Les Français et l’épidémie de Covid-19 – Vague 33

L’opposition aux mesures de restriction augmente fortement

A la faveur de fortes augmentations en un mois, l’opposition au couvre-feu et au confinement devient nettement majoritaire dans l’opinion :

  • 65% des Français (+12 points en un mois) sont opposés à l’instauration d’un couvre-feu national à 18h la semaine et un confinement national le week-end, dont 33% très opposés (+7)
  • 59% (+15) sont opposés à un confinement sur le modèle du premier (mi-mars à mi-mai), dont 30% très opposés (+9)
  • 58% (+8) sont opposés à un confinement sur le modèle du deuxième (novembre à mi-décembre), dont 27% très opposés (+9)
  • 53% (+9) sont opposés au couvre-feu national à 18h, dont 26% très opposés (+6)

L’instauration d’un couvre-feu à 18h la semaine et un confinement le week-end dans les zones les plus touchées par l’épidémie est approuvée par une courte majorité de Français (54%), mais enregistre une forte baisse en une semaine (-13). A l’inverse, 46% (+14) y sont opposés.

L’opposition à ces différentes mesures progresse significativement au sein de l’ensemble des catégories de population et électorats. Quelques différences sont à noter :

  • Le couvre-feu national à 18h et le couvre-feu couplé d’un confinement le week-end à l’échelle locale sont approuvés par une majorité des électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon mais rejetés par les autres électorats. En revanche, ces deux électorats sont les plus opposés à un confinement sur le modèle du premier
  • Le couvre-feu est particulièrement désapprouvé par les 25-49 ans
  • Si le confinement sur le modèle du deuxième est désapprouvé dans les mêmes proportions au sein de toutes les tranches d’âge (53% – 61%), le confinement sur le modèle du premier est rejeté par une majorité des 65 ans et plus (68%), mais seulement par une minorité des 18-24 ans (43%)

Seule l’interdiction de se déplacer d’une région à l’autre est soutenue par une nette majorité de Français (57% favorables, -4).

6 Français sur 10 s’attendent toujours à un reconfinement dans les prochaines semaines

58% (-2 points en une semaine) des Français pensent qu’il y aura un troisième confinement national dans les prochaines semaines, dont 15% (+1) certainement et 43% (-3) probablement. A l’inverse, 42% (+3) n’anticipent pas de nouveau confinement, dont 36% (+1) probablement pas et 6% (+2) certainement pas.

Alors que l’anticipation d’un troisième confinement avait beaucoup augmenté la semaine dernière (de 48% à 60%), la perspective d’un nouveau confinement reste relativement stable cette semaine.

En termes d’âge, le pronostic d’un prochain reconfinement est plus important et progresse chez les 18-24 ans (68%, +11), et est moins important et diminue chez les 65 ans et plus (53%, -9). Entre ces deux tranches d’âge, 56% à 60% des Français âgés de 25 à 64 ans s’attendent à un reconfinement dans le prochaines semaines.

Géographiquement, les habitants des villes (57% – 64%) et en particulier de l’agglomération parisienne à la faveur d’une hausse (64%, +7) s’attendent davantage à un reconfinement que les habitants des communes rurales (50%, -9).

Politiquement, l’anticipation d’un reconfinement reste majoritaire au sein des électeurs de Benoît Hamon (69%) de Jean-Luc Mélenchon (67%) et de Marine Le Pen (61%). Les électeurs d’Emmanuel Macron demeurent partagés (51%). A la faveur d’une très forte baisse, l’anticipation d’un reconfinement devient minoritaire chez les électeurs de François Fillon (43%, -23).

La situation sanitaire est perçue comme stable pour 1 Français sur 2, mais le sentiment d’une aggravation progresse (45%, +7)

49% (-6 points en deux semaines) des Français estiment que la situation actuelle de l’épidémie est stable, 45% (+7) qu’elle s’aggrave et seuls 6% (-1) qu’elle s’améliore.

Les plus de 35 ans sont ceux qui ont le plus le sentiment que la situation s’aggrave : 48% (+6, contre 45% stable) chez les 35-49 ans, 51% (+8, contre 44% stabilité) chez les 50-64 ans et 46% (+11, contre 48% stabilité) chez les 65 ans et plus. A l’inverse, la perception d’une situation stable reste majoritaire chez les moins de 35 ans (54% – 61%) .

D’un point de vue géographique, l’aggravation de la situation sanitaire est une opinion en forte hausse au sein de toutes les zones urbaines (43%-53%, de +7 à +20), mais à l’inverse, elle est en baisse au sein des communes rurales (40%, -10).

D’un point de vue politique, le sentiment d’aggravation progresse au sein de tous les électorats, et devient majoritaire chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (55%, +13), chez les abstentionnistes (54%, +9) et chez les électeurs de Benoît Hamon (51%, +8). Ce pessimisme progresse également chez les électeurs d’Emmanuel Macron (33%, +12, contre 61% stabilité) et de François Fillon (36%, +9, contre 58% stabilité), même s’il reste minoritaire.

La critique sur la lenteur de la vaccination s’amplifie (75%, +7)

75% (+7 depuis le 27 janvier) des Français ont le sentiment que le rythme actuel de vaccination de la population française est trop lent, 20% (-3) estiment que le rythme est bon, et seuls 5% (-3) le jugent trop rapide.

Le sentiment d’un rythme trop lent est largement majoritaire au sein de tous les électorats (73%-83%), et progresse chez les électeurs de Benoît Hamon (82%, +11), d’Emmanuel Macron (73%, +7) et de François Fillon (83%, +7).

En termes d’âge, la lenteur de la vaccination est très fortement exprimée par les 65 ans et plus, à la faveur d’une forte hausse (87%, +14). Cette critique diminue avec l’âge sans jamais devenir minoritaire : 77% chez les 35-64 ans et 59% chez les moins de 35 ans. A noter une forte augmentation chez les 18-24 ans (58%, +8).

L’acceptation du vaccin augmente légèrement en trois semaines (54%, +3)

L’acceptation du vaccin concerne 54% (+3) des Français : 50% (+2), ont l’intention de se faire vacciner dans les prochains mois, dont 31% (+2) certainement et 19% (=) probablement, et 4% (+1) déclarent avoir déjà reçu au moins une dose du vaccin.

A l’inverse, 32% (-1) n’ont pas l’intention de se faire vacciner, dont 20% (+1) certainement pas et 12% (-2) probablement pas. 14% (-2) hésitent et déclarent ne pas encore savoir.

Le niveau d’acceptation est relativement stable au sein de toutes les catégories de population et électorats, les populations les plus enclines à se faire vacciner restent inchangées :

  • Les 65 ans et plus (73%, contre 53% chez les 35-64 ans et 39% chez les moins de 35 ans)
  • Les cadres (60%, contre 52% chez les professions intermédiaires, et 42% au sein des catégories populaires), seule hausse notable en trois semaines (+9)
  • Les habitants de l’agglomération parisienne (66%, contre 50%-53% au sein des autres catégories d’agglomération)
  • Les hommes (60%, contre 49% chez les femmes)
  • Les électeurs d’Emmanuel Macron (78%), de François Fillon (67%), et de Benoit Hamon (60%). Les autres électorats étant plus partagés : 48% Jean-Luc Mélenchon, 47% abstentionnistes, et 46% Marine Le Pen

Le scepticisme sur la capacité de l’Etat à vacciner tous les adultes d’ici la fin de l’été est élevé et progresse légèrement

74% (+3 points en une semaine) des Français estiment que l’Etat ne parviendra pas à tenir l’objectif de proposer le vaccin à tous les Français adultes qui le souhaitent d’ici la fin de l’été (22 septembre 2021), dont 48% (+1) probablement pas et 26% (+2) certainement pas. A l’inverse, 26% (-2) pensent que cet objectif sera atteint, dont 22% (-2) probablement et 4% (=) certainement.

Politiquement, la défiance envers l’Etat progresse et atteint un niveau très élevé chez les électeurs de Benoît Hamon (90% non, +8), de Jean-Luc Mélenchon (81%, +8), et des abstentionnistes (81%, +11). La défiance reste très élevée chez les électeurs de Marine Le Pen (83%) et dans une moindre mesure de François Fillon (71%, -6). Les électeurs d’Emmanuel Macron demeurent partagés (52%).

En termes d’âge, la défiance est plus importante chez les 35-49 ans (81%, +8), 50-64 ans (74%, +9) et 65 ans et plus (75%), que chez les moins de 35 ans (65%).

D’un point de vue socio-professionnel, la défiance est plus forte et progresse chez les ouvriers (80%, +11), et employés (74%, +6). Elle est stable à un niveau élevé chez les professions intermédiaires (72%) et les cadres (68%).

Des Français divisés sur le « pass sanitaire »

52% des Français sont opposés à la mise en place d’un « pass sanitaire » octroyant l’accès à certains lieux publics selon la situation médicale (test négatif récent, vaccin), dont 31% très opposés, et 21% assez opposés. A l’inverse, 48% sont favorables, dont 30% assez favorables et 18% très favorables.

L’opinion des Français sur ce « pass sanitaire » est proche de celle du « passeport vaccinal » mesurée il y a deux semaines.

Politiquement, la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (69% favorables) et de François Fillon (62%) sont favorables à la mise en place de ce « pass sanitaire ». A l’inverse, les autres électorats y sont majoritairement opposés (58% – 66% opposés).

En termes d’âge, les 65 ans et plus (62% favorables) et les 18-24 ans (56%) sont majoritairement favorables à la mise en place ce « pass sanitaire », tandis que les 25-64 ans y sont majoritairement opposés (55% – 61% opposés).

La confiance à l’égard de l’exécutif pour lutter contre l’épidémie est stable à 36%

36% (-1 en trois semaines) des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de Covid-19. Dans le détail, 28% (-1) font plutôt confiance et 8% (=) tout à fait confiance à l’exécutif. A l’inverse, 64% (+1) ne font pas confiance, dont 37% (+2) pas vraiment confiance et 27% (-1) pas du tout confiance.

Sur l’ensemble des Français, le niveau de confiance envers l’exécutif se stabilise depuis le 13 janvier. Et en trois semaines, elle est stable au sein de l’ensemble des catégories de population et électorats.

Politiquement, 3 électeurs sur 4 d’Emmanuel Macron du 1er tour font confiance à l’exécutif (76%). Les électeurs de François Fillon restent partagés (47%). La confiance est largement minoritaire au sein de tous autres électorats : Benoît Hamon (33%), abstentionnistes (24%), Jean-Luc Mélenchon (23%), et Marine Le Pen (19%).

D’un point de vue socio-professionnel, les cadres font davantage confiance à l’exécutif pour lutter contre l’épidémie (45%), que les professions intermédiaires (39%) et les catégories populaires (29%).

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