Politique migratoire et d’asile de la France : 61% la jugent trop laxiste (-5 points en 5 mois).
Une majorité (61%, -5 points par rapport au 17 et 18 janvier 2018) de Français juge que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste, 26% (+2) qu’elle est juste comme il faut. Enfin, 13% (+3) l’estiment trop ferme.
Auprès de l’ensemble des catégories de population, le sentiment d’un laxisme est assez nettement majoritaire. Seuls les cadres, et dans une moindre mesure les plus jeunes, font exception.
Alors que 42% des cadres (-13) estiment toujours qu’elle est trop laxiste, 35% (+10) jugent qu’elle est juste comme il faut, et 22% qu’elle est trop ferme (+2).
Si 51% (-7) des personnes âgées de 18 à 24 ans estiment qu’elle est trop laxiste, près d’un quart des jeunes (23%, +11) pensent qu’elle est trop ferme et 26% (-4) qu’elle est juste comme il faut.
En revanche, le sentiment de laxisme est plus nettement partagé auprès des personnes les plus âgés (66% des personnes de 65 ans et plus), des catégorie populaires (68%) et auprès des habitants des zones rurales et des petites agglomérations (64% au sein des communes rurales, 65% dans les communes de 2 000 à moins de 20 000 habitants).
D’un point de vue politique, 88% (-1) des électeurs de Marine Le Pen et 76% (-6) de ceux de François Fillon pensent que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste. Ce taux est de 62% (-12) auprès des abstentionnistes.
Les électeurs d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon sont plus partagés : 45% (-3) et 41% (-7) estiment qu’elle est trop laxiste, alors que respectivement 37% (-7) et 27% (-6) la jugent juste comme il faut. 18% (+10) et 32% (+13) la trouvent trop ferme, des scores en hausse sensible.
Enfin, les électeurs de Benoît Hamon sont avant tout partagés entre une politique perçue juste comme il faut (44%, +7) et trop ferme (35%, +1). 21% (-8) la trouvent trop laxiste.
Les Français sont majoritairement opposés à l’accueil des migrants économiques, partagés sur les migrants retrouvant leur famille mais plutôt favorables à l’accueil des réfugiés politiques.
Les Français sont largement opposés à l’accueil en France des migrants économiques (70% y sont opposés, dont 31% très opposés).
Ils sont partagés au sujet des migrants retrouvant leur famille en France (47% y sont favorables et 52% y sont opposés, dont 24% très opposés).
En revanche, les Français sont majoritairement favorables à l’accueil des réfugiés politiques (62% y sont favorables, dont 20% très favorables).
Les plus jeunes et les cadres sont plus favorables à l’accueil des réfugiés politiques (respectivement 67% et 78%), des migrants retrouvant leur famille (58% et 57%) et des migrants économiques (45% et 42%), par rapport aux autres catégories de population.
La taille d’agglomération de résidence a également un impact sur l’opinion des Français à ce sujet : plus les Français habitent dans une grande ville, plus ils sont favorables à l’accueil des migrants (11 à 17 points de plus que pour les habitants des zones rurales).
Ce sujet est clivant d’un point de vue politique :
- les électeurs de Benoit Hamon et de Jean-Luc Mélenchon sont majoritairement favorables à l’accueil des réfugiés politiques (94% et 84%) et des migrants retrouvant leur famille en France (81% et 71%). Leur opinion est plus partagée au sujet des migrants économique(59% et 53%).
- les électeurs d’Emmanuel Macron, sont plutôt favorables à l’accueil des réfugiés politiques (79%) et des migrants retrouvant leur famille (63%). En revanche, ils sont majoritairement opposés à l’accueil des migrants économiques (64% y sont opposés).
- les électeurs de François Fillon sont plutôt favorables à l’accueil des réfugiés politiques (62%), mais majoritairement opposés à l’accueil des migrants retrouvant leur famille en France (63%) et des migrants économiques (80%).
- les électeurs de Marine Le Pen sont largement opposés à l’accueil des trois catégories de migrants et de réfugiés (de 78% à 94% d’opposés).
Aquarius : pour près de deux Français sur trois, la France ne devait pas accueillir le navire
Interrogés sur le rôle de la France suite au refus de l’Italie d’accueillir l’Aquarius (navire humanitaire avec plus de six cents migrants et réfugiés à son bord), 64% des Français pensent que la France ne devait pas accueillir le navire (dont 32% non, pas du tout).
A l’inverse, 35% pensent que la France aurait dû accueillir le navire, dont 12% oui tout à fait et 23% oui, plutôt.
Si l’ensemble des catégories sociodémographiques partage ce constat, il est encore plus fort auprès des personnes âgées de 65 ans et plus (73%), des habitants des communes rurales (69%) et des petites agglomérations (entre 65% et 68%).
A l’inverse, les plus jeunes (49% oui, 51% non) et les cadres (50% oui, 50% non) sont plus partagés.
D’un point de vue politique,
- les électeurs de Benoit Hamon et de Jean Luc Mélenchon pensent majoritairement que la France aurait dû accueillir le navire (respectivement 68% et 56%).
- Une courte majorité (53%) des électeurs d’Emmanuel Macron estime que la France ne devait pas l’accueillir, 47% pensent le contraire.
- Les électeurs de Marine Le Pen, François Fillon et les abstentionnistes pensent très largement que la France ne devait pas accueillir le navire (respectivement 90%, 76% et 67%).
Fermeture des ports en Italie : deux Français sur trois sont d’accord avec cette décision
Interrogés sur la décision de l’Italie de fermer ses ports et de ne plus accueillir les bateaux d’ONG ayant recueilli des migrants et des réfugiés, 67% des Français sont d’accord avec cette décision, dont 34% tout à fait d’accord.
A l’inverse, 32% ne sont pas d’accord avec cette décision.
La décision de l’Italie est encore plus nettement partagée auprès des personnes âgés de 65 ans et plus (72% d’accord) et des catégories populaires (73%).
A l’inverse, l’opinion des plus jeunes (61% d’accord et 39% pas d’accord) et des classes moyennes (61% d’accord, 38% pas d’accord) est moins tranchée que celle de l’ensemble des Français.
Une courte majorité (52%) des cadres se montrent même en désaccord avec la décision de l’Italie (48% sont d’accord).
D’un point de vue politique,
- les électeurs de Benoît Hamon et de Jean Luc Mélenchon sont majoritairement en désaccord avec la décision de l’Italie (respectivement 69% et 54%).
- Les électeurs d’Emmanuel Macron sont partagés : 53% expriment leur accord avec la décision de l’Italie, 46% leur désaccord.
- Les électeurs de Marine Le Pen, de François Fillon et les abstentionnistes sont très largement d’accord avec la décision de l’Italie (respectivement 90%, 82% et 69%).