Les mesures annoncées par l’exécutif jeudi dernier manquent de cohérence, d’efficacité et de clarté pour une majorité de Français
A l’égard des mesures annoncées jeudi dernier par Jean Castex et Olivier Véran pour freiner l’épidémie de Covid-19, une majorité de Français considère qu’elles :
- Ne sont pas cohérentes (74%)
- Ne sont pas efficaces pour lutter contre l’épidémie (73%)
- Ne sont pas simples à comprendre (65%), une critique encore plus présente dans les 16 départements concernés par les nouvelles mesures de restriction (72%)
- Ne sont pas justes (65%)
- Et ne prennent pas en compte le bien-être psychologique et physique des Français (60%)
Ces avis sont largement majoritaires au sein de toutes les catégories de population.
D’un point de vue politique, les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon sont les plus critiques. L’opinion des électeurs d’Emmanuel Macron est contrasté : une majorité met en cause leur cohérence (59% non), mais, à l’inverse, estime qu’elles prennent en compte le bien-être psychologique et physique des Français (60% oui). Pour les autres items testés, les électeurs d’Emmanuel Macron sont divisés.
1 Français sur 2 estime que l’exécutif ne prend pas assez de précautions
Concernant les mesures en rapport avec le Covid-19, 51% des Français considèrent que l’exécutif ne prend pas assez de précautions, 27% qu’elle en prend juste ce qu’il faut, et 22% qu’elle en prend trop.
D’un point de vue politique, les électeurs de Marine Le Pen (67% pas assez) et de Jean-Luc Mélenchon (58% pas assez) sont les plus critiques sur le manque de précautions prises par l’exécutif. Une majorité relative des électeurs de François Fillon partage cet avis (45% pas assez, 27% juste ce qu’il faut et 27% trop). A l’inverse, une majorité relative des électeurs d’Emmanuel Macron considère que le niveau de précautions est juste ce qu’il faut (47% juste ce qu’il faut, 32% pas assez, 20% trop).
Le manque de précautions est une opinion qui augmente avec l’âge : 43% des 18-24 ans considèrent que l’exécutif n’en prend pas assez, jusqu’à 59% chez les 65 ans et plus.
Par rapport au 29 octobre 2020, soit au lendemain de l’instauration du 2ème confinement national, le bon niveau des précautions prises par l’exécutif baisse de 11 points, une baisse répartie équitablement entre pas assez (+6) et trop (+6). Cette baisse est présente au sein de l’ensemble des catégories de population et électorats, mais à noter qu’en termes d’âge, le manque de précaution progresse chez les 50 ans et plus (+6 chez les 50-64 ans, et +13 chez les 65 ans et plus), alors que chez les moins de 50 ans, c’est l’excès de précautions qui progresse (entre +7 à +12), en particulier chez les 25-34 ans (28%, +12 trop).
Pour 6 Français sur 10, l’exécutif a eu tort de ne pas reconfiner le pays fin janvier
Dans le détail, 58% des Français considèrent qu’Emmanuel Macron et Jean Castex ont eu tort de ne pas reconfiner le pays fin janvier, contre 42% qui estiment qu’ils ont eu raison.
Pour une majorité de Français au sein de toutes les catégorie de population, l’exécutif a eu tort de ne pas reconfiner fin janvier. D’un point de vue politique, les plus critiques envers l’exécutif sont les électeurs de Marine Le Pen (70% tort), devant ceux de Jean-Luc Mélenchon (65%). Les électeurs de François Fillon (49% raison, 51% tort) et d’Emmanuel Macron (54% raison, 46% tort) sont plus partagés.
La confiance en l’exécutif au plus bas depuis le début de la crise (31%, -4)
31% (-4 points en une semaine) des Français déclarent faire confiance à l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie de Covid-19, dont 5% (-2) tout à fait confiance et 26% (-2) plutôt confiance. A l’inverse, 69% (+5) des Français ne font pas confiance, dont 36% (-1) pas vraiment confiance et 33% (+6) pas confiance du tout.
Après une baisse de 4 points en une semaine, la confiance en l’exécutif atteint son plus bas niveau depuis le début de la crise du Covid-19.
Déjà à un très faible niveau, la confiance en l’exécutif baisse fortement chez les électeurs de Marine Le Pen (9%, -9) et de Jean-Luc Mélenchon (14%, -9). La confiance baisse également au sein des électeurs d’Emmanuel Macron (62%, -6) atteignant ainsi son plus bas niveau au sein de cet électorat depuis le début de la crise. A l’inverse, la confiance en l’exécutif progresse légèrement chez les électeurs de François Fillon (44%, +6).
Des mesures et recommandations gouvernementales moyennement assimilées par les Français
Les Français estiment que ces mesures changeront un peu ou pas vraiment le quotidien des personnes concernées
42% des Français estiment que les mesures annoncées jeudi dernier par Jean Castex et Olivier Véran changent un peu le quotidien des personnes concernées par rapport aux semaines précédentes. 41% considèrent qu’elles ne changent pas vraiment leur quotidien. Seuls 16% affirment qu’elles le changent beaucoup.
Les Français résidant au sein de ces 16 départements sont plus nombreux à estimer que ces mesures ne changent pas vraiment leur quotidien (48% changent pas vraiment, contre 38% au sein des autres départements). Un chiffre encore plus élevé dans l’agglomération parisienne (50% changent pas vraiment).
Une majorité de Français reste favorable à l’ouverture des écoles maternelles et primaires. Ils sont partagés pour les collèges, et plutôt en faveur de demi-jauges pour les lycées
Une majorité de Français estime que le Gouvernement devrait laisser ouvertes les écoles maternelles (58%, contre 27% les fermer et 15% ouverture en demi-jauges) et les écoles primaires (54%, 26% fermer, 20% demi-jauges).
Ils sont en revanche plus partagés pour les collèges : 38% souhaitent qu’ils fonctionnent en demi-jauges (50% en physique, 50% à distance), 36% qu’ils restent ouverts et 25% qu’ils ferment.
Une majorité relative de Français se prononce en faveur d’un fonctionnement en demi-jauges pour les lycées (43%), 31% souhaitent les laisser ouverts et 26% les fermer.
L’opinion des parents d’enfants scolarisés est similaire aux autres Français.
Le scepticisme sur la capacité de l’Etat à vacciner tous les adultes d’ici la fin de l’été recule mais reste très présent
70% (-7 points en une semaine) des Français estiment que l’Etat ne parviendra pas à tenir l’objectif de proposer le vaccin à tous les Français adultes qui le souhaitent d’ici la fin de l’été (22 septembre 2021), dont 46% (-2) probablement pas et 24% (-5) certainement pas. A l’inverse, 29% (+6) pensent que cet objectif sera atteint, dont 25% (+6) probablement et 4% (=) certainement.
La baisse de la défiance enregistrée se fait principalement chez les 50-64 ans (66%, -15), les 65 ans et plus (67%, -13) et politiquement auprès des électeurs de François Fillon (52%, -31).
La perspective de retrouver une vie normale cette année s’éloigne aux yeux de Français
1 Français sur 4 considère qu’on ne retrouvera jamais une vie normale
Invités à évaluer le temps nécessaire pour retrouver une « vie normale » :
- Seul 23% des Français pensent qu’ils retrouveront une vie normale en 2021 (dont 7% avant l’été et 16% après), un pronostic en baisse de 8 points depuis le 17 février
- 33% (+3 points) des Français estiment qu’ils parviendront à retrouver une vie normale en 2022
- 19% (+2) pensent qu’ils retrouveront leur vie d’avant le virus après 2022
- Enfin, 1 Français sur 4 (25%, +3) considère qu’il ne retrouvera jamais une vie normale
L’acceptation du vaccin se stabilise à 55%
L’acceptation du vaccin concerne 55% (+1 point en trois semaines) des Français : 43% ont l’intention de se faire vacciner dans les prochains mois, dont 27% certainement et 16% probablement, et 12% déclarent avoir déjà reçu au moins une dose du vaccin. A l’inverse, 33% (+1) n’ont pas l’intention de se faire vacciner, dont 22% certainement pas et 11% probablement pas. 12% (-2) hésitent et déclarent ne pas encore savoir.
Les populations les plus enclines à se faire vacciner sont les 65 ans et plus (78%), les 50-64 ans (67%, en hausse de 12 points en trois semaines), les professions intermédiaires (65%, +13), les cadres (59%), les électeurs de François Fillon (78%) et d’Emmanuel Macron (76%).
Les populations les plus réticentes à se faire vacciner sont les moins de 50 ans en général mais plus particulièrement les 25-34 ans (seuls 28% ont l’intention ou ont déjà reçu une dose, -11), les catégories populaires (39%), les électeurs de Marine Le Pen (36%, -10) et les abstentionnistes (43%).
La confiance envers les 4 vaccins autorisés en France progresse en une semaine.
Malgré ce rebond, la défiance envers AstraZeneca reste majoritaire
Après le verdict positif de l’Agence européenne du médicament sur le vaccin AstraZeneca, la défiance à son égard reste majoritaire mais la confiance progresse par rapport à notre mesure réalisée juste après l’annonce de sa suspension la semaine dernière par Emmanuel Macron : 56% (-2) des Français ne font pas confiance au vaccin AstraZeneca, 30% (+10) font confiance et 14% (-8) n’ont pas d’avis
La confiance vis-à-vis des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna est majoritaire et progresse en une semaine :
- 56% (+4 en une semaine) font confiance au vaccin Pfizer-BioNTech, 28% (+3) ne font pas confiance et 16% (-7) n’ont pas d’avis
- 50% (+7) font confiance à Moderna, 29% (+2) pas confiance et 21% (-9) n’ont pas d’avis
La confiance progresse également pour le vaccin Janssen Johnson & Johnson et concerne maintenant une majorité relative de Français : 40% (+8) font confiance, 30% (+3) pas confiance et 30% (-11) n’ont pas d’avis
Pour l’ensemble de ces vaccins, le niveau de confiance est plus important et progresse auprès des populations qui ont le plus l’intention de se faire vacciner, à savoir : les plus de 50 ans, les cadres, les professions intermédiaires, les électeurs d’Emmanuel Macron, et de François Fillon.
Télécharger le rapport : Les Français et l’épidémie de Covid-19 – Vague 35