Les Français et le budget

Pour près d’un Français sur deux, la situation économique de la France est extrêmement grave et fait craindre le scénario d’une faillite de l’Etat

47% des Français estiment que la situation économique et financière du pays est tellement grave qu’il y a un risque de faillite de l’Etat, de ne plus pouvoir rembourser la dette (et ses intérêts). Cette opinion est largement majoritaire auprès des électeurs RN (67%).

S’ils la jugent grave, 47% des Français pensent quant à eux que le risque n’est pas « vital » et que la France pourra toujours rembourser la dette et ses intérêts, un diagnostic plus fortement partagé auprès des électeurs Ensemble (63%).

Qui est responsable de la situation ? Les gouvernements des 3 dernières décennies, dont ceux d’Emmanuel Macron (et notamment le « quoi qu’il en coûte »)

La mauvaise gestion des gouvernements des 30 dernières années est citée par 68% des Français comme une des trois causes de l’aggravation du déficit public (dont 33% citée en 1er), suivi de la mauvaise gestion d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements (58%, dont 28% en 1er) et la crise Covid et les aides aux ménages et entreprises du « quoi qu’il en coûte » (48%, dont 14% en 1er).

Si les différents électorats se rassemblent pour pointer du doigt la mauvaise gestion des gouvernements des 30 dernières années, les électeurs Ensemble et LR citent comme 2ème raison la crise Covid (respectivement 65% et 66%), alors que les électeurs NFP et RN évoquent plutôt une mauvaise gestion d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements (respectivement 75% et 72%).

La faiblesse de la croissance économique, l’augmentation des dépenses sociales, le contexte international et les mesures anti-inflation sont citées par moins de 40% des Français.

Répartition de l’effort budgétaire proposée par M. Barnier : pour l’opinion, il doit être encore davantage porté par la baisse des dépenses publiques

Alors que Michel Barnier a annoncé 40 milliards de baisse des dépenses publiques et 20 milliards de recettes fiscales supplémentaires, 52% estiment que l’effort budgétaire devrait porter encore davantage sur la baisse des dépenses publiques, notamment parmi les électeurs du RN (65%).

En revanche, 32% des Français estiment que la répartition proposée par le Premier ministre est équilibrée. Les électeurs Ensemble et LR sont partagés, mais penchent légèrement en faveur d’une baisse plus nette des dépenses publiques (respectivement 50% et 53%, contre 41% et 42% qui jugent la répartition équilibrée).

16% des Français estiment à l’inverse qu’il faudrait davantage porter l’effort sur la hausse des impôts et taxes pour les plus fortunés et les grandes entreprises. L’électorat du NFP est très partagé : 37% hausse des impôts et taxes ; 33% baisse de la dépense publique ; 29% répartition équilibrée.

L’augmentation des impôts pour les plus fortunés et les grandes entreprises fait craindre une perte d’attractivité et une dégradation de la situation économique

56% des Français craignent que l’augmentation des impôts pour les grandes entreprises et les ménages les plus fortunés proposée par Michel Barnier provoque une baisse de l’attractivité économique de la France.

Pour chacun des électorats, environ 6 électeurs sur 10 partagent cette opinion, à l’exception des électeurs NFP (57%) qui estiment en majorité qu’il n’y aura pas d’impact sur l’attractivité économique du pays.

Débat M. Barnier / G. Darmanin sur l’effort fiscal : les Français peinent à trancher entre hausse du temps de travail ou hausse des impôts pour les plus fortunés et les grandes entreprises

Les Français sont très partagés face au débat entre Gérald Darmanin et Michel Barnier, l’ancien ministre de l’Intérieur proposant d’augmenter le temps de travail (passage au 36/37 heures dans le secteur public, suppression d’un jour férié, 2ème jour de carence dans la fonction publique) au lieu d’augmenter les impôts.

  • 32% optent pour la proposition de Michel Barnier (hausse des impôts pour les plus fortunés et les grandes entreprises), notamment parmi les électeurs NFP (52%)
  • 25% estiment qu’il faut faire les deux en même temps, notamment parmi des électeurs LR (43%) et Ensemble (35%)
  • 16% préfèrent la proposition de Gérald Darmanin (hausse du temps de travail)
  • 27% rejettent ces deux propositions, notamment parmi les électeurs RN (32%).

Faire davantage contribuer les retraités ? Perçue comme injuste, la piste est massivement rejetée par l’opinion

Alors que la piste de faire davantage contribuer les retraités a été évoquée dans le débat public (plus souvent propriétaires et avec un niveau de vie équivalent au reste de la population), 80% des Français (93% des retraités et 76% des actifs) estiment que cela serait injuste de les faire davantage contribuer que le reste de la population, ils récoltent le fruit de leur travail et ne sont pas responsables de la situation économique du pays. Cette opinion est très largement partagée par l’ensemble des catégories de population et des électorats.

A l’inverse, seuls 19% estiment qu’il serait normal de les faire davantage contribuer étant donné leur niveau de vie équivalent au reste de la population et le fait qu’ils sont plus souvent propriétaires.

« Allocation sociale unique » : sur le principe, la mesure évoquée par Michel Barnier est largement soutenue

70% des Français se déclarent favorables sur le principe à la création d’une allocation sociale unique, visant à fusionner les différentes prestations sociales et qui permettrait selon le Premier ministre « que le travail paie plus que l’addition des allocations ». Hormis les électeurs NFP qui sont partagés sur la mesure (51% « favorable » ; 49% « opposé »), les autres électorats soutiennent largement le principe d’une allocation sociale unique.


Télécharger le rapport : Les Français et le budget

Crédits image : Finance Argent Billets – Pixabay