Les Français et les élections législatives

L’intention d’aller voter progresse à nouveau : 61% (+1) des inscrits sur les listes électorales se disent certains d’aller voter et 12% (+1) l’envisagent sérieusement

D’après notre projection, la participation pourrait être forte : entre 63% et 65%

Sur une échelle allant de 0 (tout à fait certain de ne pas aller voter) à 10 (tout à fait certain d’aller voter), 61% (+1 depuis le 21 juin) des personnes inscrites sur les listes électorales se disent tout à fait certaines d’aller voter (note 10) aux élections législatives et 12% (+1) l’envisagent sérieusement (note 9).

Il s’agit d’un niveau nettement supérieur à celui mesuré aux élections législatives 2022 à période comparable (59% notes 9-10, soit +14 points).

A quelques jours du 1er tour, on mesure une progression de l’intention de se rendre aux urnes (notes 9-10) chez les plus jeunes (66% des 18-34 ans, +5) et chez les employés/ouvriers (68%, +5), une participation qui reste inférieure aux plus de 50 ans (81%) et aux cadres (75%).

Une mobilisation qui semble homogène d’un point de vue politique : 90% des électeurs de Renaissance/Hayer aux Européennes 2024 ont l’intention d’aller voter ce dimanche, 86% des électeurs du RN/Bardella et 85% des électeurs des listes de gauche (PS, EELV, LFI, PCF).

Projection ELABE du niveau de participation au 1er tour des élections législatives 2024 : entre 63% et 65%.

Le RN et ses alliés restent largement en tête des intentions de vote (36%, =) devant le Nouveau Front populaire (27.5%, +0.5) et Ensemble (20%, =)

Sur cette base, et d’après notre projection, le RN et ses alliés pourraient obtenir entre 260 et 295 sièges

Intentions de vote réalisées d’après l’offre électorale réelle dans chaque circonscription (sauf pour les codes postaux concernés par plusieurs circonscriptions, soit près de 15% des répondants, dans ce cas une offre électorale standard a été administrée).

Le Rassemblement National et ses alliés (candidats de droite soutenus par Eric Ciotti) sont crédités de 36% (stable depuis le 21 juin) des intentions de vote exprimées. Ils bénéficieraient d’un parfait soutien des électeurs du RN/Bardella aux Européennes 2024 (95%), ils « siphonneraient » les voix des électeurs de Reconquête/Maréchal (69%) et gagneraient les voix d’un peu moins d’1 électeur sur 5 de LR/Bellamy. Comme pour le Nouveau front populaire, le niveau élevé du RN s’explique en partie par une présence dans la (quasi-) totalité des circonscriptions, ce qui n’est pas le cas d’Ensemble (qui a un candidat dans environ 8 circonscriptions sur 10) et de LR (6 sur 10). En termes de sociologie électorale, le RN arriverait en tête chez les employés/ouvriers (49%), les 35-64 ans (42%) et dans les petites agglomérations et communes rurales (42%), et viendrait concurrencer Ensemble chez les 65 ans et plus (31% RN, 32% Ensemble) et la NFP chez les cadres (30% RN, 30% NFP).

Le « Nouveau Front populaire » est crédité de 27.5% (+0.5) des voix. L’alliance de gauche bénéficie d’excellents reports de voix des électeurs de LFI/Aubry (90%) mais d’un soutien incomplet des électeurs de PS/Glucksmann (67%) et d’EELV/Toussaint (62%). Le NFP serait en tête chez les moins de 35 ans (40%, contre 31% RN) et l’agglomération parisienne (31%, contre 25% RN). Avec les divers gauche et dissidents NFP à 2%, le bloc de gauche est mesuré à 29.5%.

La coalition du camp présidentiel « Ensemble » (Renaissance, MoDem et Horizons) serait à 20%. Elle obtiendrait le soutien des électeurs Renaissance/Hayer (80%) et d’1 électeur sur 4 de LR/Bellamy et d’1 sur 5 du PS/Glucksmann et d’EELV/Toussaint. Son socle électoral s’est effrité depuis la présidentielle 2022 : 43% des électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour ont l’intention de voter pour une autre formation politique : 13% NFP, 13% LR, 9% RN et 8% pour les autres candidats.

Les partis de droite (Les Républicains, divers droite et UDI) sont crédités de 9% des intentions de vote, en baisse d’1 point en 1 semaine. Ils n’auraient qu’un soutien limité des électeurs LR/Bellamy (56%) et les voix d’1 électeur sur 10 de Ren/Hayer et de Reconquête/Maréchal.

Selon notre projection établie à partir du rapport de force actuel mesuré dans l’intention de vote et du résultat aux élections précédentes, le Rassemblement National et ses alliés obtiendraient entre 260 et 295 sièges, le « Nouveau Front populaire » et DVG entre 155 et 175 sièges, « Ensemble » entre 85 et 105 sièges, LR/DVD/UDI entre 30 et 40 sièges et les autres forces politiques entre 8 et 10 sièges.

A quelques jours du scrutin, 3 électeurs sur 4 sont sûrs de leur choix, 1 sur 4 pourrait changer d’avis

Le vote RN (82%) et NFP (81%) est solide, le vote Ensemble (70%) et surtout LR (58%) est plus fragile

75% des électeurs qui ont l’intention de se rendre aux urnes et qui ont exprimé une intention de vote se disent sûrs de leur choix, contre 25% qui pourraient changer d’avis d’ici dimanche.

Les électeurs potentiels les plus sûrs de leur choix sont ceux du RN (82%) et du NFP (81%). Les électeurs d’Ensemble (70%) et surtout des partis de droite LR/UDI/DVD (58%, contre 42% pourraient changer d’avis) sont plus hésitants.

3 électeurs sur 4 n’ont pas l’intention de suivre les consignes de vote au 2nd tou

Dans la perspective du 2nd tour, 74% des électeurs déclarent ne pas avoir l’intention de suivre les consignes de vote, contre 26% qui comptent le faire.

Une opinion largement partagée par les électeurs potentiels du RN et ses alliés (80%), de LR/UDI/DVD (80%) et d’Ensemble (70%). Les électeurs du NFP sont quant à eux nettement plus divisés (53% non, 47% oui).

Si leur candidat se qualifie au 2nd tour en arrivant en 3èmeposition, la majorité des électeurs des 3 principales coalitions refuse qu’il se retire pour « faire barrage »

Si le candidat d’Ensemble se qualifie au 2nd tour en arrivant en 3ème position, « seuls » 25% de ses électeurs souhaitent qu’il se retire pour « faire barrage » au candidat du Nouveau front populaire (contre 75% qu’il se maintienne) et 31% pour « faire barrage » au Rassemblement National (contre 68% maintien)

Dans une hypothèse similaire, c’est-à-dire si le candidat du Rassemblement National se qualifie au 2nd tour en arrivant en 3ème position, 18% de ses électeurs souhaitent qu’il se retire pour « faire barrage » au candidat du Nouveau front populaire (contre 81% qu’il se maintienne).

Le « front républicain » est un peu plus fort à gauche : si le candidat du Nouveau front populaire se qualifie au 2nd tour en arrivant en 3ème position, 40% de ses électeurs souhaitent qu’il se retire pour « faire barrage » au candidat du Rassemblement National (contre 59% qu’il se maintienne).

A l’issue des Législatives anticipées, 37% des Français souhaitent que Jordan Bardella soit nommé Premier ministre et 35% Gabriel Attal. La nomination de Jean-Luc Mélenchon est rejetée par l’opinion

A l’issue des élections législatives, 37% (-2 points depuis 12 juin 2024) des Français souhaitent que Jordan Bardella soit nommé Premier ministre, 35% (-1) Gabriel Attal, 25% Raphaël Glucksmann (1ère fois posé), 19% François Ruffin, et 19% Jean Castex. Les autres personnalités sont plébiscitées par moins de 1 Français sur 5 : François Bayrou (16%), Laurent Berger (14%, -1), Jean-Luc Mélenchon (13%, -3), Gérard Larcher (13%, -1), Clémentine Autain (11%) et Manuel Bompard (11%).

Jordan Bardella et Gabriel Attal dispose d’un soutien quasi-unanime dans leur socle électoral respectif (93% des électeurs potentiels du RN et ses alliés pour J. Bardella et 88% des électeurs d’Ensemble pour G. Attal).

Une majorité des électeurs LR/UDI/DVD se dit favorable à la nomination à Matignon de Gabriel Attal (62%), 3 sur 10 de Jordan Bardella (30%) juste devant Jean Castex (29%), Raphaël Glusckmann (29%), Gérard Larcher (26%) et François Bayrou (22%).

Les personnalités politiques de gauche clivent dans leur camp : les électeurs du NFP sont une courte majorité à souhaiter la nomination de Raphaël Glusckmann (55%) et de François Ruffin (53%), et sont une minorité à vouloir la nomination de Manuel Bompard (37%), de Clémentine Autain (36%), de Jean-Luc Mélenchon (34%) et de Laurent Berger (30%).

42% des Français estiment que le programme de La France Insoumise mènerait le pays à la « guerre civile », 40% pour celui du Rassemblement National

En référence aux propos d’Emmanuel Macron sur les programmes des « deux extrêmes » (La France Insoumise et le Rassemblement National) qui pourraient mener la France à « la guerre civile » :

  • 42% des Français estiment que le programme de la France Insoumise mènerait à « la guerre civile », contre 57% qui ne sont pas de cet avis
  • et 40% pensent que le programme du Rassemblement National entrainerait le pays dans cette voie, contre 59% non

Dans le détail, 61% des Français pensent que l’un ou l’autre de ces programmes entrainerait « la guerre civile ».

21% sont parfaitement en accord avec le Président et considèrent que les 2 programmes conduiraient le pays à « la guerre civile ».

2 électeurs sur 3 d’Ensemble considèrent que le programme du Rassemblement National (67%) et de La France Insoumise (63%) entraineraient « la guerre civile ». Les électeurs de LR/UDI/DVD partagent ce sentiment concernant le programme de La France Insoumise (63%) mais sont plus partagés concernant celui du RN (48% oui, 52% non).

Une large majorité d’électeurs du NFP (70%) pense que le programme du RN conduirait à « la guerre civile ». Les électeurs du RN sont plus partagés concernant les conséquences du programme de LFI (52% oui, 48% non).

Enfin, 1 électeur sur 4 (24%) du NFP pense que le programme de La France Insoumise conduirait à « la guerre civile » (contre 76% non) et 19% des électeurs du RN s’attendent à ce que le programme de leur camp aboutisse à un tel scénario (contre 81% non).

Télécharger le rapport : Les Français et les élections législatives

Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier

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Ce sondage a pour vocation de mesurer le rapport de force politique dans la perspective des élections législatives.

Il mesure les intentions de vote, en se basant sur l’offre politique connue à date. Une projection en sièges de l’Assemblée nationale est déduite de ce rapport de force.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

La commission des sondages, qui exerce un contrôle systématique des sondages, précise qu’elle n’exerce aucun contrôle sur les projections en sièges. Elle souligne que de telles projections doivent être regardées avec prudence.

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 2 004 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 871 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 26 au 27 juin 2024.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.

Marge d’erreur comprise entre 1,0 et 2,6 points de pourcentage. ».