La philosophe Florence Burgat, directrice de recherche à l’INRA a publié L’Humanité Carnivore. Un livre qui questionne une habitude profondément ancrée dans nos existences d’êtres humains, et cela depuis l’antiquité : manger de la viande. Une habitude qui tient au départ du mythe du Cro-Magnon que la chasse a rendu Homme. Pourtant manger des animaux n’est pas vital alors qu’il existe pléthore d’autres aliments à même de subvenir à nos besoins nutritifs. Le goût de la viande n’est pas, pour la philosophe, la raison de notre attachement pérenne à abattre. Dans cet acte réside l’affirmation de l’Homme de ne pas considérer l’animal comme notre égal d’un point de vue moral. Et si le rapprochement entre un tartare et le morceau cadavérique d’un être vivant ne se fait pas, c’est qu’on substitue cette réalité à une autre : dès lors que l’animal entre dans notre cuisine ou sur l’assiette, il bascule dans la sphère de « consommation alimentaire ». Cependant une autre consommation est-elle possible ? Les viandes végétales gagnent du terrain mais la viande de synthèse réunit décidément très peu d’adeptes.
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