Le déconfinement inquiète 2 Français sur 3
A moins d’une semaine du début du déconfinement, 67% (+4 points en une semaine) des Français se disent inquiets, dont 48% plutôt inquiets (stable) et 19% très inquiets (+4). A l’inverse, 33% se disent confiants (-4), dont 29% (-4%) plutôt confiants et seulement 4% (stable) très confiants.
En termes d’âge, le niveau d’inquiétude est maintenant majoritaire chez les 18-24 ans après une forte augmentation cette semaine (63%, +16). Chez les 65 ans et plus l’inquiétude a fortement augmenté (70%, +13).
D’un point de vue socio-économique, les cadres se démarquent des autres catégories socio-professionnelles par une baisse importante du niveau d’inquiétude (55%, -12), qui demeure plus élevée chez les professions intermédiaires (71%, +6), les ouvriers (69%, +3), et les employés (66%, -2).
Plutôt confiants la semaine dernière, les électeurs d’Emmanuel Macron ont basculé cette semaine dans l’inquiétude (56%, +12). Parmi les autres électorats, près de 7 Français sur 10 se disent inquiets. La progression est sensible chez Les électeurs de François Fillon (71%, +15) et de Benoît Hamon (71%, +13).
Une opinion de plus en plus critique sur la préparation du déconfinement
- 33% des Français estiment que la préparation du déconfinement est bien gérée par l’exécutif, une opinion en baisse de 12 points en une semaine. A l’inverse, le déconfinement est mal préparé pour 67% (+12) des Français, dont très mal par 29% (+8).
La bonne gestion du déconfinement est une opinion minoritaire et en baisse au sein de l’ensemble des catégories de population, et particulièrement chez les 18-24 ans (38%, -14), les 65 ans et plus (32%, -19), les parents (30%, -14) et les Français issus des catégories populaires (29%, -9). Politiquement, le sentiment de bonne gestion baisse au sein de tous les électorats : seul celui d’Emmanuel Macron garde un regard plutôt positif (62%, -14). Les électeurs de François Fillon sont maintenant une majorité à critiquer l’exécutif sur ce point (38%, -16). La critique est en hausse et majoritaire au sein de tous les autres électorats (21%-29% bien géré).
- 52% de la population considèrent que le soutien à l’économie française pour limiter les effets de la crise du Coronavirus est bien géré par l’exécutif (dont 10% très bien géré). Une opinion positive en baisse de 7 points en une semaine.
L’opinion positive sur la gestion de l’exécutif en la matière enregistre cette semaine des baisses notables auprès des 18-24 ans (56%, -8), et des 65 ans et plus (54%, -11). D’un point de vue socio-économique, les cadres (58%, -9) et les professions intermédiaires (55%, -9) ont une opinion plus positive, malgré des baisses importantes, que les ouvriers (53%, +6) et les employés (50%, -4). Le clivage est intense selon la situation financière : seuls 39% (-8) des personnes en difficulté financière considèrent que l’exécutif gère bien ce dossier, contre 61% (-4) des personnes aisées. Politiquement, la réponse économique est largement saluée par les électeurs d’Emmanuel Macron (83%, +2), plutôt saluée par ceux de François Fillon (64%, -7) et de Benoît Hamon (66%, -4), et plutôt contestée par ceux de Jean-Luc Mélenchon (44%, +1) et de Marine Le Pen (40%, -5).
- La gestion des masques et des tests par l’exécutif reste toujours vivement critiquée. Moins de 2 Français sur 10 considèrent que l’approvisionnement en masques FFP2 et masques chirurgicaux (17%, +1), et en tests pour détecter la maladie du Covid-19 (17%, -5) et a été bien géré par l’exécutif.
Les moins de 25 ans (29% pour les masques, et 25% pour les tests) et les cadres (24% aux deux) restent les plus indulgents à l’égard de l’exécutif. A l’inverse, les 65 ans et plus (10% et 11%) et les ouvriers (13% et 15%) sont les plus critiques.
Politiquement, si les électeurs d’Emmanuel Macron ont un regard plus positif que les autres électorats, ils ne sont qu’une minorité à souligner la bonne gestion sur ces dossiers (27% masques, et 30% tests, -6 points aux deux items).
Les Français doutent de la possibilité de mettre en place les gestes barrières à l’école et dans les transports en commun
Interrogés sur la faisabilité de respecter les gestes barrières et notamment la distance physique d’un mètre entre chacun, les Français sont largement convaincus qu’il sera impossible de mettre en place ces comportements :
- En école maternelle (91% non), une faisabilité remise en cause par la large majorité des Français au sein de toutes les catégories de population, y compris par les parents d’enfants scolarisés en école maternelle (83%)
- Dans les transports en commun (85%), lieu dans lequel les Franciliens ne croient pas à la faisabilité des gestes barrières (87%)
- En école primaire (81%), 84% des parents d’enfants scolarisés dans le primaire en doutent
Les Français sont une courte majorité à être sceptiques quant à l’application des gestes barrières dans les collèges (58% non). Les Français âgés de 65 ans et plus se montrent moins sceptiques que les autres classes d’âge (51% non). A noter que la majorité des parents de collégiens doute de la possibilité d’appliquer les gestes barrières (61% non).
Enfin, les Français sont partagés sur l’application des gestes barrières dans les lycées (51% non, 49% oui). Les 65 ans et plus sont une courte majorité à estimer cela possible (55% oui). Les parents de lycéens sont une courte majorité à en douter (53% non).
Une inquiétude toujours présente à l’idée d’utiliser les transports en commun, et pour les parents, de laisser leurs enfants retourner à l’école
A l’approche du déconfinement, deux situations provoquent les craintes d’environ 8 personnes sur 10 :
–83% (+5) des Français se disent inquiets (dont 48% très inquiets) d’utiliser les transports en commun, sentiment particulièrement élevé et en hausse dans la région parisienne (86%, +5)
–75% (-3) des parents se disent inquiets (dont 40% très inquiets) à l’idée de laisser leur enfants aller à l’école ou à la crèche
Deux autres cas de figure suscitent l’inquiétude d’une majorité de Français :
–68% (+3) des Français se disent inquiets (dont 22% très inquiets) à l’idée de rendre visite à des personnes âgées ou des personnes vulnérables, une inquiétude particulièrement forte chez les 25-34 ans (77%, +5), les catégories populaires (76%, +8), et chez les parents (73%, +1).
–La préoccupation reste également forte à l’idée de partir en weekend ou en vacances (57% (+3) des Français inquiets dont 20% très inquiets). Socialement, les cadres restent les moins inquiets malgré une hausse (49%, +8)
Deux autres situations inquiètent une part importante des Français :
–A la faveur d’une hausse de 8 points cette semaine, 51% des Français sont inquiets (dont 10% très inquiets) à l’idée de faire leurs courses. Un niveau d’inquiétude en hausse chez les 25-64 ans (entre + 9 et +12 points), en particulier chez les 25-34 ans (63%, +12), ainsi que chez les catégories populaires (55%, +11)
–50% (+2) des actifs en emploi se disent inquiets à l’idée d’aller travailler (dont 14% très inquiets). L’inquiétude reste majoritaire parmi les actifs qui ont cessé de travailler (59%, +2) ou qui sont passés en télétravail (54%, -4). Elle reste minoritaire mais connait une forte progression chez les actifs ayant maintenu leur activité professionnelle en présentiel (44%, +9).
Enfin, 45% (+2) sont inquiets à l’idée de rendre visite à des amis ou de la famille. (dont 10% très inquiets).
Une inquiétude toujours présente à l’idée d’utiliser les transports en commun, et pour les parents, de laisser leurs enfants retourner à l’école
A l’approche du déconfinement, deux situations provoquent les craintes d’environ 8 personnes sur 10 :
–83% (+5) des Français se disent inquiets (dont 48% très inquiets) d’utiliser les transports en commun, sentiment particulièrement élevé et en hausse dans la région parisienne (86%, +5)
–75% (-3) des parents se disent inquiets (dont 40% très inquiets) à l’idée de laisser leur enfants aller à l’école ou à la crèche
Deux autres cas de figure suscitent l’inquiétude d’une majorité de Français :
–68% (+3) des Français se disent inquiets (dont 22% très inquiets) à l’idée de rendre visite à des personnes âgées ou des personnes vulnérables, une inquiétude particulièrement forte chez les 25-34 ans (77%, +5), les catégories populaires (76%, +8), et chez les parents (73%, +1).
–La préoccupation reste également forte à l’idée de partir en weekend ou en vacances (57% (+3) des Français inquiets dont 20% très inquiets). Socialement, les cadres restent les moins inquiets malgré une hausse (49%, +8)
Deux autres situations inquiètent une part importante des Français :
–A la faveur d’une hausse de 8 points cette semaine, 51% des Français sont inquiets (dont 10% très inquiets) à l’idée de faire leurs courses. Un niveau d’inquiétude en hausse chez les 25-64 ans (entre + 9 et +12 points), en particulier chez les 25-34 ans (63%, +12), ainsi que chez les catégories populaires (55%, +11)
–50% (+2) des actifs en emploi se disent inquiets à l’idée d’aller travailler (dont 14% très inquiets). L’inquiétude reste majoritaire parmi les actifs qui ont cessé de travailler (59%, +2) ou qui sont passés en télétravail (54%, -4). Elle reste minoritaire mais connait une forte progression chez les actifs ayant maintenu leur activité professionnelle en présentiel (44%, +9).
Enfin, 45% (+2) sont inquiets à l’idée de rendre visite à des amis ou de la famille. (dont 10% très inquiets).
L’opposition à la réouverture des écoles progresse dans l’opinion
70% des Français sont opposés (dont 37% très opposés) à la réouverture progressive des crèches, des écoles et des collèges à partir du 11 mai. L’opposition à cette mesure se consolide dans l’opinion : elle progresse de 10 points en une semaine et de 25 points en 3 semaines. A l’inverse, 30% (-10) d’entre eux sont favorables à cette mesure, dont « seulement » 7% (-2) très favorables.
Les populations les moins favorables à cette mesure sont les ouvriers (24%, -11), et les Français en difficulté financière (19%, -8). Seule une minorité de parents est aujourd’hui favorable à la réouverture des écoles (29%, -7). Parmi ces derniers, les plus favorables sont les parents d’enfants scolarisés en école maternelle (46%, +9) et dans une moindre mesure à l’école primaire (36%, +1). Les parents d’enfants du secondaire sont les moins favorables (27%, -13).
Le clivage politique s’atténue cette semaine à la faveur d’une baisse de l’assentiment au sein de tous les électorats :
- Plutôt favorables à cette mesure la semaine dernière, les électeurs d’Emmanuel Macron sont maintenant partagés (52% favorables, et 48% opposé) après une baisse de 15 points, et les électeurs de François Fillon ont basculé dans l’opposition (38% favorables, -14)
- L’opposition se consolide au sein des autres électorats : électeurs de Benoît Hamon (32% favorables, -7), les abstentionnistes (24%, -5), les électeurs de Marien Le Pen (21%, -5) et ceux de Jean-Luc Mélenchon (19%, -10)
Parmi les parents d’enfants scolarisés interrogés, 59% (stable) déclarent ne pas avoir l’intention de laisser leur enfant retourner à l’école après le 11 mai, dont 39% certainement pas (+4). A l’inverse, 33% (+1) en ont l’intention, dont 12% (-1) certainement. 8% (-1) n’ont pas encore pris de décision.
La part de parents qui ont l’intention de laisser leurs enfants retourner à l’école est minoritaire quel que soit l’âge des enfants. Elle est toutefois plus importante et en hausse chez les parents d’enfants scolarisés en maternelle (44%, +12) et dans une moindre mesure à l’école primaire (39%, +1), par rapport aux parents d’enfants scolarisés en collège (23%, -15) et en lycée (29%, -2).
8 Français sur 10 sont favorables au port du masque obligatoire dans les lieux accueillant du public
80% des Français sont favorables au port du masque obligatoire dans tous les lieux qui accueillent du public (les rues, les parcs, les jardins, les supermarchés, …), dont 46% très favorables et 34% plutôt favorables. A l’inverse, 20% sont opposés à cette mesure, dont 15% plutôt opposés et seulement 5% très opposés.
L’adhésion à l’obligation du port du masque s’intensifie nettement avec l’âge : 30% des moins de 35 ans se disent très favorables, 41% des 35-49 ans, 54% des 50-64 ans, jusqu’à 61% chez les 65 ans et plus.
Le port du masque est particulièrement approuvé par les femmes (84% favorables), et les électeurs d’Emmanuel Macron (87%).
Retrouver les siens constitue la priorité des Français à la sortie du confinement
Interrogés sur ce qu’ils aimeraient faire à partir du 11 mai lors de la levée progressive du confinement, les Français pensent en priorité à retrouver leurs proches :
- 59% souhaitent partager un moment avec leurs parents, leurs enfants ou un membre de leur famille (dont 37% en 1er). Un souhait particulièrement évoqué par les 50-64 ans (68%), les habitants du quart nord-est (66%), et les femmes (64%)
- 44% (dont 11% en 1er) partager un moment entre amis. Il s’agit de la première intention des 18-24 ans (53%) et des cadres (55%)
- Et 33% (dont 13% en 1er) serrer dans leurs bras les personnes qu’ils aiment
Une part importante des Français profitera de la liberté retrouvée pour :
- Faire une grande promenade dans un endroit qu’ils aiment (33%, dont 10% en 1er)
- Aller chez le coiffeur ou dans un institut de beauté (25%, dont 7% en 1er)
- Partir en week-end dans un rayon de 100 kms autour de leur domicile (15%, dont 3% en 1er). Une activité prévue par 24% des cadres et 23% des habitants des petites communes
- Faire du sport en extérieur ou en salle (12%, dont 4% en 1er), un besoin notamment exprimé par les 18-24 ans (24%)
- Faire les boutiques (10%, dont 3% en 1er), une activité envisagée par 17% des moins de 35 ans
Moins d’1 Français sur 10 envisage de participer à la vie associative (5%). Enfin, 6% n’ont pas vraiment d’idée en tête et souhaitent simplement pouvoir faire ce qu’ils veulent sans trop de contraintes
Alors que la situation sanitaire s’améliore, la confiance accordée à l’exécutif progresse légèrement
40% des Français font confiance à l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus (dont seulement 7% tout à fait confiance). Cette proportion connaît un léger rebond de 2 points, après une baisse constante depuis le 14 avril (-7 points). A l’inverse, 60% (-2) des Français ne lui font pas confiance, dont 28% (stable) pas du tout confiance.
La confiance en l’exécutif reste minoritaire au sein de toutes les catégories de population, à l’exception des 18-24 ans qui se montrent plus partagés (52% font confiance). Concernant les autres classes d’âge, la confiance est en hausse chez les 25-49 ans (41%, +8) et en baisse chez les 50 ans et plus (37%, -3).
D’un point de vue socio-économique, la confiance augmente légèrement cette semaine auprès des catégories populaires, que ce soit auprès des employés (41%, +5) ou des ouvriers (34%, +6) mais baisse auprès des cadres (45%, -3).
Politiquement, la confiance est majoritaire et stable auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (77%, +1). Elle se dégrade légèrement chez les électeurs de François Fillon (46%, -3), et plus fortement auprès des électeurs de Benoît Hamon (30%, -10). Malgré des hausses cette semaine, la défiance est solidement installée chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (24%, +5) et de Marine Le Pen (23%, +2).
Le clivage selon la situation financière reste important mais se resserre légèrement : la confiance est plus forte au sein des foyers bénéficiant d’une situation financière aisée (46%, -1), et en particulier très aisée (53%, -4), qu’au sein des foyers subissant une situation financière tendue (29%, +5).
L’inquiétude face à l’épidémie demeure à un niveau très élevé
8 Français sur 10 sont toujours inquiets de la propagation du Coronavirus, dont 51% (-6) plutôt inquiets et 29% (+8) très inquiets. Le niveau d’inquiétude enregistre une hausse cette semaine de 2 points sur l’ensemble des Français inquiets, et de 8 points sur les Français les plus inquiets (item très inquiets). A l’inverse, 20% (-2) ne sont pas inquiets.
Les femmes sont plus inquiètes que les hommes (87% contre 72%), il s’agit de l’écart le plus important jamais enregistré (15 points).
En termes d’âge, le niveau d’inquiétude reste le plus faible et baisse chez les 18-24 ans (68%, -4), et le plus élevé et en hausse chez les 65 ans et plus (84%, +2). A noter des hausses significatives cette semaine chez les 25-34 ans (81%, +6) et les 50-64 ans (80%, +4).
Géographiquement, l’inquiétude est particulièrement forte dans les régions les plus touchées par l’épidémie, à savoir la région parisienne (83%, +5) et le quart nord-est (82%, -2).
D’un point de vue socio-économique, le niveau d’inquiétude se creuse cette semaine entre les cadres (64%) à la faveur d’une baisse de 10 points, et les professions intermédiaires (85%, +9), les employés (78%, -1) et surtout les ouvriers (83%) après une hausse de 8 points.
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Crédits image : Capture d’écran BFMTV