La nomination d’un nouveau Premier ministre ne permet pas au président de la République de reprendre un nouveau souffle
A la suite de la nomination de Michel Barnier à Matignon, un quart des Français (25%, -2 points) interrogés par Elabe pour Les Echos accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Après avoir enregistré une légère progression durant la période estivale et des Jeux Olympiques (+3 points en juillet et en août), le président retrouve un niveau de confiance relativement fragile, proche de ses plus bas niveaux (23% sur le premier mandat et 24% sur le deuxième mandat). Dans le même temps, la défiance progresse plus fortement encore : 71% (+3 points) des Français ne lui font pas confiance dont 44% (+5 points) pas du tout confiance. Alors qu’elle était de 33% en janvier 2023, cette mesure évolue entre 37% et 44% depuis cette date.
Politiquement, alors que jusqu’à présent il gardait la confiance de son électorat, elle baisse de 9 points ce mois-ci (65%) auprès de ses électeurs de premier tour et de 6 points auprès de ses électeurs de second tour (46% – c’est la première fois que cette mesure descend sous les 50% depuis mai 2022) : ces niveaux sont les plus bas enregistrés depuis la crise des gilets jaunes à l’hiver 2018-2019. Il enregistre également une baisse auprès de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (-4 points) tandis qu’il progresse auprès des électeurs de Marine Le Pen (+5 points) ; malgré ces évolutions, la confiance accordée par ces deux électorats reste faible (respectivement 11% et 12%). 18% (-1 point) des abstentionnistes lui font confiance.
Professionnellement, la confiance accordée au Président évolue positivement auprès des cadres (39%, +4 points). A l’inverse, elle reste stable auprès des professions intermédiaires (22%) et des catégories populaires (20%) et baisse légèrement auprès des retraités (26%, -2 points) ; ces trois populations apparaissent globalement peu convaincues de l’action du président de la République. Au niveau de l’âge, ce sont les moins de 25 ans qui sont les plus nombreux à lui faire confiance (32% vs 23-25% pour les autres tranches d’âges).
31% des Français font confiance à M. Barnier comme Premier ministre, un niveau proche de celui de G. Attal à sa prise de fonction
48% ne lui font pas confiance et 21% n’ont pas d’opinion. Michel Barnier suscite un niveau de confiance proche de celui de Gabriel Attal à son arrivée à Matignon (32% et 11% sans opinion), inférieur à celui d’Edouard Philippe (36% et 21% sans opinion) et de Jean Castex (36% et 21% sans opinion), mais supérieur à celui d’Elisabeth Borne (27% et 22% sans opinion) lors de leur arrivée à Matignon.
Politiquement, les soutiens dans l’opinion de Michel Barnier sont très différents de ceux du président de la République et de l’ancien premier ministre, Gabriel Attal. Il n’obtient la confiance que de 59% des électeurs d’Emmanuel Macron (soit 6 points de moins que le président de la République), mais de 71% des électeurs de Valérie Pécresse (soit 49 points de plus), de 26% de ceux de Marine Le Pen (soit 14 points de plus) et de 40% de ceux d’Éric Zemmour (soit 32 points de plus). En termes d’âge, il obtient la confiance de 45% des plus de 65 ans (soit 20 points de plus), mais celle plus fragile des autres classes d’âges (entre 26% et 30% pour les 18-65 ans). Professionnellement, ses points d’appui sont en revanche plus proches de ceux du Président : il obtient la confiance de 44% des cadres, mais de 21% des professions intermédiaires et de 23% des catégories populaires.
Si le Premier ministre et le président de la République suscitent un niveau de confiance similaire dans l’agglomération parisienne (respectivement 29 et 30%), Michel Barnier apparaît plus populaire dans les communes rurales (30% vs 20%) et dans les villes en région (32% vs 24%).
Gabriel Attal devient la personnalité politique ayant la meilleure image et devance légèrement Edouard Philippe
Gérald Darmanin continue sa progression
Après son départ de Matignon, Gabriel Attal devient la première personnalité de l’Observatoire politique avec 44% d’image positive, dont 10% d’image très positive. Il enregistre une progresse de 5 points depuis sa dernière mesure en janvier 2024, avant sa prise de fonction comme premier ministre. Premier depuis août 2020, Edouard Philippe recule d’une place et obtient 43% (-2 points). Jordan Bardella (38%, -1 point) et Marine Le Pen (37%, stable) complètent le classement. Après des Jeux olympiques réussis d’un point de vue sécuritaire, Gérald Darmanin progresse de 3 points, à 34% ; depuis juin il enregistre une progression de 10 points. Raphaël Glucksmann (29%, -1 point) et Fabien Roussel (29%, +3 points) sont les premières personnalités de gauche du classement. Bernard Cazeneuve est 13e avec 27% (+6 depuis juillet 2024), ex-aequo avec François Hollande (-1 point). Elisabeth Borne obtient 24%, soit 2 points de plus qu’en février 2024. Ségolène Royal est à 22%
Lucie Castets enregistre la plus forte progression de ce mois (21%, +6 points) à la faveur d’un gain de notoriété (36% de sans opinion, -16 points). Valérie Pécresse (20%, +4 points) et Anne Hidalgo (19%, +3 points) bénéficient sans doute également de la réussite des Jeux olympiques de Paris. Avec 17% d’image positive (+1 point), Jean-Luc Mélenchon occupe aujourd’hui la 30e place du classement. David Lisnard obtient 15%, il est la personnalité la moins connue du classement en septembre (59% sans opinion).
Auprès des électeurs de gauche, de nombreuses personnalités du Nouveau Front Populaire progressent après avoir enregistré des baisses en août : Fabien Roussel est en tête avec 59% (+8 points, après -8 le moins dernier). Lucie Castets se fait connaître (25% sans opinion, -23 points), elle progresse fortement (52%, +21 points) et se classe deuxième, devant François Ruffin (51%, dont 23% de très bonne image, +6 points, après -11 points en août), Raphaël Glucksmann (48%, -1 point, après -10), Olivier Faure (46%, +4 points, après -8). Avec 37%, Anne Hidalgo progresse de 8 points. Edouard Philippe recule de 9 points et se situe au même niveau que Gabriel Attal (31%).
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal prend la tête du classement (83%, dont 29% de très bonne image ; soit 6 points de plus qu’en janvier 2024) et bénéficie du recul d’Edouard Philippe après sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle (73%, -10 points). Gérald Darmanin est troisième (67%) malgré un léger repli (-2 points). Elisabeth Borne (62%, soit 4 points de plus qu’en février) est 4e et devance Bruno Le Maire (56%, -4 points) et Bernard Cazeneuve (53%, +4 depuis juillet). François Bayrou recule de 8 points, à 46% et Rachida Dati de 11 points, à 40%.
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen (89%, -4 points) et Jordan Bardella (88%, -4 points) occupent le haut du classement. Viennent ensuite, plus bas, Marion Maréchal – qui enregistre un recul important (59%, -10 points) – et Éric Ciotti (53%, stable), puis Nicolas Dupont-Aignan (42%, soit 2 points de plus qu’en juin 2024) et Éric Zemmour (41%, -3 points).
Télécharger le rapport : L’Oservatoire politique – Septembre 2024