement et qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois expriment davantage de pessimisme (35%) que ceux qui ne doivent pas se restreindre (20%).
Sur 1 an, les Français ont un regard plus pessimiste sur la situation du pays
Si une majorité (64%) de Français estiment qu’ils vont bien à titre personnel, ils ont un regard beaucoup plus sombre sur la situation du pays : 78% (+4 depuis octobre 2021) estiment qu’il ne va pas bien, dont 52% (-3) pas très bien et 26% (+7) pas bien du tout. A l’inverse, 22% (-3) considèrent que le pays va bien, dont 20% (-3) plutôt bien et 2% (=) très bien.
Ce constat négatif est majoritaire et progresse au sein de de l’ensemble des catégories de population et électorats, y compris par une majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (54%). Il est particulièrement exprimé par les électeurs de Marine Le Pen (90%) et par les Français qui doivent se restreindre financièrement (89%).
4 groupes de Français se distinguent :
- Le pays ne va pas bien mais je vais bien (45%, +1 depuis octobre 2021)
- Le pays ne va pas bien et je ne vais pas bien (32%, +3)
- Le pays va bien et je vais bien (19%, -4)
- Le pays va bien mais je ne vais pas bien (3%, +1)
7 Français sur 10 estiment que le pays est plutôt en déclin
69% des Français estiment que la France est plutôt en déclin, 7% plutôt en progrès et 24% ni l’un ni l’autre.
Ce sentiment est majoritaire au sein de l’ensemble des catégories de population et électorats. Il est particulièrement exprimé par les électeurs de Marine Le Pen (85%) et par les habitants des communes rurales (74%). Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron se montrent plus partagés entre déclin (46%) et ni l’un ni l’autre (39%).
Pour une majorité de Français, aucune des principales personnalités politiques du pays ne se préoccupe de leur quotidien. Marine Le Pen (32%) devance légèrement les dirigeants d’EELV (28%), Emmanuel Macron (26%) et Jean-Luc Mélenchon (26%)
32% des Français estiment que, d’une manière générale, Marine Le Pen se préoccupe de la vie des gens comme eux (contre 68% non), 28% partagent cette opinion à l’égard des dirigeants d’EELV (et 72% non), 26% Emmanuel Macron (74% non), 26% Jean-Luc Mélenchon (74% non), 19% Eric Zemmour (81% non) et 18% pour les dirigeants LR (82% non) .
Sur cette question de proximité, chacune de ces personnalités dispose d’une opinion favorable au sein de son propre camp : 81% des électeurs de Marine Le Pen jugent qu’elle se préoccupe des gens comme eux, 81% des électeurs d’Eric Zemmour partagent cette opinion à l’égard de leur candidat, 71% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 71% de Yannick Jadot et 70% des électeurs d’Emmanuel Macron.
En revanche, seule la moitié (51%) des sympathisants LR estime que les dirigeants de ce parti se préoccupent des gens comme eux.
Les dirigeants de gauche (Jean-Luc Mélenchon et d’EELV) sont mieux perçus par les 18-24 ans (54% et 48%) et dans une moindre mesure par les 25-34 ans (34% et 36%).
D’un point de vue socio-professionnel, Emmanuel Macron obtient son meilleur niveau de proximité chez les cadres (34%) et Marine Le Pen chez les catégories populaires (37%).
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