Européennes : le RN au coude-à-coude avec LREM/MoDem

54% des Français se disent intéressés par l’élection européenne de mai 2019

A moins de 7 mois du scrutin, l’élection européenne de mai 2019 intéresse une courte majorité des Français (54%). Un intérêt à relativiser car seulement 15% d’entre eux se disent très intéressés contre 39% plutôt intéressés.

A l’inverse, 46% des Français déclarent ne pas être intéressés par ces élections.

L’engouement pour l’élection européenne varie nettement selon l’âge : il est plus fort chez les 65 ans et plus (69% intéressés) et plus faible chez les 25-34 ans (43%).

Cet intérêt diffère également selon la classe sociale : une majorité des cadres (60% intéressés) et des professions intermédiaires (54%) déclarent être intéressés, mais la majorité des employés et ouvriers déclarent ne pas être intéressés (60% pas intéressés).

Cette élection suscite un intérêt majoritaire auprès des électeurs du 1er tour de la présidentielle 2017 de Benoît Hamon (85% se disent intéressés), de François Fillon (74%), d’Emmanuel Macron (64%) et de Jean-Luc Mélenchon (59%). En revanche, les électeurs de Marine Le Pen sont plus partagés (52% intéressés, 48% pas intéressés). Les abstentionnistes de 2017 ne sont majoritairement pas intéressés par ces élections (72% pas intéressés).

72% des Français considèrent que l’élections européenne de 2019 est importante pour le futur de l’Union européenne

L’importance accordée par les Français à cette élection, à moins de 7 mois du scrutin, doit toutefois être relativisée : seuls 23% des Français estiment que cette élection est très importante et 49% plutôt importante.

A l’inverse, 27% des Français considèrent qu’elle ne sera pas importante pour le futur de l’UE.

Ce scrutin est jugé important par l’ensemble des catégories de population, mais l’intensité diffère :

  • Il est particulièrement important pour les 65 ans et plus (81% important), par rapport aux autres tranches d’âge (entre 66% et 74%)
  • Le résultat est également plus élevé chez les cadres (74%) et classes moyennes (72%), que chez les classes populaires (65%).
  • Les électeurs de M. Le Pen sont moins nombreux à accorder de l’importance à ces élections (64%), par rapport aux autres électorats (entre 77% et 87%)

A moins de 7 mois de l’élection européenne, le Rassemblement National (20%, +0.5) au coude-à-coude avec la liste LREM/MoDem, en nette baisse (19.5%, -4.5 points).

Moins de 7 mois avant l’élection européenne qui aura lieu fin mai 2019*, la liste du Rassemblement National est créditée de 20% des intentions de vote (+0.5 points par rapport à fin mai 2018), au coude-à-coude avec la liste LREM/MoDem/Agir (19,5%), en nette baisse (-4.5 points en 5 mois).

La liste Les Républicains obtient 15% (stable), devant la France Insoumise à 11% (+1).

Europe Ecologie-Les Verts est crédité de 7% (-1), au même niveau que la liste du Parti Socialiste (7%, +1) et de Debout La France (6.5%, +1).

La liste de l’UDI recueille 4% des intentions de vote (+2).

Les autres listes obtiennent moins de 3% des intentions de vote.

A noter qu’à ce stade, 44% des inscrits se déclarent tout à fait certain d’aller voter (note 10) à l’élection européenne, soit une hausse de 11 points en 5 mois.

Dans le détail, la chute de 4,5 points en 5 mois de la liste LREM/MoDem s’explique par une baisse du soutien des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron : 63% expriment une intention de vote pour la liste LREM/MoDem, en baisse de 8 points par rapport à fin mai 2018. Cette baisse se reporte notamment sur la liste UDI.

*Les listes ont été présentées uniquement avec le nom du parti ou mouvement politique, et sans tête de liste potentielle ou leader de chaque parti.

Raisons du vote : l’adhésion aux idées est la première motivation du vote (37%), devant le mécontentement envers l’exécutif (26%)

37% des personnes exprimant une intention de vote mettent en avant le fait de partager les idées de la liste et de la formation politique pour laquelle ils ont l’intention de voter. Cette raison est particulièrement présente auprès des électeurs potentiels de LREM/MoDem (58%) et d’EELV (44%). Elle est également la première raison du vote auprès des électeurs potentiels de la France Insoumise (33%) et des Républicains (32%).

L’expression d’un mécontentement vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron et du gouvernement d’Edouard Philippe apparaît comme la seconde motivation du vote (26%). Il s’agit même de la première raison auprès des électeurs potentiels du PS (40%) et du Rassemblement National (39%).

Plus loin, le souhait d’exprimer un mécontentement à l’égard de l’UE (13%), l’habitude de voter pour la même formation (11%) et le soutien à la personnalité en tête de liste ou le leader de la formation politique (9%) appariassent comme les autres motivations du vote. L’expression d’une critique de l’UE est plus élevée que la moyenne auprès des électeurs potentiels de la France Insoumise (23%) et du Rassemblement National (17%).

Principaux enjeux des européennes : la lutte contre le terrorisme (37%), la maîtrise des flux migratoires (35%), l’environnement (35%), la croissance économique (31%) et le chômage (30%)

Amenés à se positionner sur les principaux enjeux qui devront être au cœur de la campagne des européennes de mai 2019, les Français évoquent :

  • La lutte contre la menace terroriste (37% des citations, dont 12% en 1er). Ce thème est particulièrement cité par les électeurs potentiels de LR (48%) et du Rassemblement National (45%).
  • La maîtrise des flux migratoires (35%, dont 15% en 1er). Ce thème apparaît en n° 1 auprès des électeurs potentiels de LR (53%) et du RN (61%).
  • La lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement (35%, dont 12% en 1er). Ce thème est celui le plus cité auprès des électeurs potentiels d’EELV (65%), de LFI (51%) et du PS (41%).
  • La croissance économique (31%, dont 10% en 1er). C’est auprès des électeurs potentiels de LREM/MoDem (47%, 1eritem cité) et de LR (49%) que le thème est le plus évoqué.
  • La lutte contre le chômage (30%, dont 11% en 1er). Cet enjeu apparaît important auprès des électeurs potentiels de LFI (45%) et du PS (40%).

Viennent ensuite la défense des frontières extérieures de l’Union européenne (21%, dont 7% en 1er) et la protection sociale des citoyens européens (20%, dont 5% en 1er).

Les autres thèmes sont cités par moins de 15% des Français : le fonctionnement des institutions de l’Union européenne (14%), la lutte contre la fraude fiscale (14%), l’éducation des jeunes (14%), la protection des consommateurs (11%), la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes (11%), la promotion des droits de l’homme et de la démocratie (11%) et la protection des données personnelles (4%).

Image des dirigeants étrangers : plutôt positive pour Angela Merkel et très négative pour Donald Trump et Vladimir Poutine. Viktor Orbán et Matteo Salvini sont relativement méconnus

Interrogés sur l’image qu’ont les Français d’une sélection de dirigeants étrangers :

  • Angela Merkel est la seule personnalité interrogée à obtenir une majorité de bonne image (55%, dont 11% une très bonne image)
  • 75% des Français ont une mauvaise image de Donald Trump, dont 61% une très mauvaise image, seuls 14% ont une bonne image. Le président américain enregistre le plus mauvais solde (différence entre le % de bonne image et de mauvaise image). Les Français ont également majoritairement une image négative de Vladimir Poutine (62% mauvaise image, dont 41% une très mauvaise image).
  • Les Français sont partagés à l’égard de Matteo Salvini entre une mauvaise image (48%, dont 27% une très mauvaise image) et une méconnaissance (35%). De même pour Theresa May avec 46% de mauvaise image (mais seulement 18% de très mauvaise image) et 30% de méconnaissance.

Près d’un Français sur deux n’a ni une bonne ni une mauvaise image (48%) du Premier ministre hongrois Viktor Orban et 40% en ont une image négative (dont 26% une très mauvaise image).

Télécharger ici : Les Français et l’Union européennee / Sondage ELABE pour BFM TV / L’Opinion en direct

Crédits image : Håkan Dahlström / Flickr.com