Partagés sur le bon fonctionnement de l’assurance chômage, les Français apparaissent toutefois moins critiques qu’il y a 4 ans

L’opinion publique est divisée sur le bon fonctionnement du système d’Assurance-chômage actuel, un sentiment d’amélioration en progression en 4 ans

Alors que le gouvernement envisage une nouvelle réforme du système d’assurance-chômage, 53% des Français considèrent qu’il fonctionne bien (5% « très bien » et 48% « assez bien »), et 47% qu’il fonctionne mal, ce qui constitue un retournement de la tendance enregistrée il y a 4 ans. En effet, si on est loin d’un plébiscite et que l’opinion publique est assez partagée, on note une forte amélioration en 4 ans : +12 points par rapport à septembre 2018. Cette évolution trouve en partie sa source dans le soutien (de l’électorat Macron, de droite et Le Pen) aux réformes opérées lors du quinquennat précédent et plus probablement au climat actuel favorable de baisse du chômage.

Cette progression se fait principalement auprès des retraités : 59% estiment qu’il fonctionne bien, contre 31% en 2018. Même si les bases électorales ont évolué entre 2017 et 2022, la hausse est nette auprès des électeurs de droite, d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.

A date, 62% des électeurs d’Emmanuel Macron jugent qu’il fonctionne bien, 65% de ceux de Yannick Jadot, 56% de Valérie Pécresse, 52% de Jean-Luc Mélenchon, 46% de Marine Le Pen et 30% d’Éric Zemmour.

Le manque d’incitation du système d’Assurance chômage puis  le niveau trop faible des salaires, raisons principales du niveau de chômage selon les Français

Alors que le taux de chômage actuel s’élève à 7,3% selon l’Insee, le manque d’incitation du système d’assurance-chômage à reprendre un emploi (56%), devance le niveau trop faible des salaires (42%) comme facteur explicatif du chômage aux yeux des personnes interrogées. Contrairement au reste de la population, les ouvriers pointent d’abord les niveau bas des salaires (51%) comme cause du chômage, avant de mettre en avant le système d’indemnisation (48%). D’un point de vue politique, les différences sont nettes : si le manque d’incitation de l’assurance-chômage est le 1er motif cité par les électeurs de Macron, de Pécresse et de Marine Le Pen (environ 2/3, contre 1/3 de ceux de Jean-Luc Mélenchon), c’est la question des salaires qui est mise en avant par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (63%, contre 40% pour l’électorat Le Pen, 31% celui de Macron et 28% celui de Pécresse).

37% évoquent le poids des charges qui pèsent sur les entreprises (notamment dans l’électorat de droite), 33% le manque d’adaptation des formations au marché du travail (notamment chez les retraités) et 24% le manque d’embauche des entreprises (notamment chez les jeunes).

Projet de réforme : si l’adaptation des règles d’indemnisation en fonction du contexte économique est majoritairement soutenu, la régionalisation clive davantage

60% sont favorables à l’adaptation des règles d’indemnisation du chômage en fonction de la situation économique, 39% « opposés ».

Aller jusqu’à la différenciation des règles d’indemnisation en fonction du dynamisme économique régional diviserait davantage : 53% y seraient favorables, 47% y seraient opposés.

Ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron, ceux d’Éric Zemmour et les ménages les plus aisés qui sont les plus favorables à ces deux projets de réforme. L’électorat de gauche et les ménages les plus modestes sont beaucoup plus partagés ; Les électeurs de Yannick Jadot s’opposent même à la différenciation des indemnisations chômage en fonction de la situation économique des régions (70%).

L’objectif de plein emploi affiché par l’exécutif n’est pas crédible aux yeux des Français

76% estiment que viser le plein emploi d’ici 2027 n’est pas un objectif crédible.

Cette opinion est majoritairement partagée dans l’ensemble de la population, à l’exception des électeurs d’Emmanuel Macron qui sont une très courte majorité à le trouver crédible (53%).

 

Télécharger le rapport : Les Français et le chômage

Crédits image : Unsplash/Marten Bjork