42% des inscrits sur les listes électorales se disent certains d’aller voter, et 15% l’envisagent sérieusement
Un niveau légèrement supérieur à 2019, à même époque
A 2 semaines du scrutin, 42% (stable sur une semaine) des personnes inscrites sur les listes électorales se disent tout à fait certaines d’aller voter (note 10) aux élections européennes et 15% (+1) l’envisagent sérieusement (note 9).
L’intention d’aller voter se situe à un niveau légèrement supérieur à celui de 2019 à la même époque (respectivement 41% et 13%).
A date, les électorats les plus mobilisés sont ceux d’Éric Zemmour (83% notes 9-10, +7 en une semaine), de Valérie Pécresse (73%, -3), de Yannick Jadot (71%, +9) et de Marine Le Pen (70%, +1). La mobilisation des électeurs d’Emmanuel Macron est légèrement inférieure (64%, stable), alors que celle des électeurs de Jean-Luc Mélenchon est nettement plus faible (56%, -6).
A noter que l’intention d’aller voter des électeurs de Marine Le Pen (à la présidentielle 2022) est aujourd’hui plus importante qu’en 2019 à la même époque (électorat de la présidentielle 2017).
D’un point de vue socio-démographique, la mobilisation des personnes de plus de 50 ans (67%) est pour l’instant supérieure de 20 points à celle des moins de 50 ans (46%).
A deux semaines du scrutin, le RN reste largement en tête des intentions de vote exprimées (33%, +1)
L’écart entre la liste Renaissance (15.5%, =) et la liste PS (13%, =) reste stable
A gauche, la liste EELV recule nettement (6%, -1.5)
La liste du Rassemblement National (RN) menée par Jordan Bardella arriverait largement en tête, elle est créditée de 33% des intentions de vote exprimées, et est en hausse de 1 point sur une semaine.
Elle bénéficierait d’une fidélité massive des électeurs de Marine Le Pen contrairement aux autres listes (87% des électeurs de Marine Le Pen qui ont l’intention de se rendre aux urnes en juin voteraient pour la liste RN), et progresse auprès des électeurs d’Éric Zemmour (40%, +9). Elle recueillerait également les voix d’1 électeur sur 5 de Valérie Pécresse.
En termes de sociologie électorale, elle arriverait en tête dans toutes les catégories de population : chez les employés/ouvriers (45%), les habitants des communes rurales et moyennes agglomérations (38%), mais aussi auprès des retraités (29%), des professions intermédiaires (34%) et des habitants des grandes agglomérations (27%).
Pour rappel, en 2019, la liste RN recueillait 20% des voix des retraités, 20% des voix des professions intermédiaires et 19% dans les grandes agglomérations.
La liste Renaissance, du MoDem, d’Horizons et de l’UDI menée par Valérie Hayer est stable et atteindrait 15.5% des intentions de vote exprimées. Elle bénéficierait d’un soutien partiel des électeurs d’Emmanuel Macron (55%) et d’aucune réserve de voix significative en dehors (à peine moins d’1 électeur sur 10 de Valérie Pécresse).
La liste du Parti Socialiste et de Place Publique menée par Raphaël Glucksmann est elle aussi stable et créditée de 13% des intentions de voix exprimées. Elle bénéficierait des voix d’1 électeur sur 5 de Jean-Luc Mélenchon, 1 électeur sur 2 de Yannick Jadot et d’1 électeur sur 10 d’Emmanuel Macron. L’écart entre les listes Renaissance et PS se stabilise à 2.5 points.
La liste de la France Insoumise menée par Manon Aubry obtiendrait 8% (+0.5), devant la liste LR (7%, -0.5).
La liste d’Europe Ecologie Les Verts menée par Marie Toussaint serait en nette baisse (-1.5), à 6%.
La liste Reconquête menée par Marion Maréchal et obtiendrait 5.5% des intentions de vote (stable).
Les autres listes testées sont créditées de moins de 3% des intentions de vote exprimées.
A 2 semaines du scrutin, le vote reste volatile
Alors que l’ensemble des listes viennent d’être connues, 35% des électeurs potentiels déclarent pouvoir encore changer d’avis d’ici à l’élection. Comme en 2019 à même époque, la volatilité du vote reste donc importante (37% en 2019 à 2 semaines du scrutin).
Le vote le plus volatile et fragile concerne la liste EELV (58% de leurs électeurs potentiels pourraient changer d’avis, +8 en une semaine).
Pour les listes LR et PS, le vote n’est pas encore cristallisé (respectivement 43% et 38% pourraient changer d’avis).
A l’inverse, les votes Renaissance et RN apparaissent relativement solides à 2 semaines de l’élection (respectivement 85% et 82% déclarent être sûrs de leur choix).
22% des électeurs potentiels pourraient se décider dans la dernière semaine
22% des électeurs potentiels affirment qu’ils prendront leur décision définitive lors de la dernière semaine, dont 10% la veille ou le jour même.
En nombre d’électeurs, il s’agit donc d’environ 5 millions d’électeurs qui pourraient se décider lors de la dernière semaine.
Cette dernière semaine apparaît particulièrement décisive pour les électeurs que se situent plutôt à gauche de l’échiquier politique (notamment ceux actuellement tentée par les listes PS et EELV ; respectivement 42% et 28% feront leur choix définitif en dernière semaine).
Le vote RN, un vote autant de conviction que de contestation (contre la politique nationale et l’UE)
Le vote Renaissance, un vote pro-européen et de soutien à Emmanuel Macron
Le vote PS, un vote pro-européen et de conviction
52% des électeurs potentiels de la liste RN expliquent leur choix par l’expression d’un mécontentement à l’égard de la politique d’Emmanuel Macron (33%) ou de l’Union Européenne (19%); et 45% par un soutien aux idées du RN.
Les électeurs potentiels de Renaissance et du PS se rejoignent sur le souhait d’exprimer leur attachement à l’UE (respectivement 29% et 31%). Pour 40%, le vote pour la liste de Valérie Hayer s’explique par la volonté de soutenir Emmanuel Macron, alors que pour 45% des électeurs potentiels du PS, c’est la volonté de soutenir les idées portées par la liste de Raphaël Glucksmann.
Principe d’une union entre pays européens : 2 Français sur 3 y sont favorables
65% des Français se disent favorables au principe d’une union entre pays européens, pour mettre en œuvre des politiques communes. Ce taux est inférieur (-5) à celui mesuré en mai 2018, en amont de l’élection européenne de 2019.
Cette opinion est très largement majoritaire auprès des électeurs potentiels des listes de gauche (y compris la France Insoumise, 81%), de la liste Renaissance et de la liste LR. Elle est en revanche minoritaire chez les potentiels électeurs du RN (45%).
A noter que d’un point de vue socio-démographique, les plus jeunes se montrent les plus favorables à ce principe d’union (87%), près de 20 points de plus que les autres catégories d’âge.
L’opinion à l’égard d’une union des pays européens se structure également autour de la situation financière, les plus aisés étant plus de 70% à soutenir ce principe alors qu’il est légèrement minoritaire auprès des plus modestes (43%).
Mais près de 2 Français sur 3 ne sont pas satisfaits de l’organisation et du fonctionnement actuels de l’Union européenne
64% des Français ne sont pas satisfaits du fonctionnement actuel de l’UE. Par rapport à 2019, ce chiffre est en recul (-8).
Cette insatisfaction est largement majoritaire auprès des électeurs potentiels du RN (85%) et de Reconquête (93%), alors qu’il est minoritaire chez ceux de Renaissance (26%).
Les électeurs des différentes listes de gauche et de la liste LR sont très partagés (entre 45% et 53% d’insatisfaits selon la liste).
A noter que les plus jeunes portent un regard beaucoup plus positif (61% auprès des 18-24 ans) que leurs aînés (inférieur à 50% auprès des autres classes d’âge, jusqu’à 29% auprès des plus de 50 ans).
Les Français souhaitent majoritairement plus de souveraineté nationale
52% des Français estiment que les Etats-membres doivent reprendre certains pouvoirs transférés à l’Union européenne. Ce chiffre est en recul (-5) par rapport à 2019. Le souhait de transférer davantage de pouvoirs à l’UE est très minoritaire (13%), et lui aussi en baisse (-4). Enfin, 34% pensent qu’il faut conserver l’équilibre actuel des pouvoirs entre Etats-membres et UE, une opinion en hausse de 9 points par rapport à 2019.
La volonté de davantage de souveraineté nationale est majoritaire parmi les électeurs potentiels du RN (80%) et de Reconquête (83%), alors que chez les électeurs de Renaissance, c’est le souhait de conserver l’équilibre actuel qui est majoritaire (47% ; 35% reprendre certains pouvoirs). Les électeurs potentiels des listes de gauche et de LR sont très partagés entre ces deux positions.
A noter que les plus jeunes sont une majorité à juger que l’équilibre actuel doit être conservé (55%), alors que 60% des plus de 50 ans souhaitent quant à eux que les Etats-membres reprennent des pouvoirs transférés à l’UE.
Télécharger le rapport : Les Français et les élections européennes – 7ème vague
Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon
ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection européenne de 2024. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 1 804 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 688 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 24 au 25 mai 2024.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.
Marge d’erreur comprise entre 1,0 et 2,8 points de pourcentage. »