« Je dois être performant-e »

Nous serions entrés dans l’ère de « néo-stakhanovisme » selon l’économiste Philippe Azkenazy : la course à la performance professionnelle fondée sur des objectifs chiffrés où le burnout est érigé en coût de l’excellence. La différence avec la Russie stalinienne de 1930, c’est que le culte de la performance ne se borne plus à la sphère strictement professionnelle : les normes managerielles modernes s’insinuent dans toutes les sphères de la société. Elles créent des Super-Vieux selon l’expression du New York Times les Superagers qui démultiplient leurs activités physiques et intellectuelles. Elles créent des super-parents. Et des super-individus, qui s’observent, aidés par les objets connectés. La règle nous fait culpabiliser de ne pas assez produire, de ne pas être assez actif et performant de façon tangible. La philosophe Antoinette Rouvroy parle de normopathie. Notre existence devient une entreprise qu’il faut faire fructifier. Comment échapper à une telle dictature ? Suivre le conseil de Pierre Bourdieu fédérant des « forces de résistance à l’instauration de l’ordre nouveau ».

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