Les Français prêts à réduire leur consommation d’énergie à condition que l’effort soit collectif et que les prix n’augmentent pas

Pour des raisons financières, plus d’1 Français sur 2 a renoncé au cours des derniers mois à effectuer des déplacements en voiture et presque autant à se chauffer convenablement

Au cours des derniers mois, 54% des Français déclarent avoir renoncé à effectuer des déplacements en voiture et 46% à chauffer convenablement leur logement (baisser le chauffage) pour des raisons financières.

Le renoncement à des déplacements en voiture concerne une majorité de Français dans la plupart des catégories de population.

Certains groupes sont toutefois plus impactés que d’autres :

  • Géographiquement, 61% des résidents des communes rurales ont renoncé à utiliser leur véhicule contre 54% dans les communes urbaines de province et 45% dans l’agglomération parisienne.
  • Les personnes qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois sont plus touchées (72%) que celles qui ne doivent pas se restreindre (40%)
  • Enfin, politiquement, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (65%) et de Marine Le Pen (64%) sont plus nombreux à avoir renoncé à un déplacement en voiture ces derniers mois que les électeurs d’Emmanuel Macron (42%) et Valérie Pécresse (42%).

La baisse du chauffage concerne avant tout les 35-64 ans (52% contre 33-43% dans les autres catégories d’âge), les personnes résidant dans les communes rurales (54%, contre 43% dans les autres catégories d’agglomération) et celles qui connaissent des fins de mois difficiles (65%).

Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen sont ceux qui se sont le plus privés (55%) juste devant ceux de Jean-Luc Mélenchon (49%). A contrario, les électeurs d’Emmanuel Macron sont les moins concernés (39%).

Pour éviter des risques de pénuries cet hiver et limiter la hausse des prix de l’énergie, plus de 6 Français sur 10 se disent prêts à réduire leur consommation d’énergie dès aujourd’hui

63% des Français se disent prêts à réduire dès aujourd’hui leur consommation d’énergie (gaz, électricité, essence) pour éviter des risques de pénuries cet hiver et limiter la hausse des prix de l’énergie, dont 22% beaucoup réduire et 41% un peu réduire.

31% estiment déjà consommer le minimum de ce dont ils ont besoin et 6% pourraient réduire mais ne souhaitent pas changer leurs habitudes.

Une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population se disent prêts à réduire leur consommation, quelques écarts sont à noter :

  • Les cadres et professions intermédiaires (70%) sont plus nombreux à déclarer être prêts à réduire leur consommation d’énergie (70%) que les catégories populaires (59%)
  • Les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (68%) par rapport à ceux qui doivent se restreindre (56%)
  • Les moins de 50 ans (65%-68%) par rapport aux plus de 50 ans (58%-60%)
  • Les habitants des agglomérations urbaines (63%-67%) sont également plus nombreux à déclarer être prêt à adopter un mode de vie plus sobre d’un point de vue énergétiques que ceux des communes rurales (55%)
  • Et politiquement, les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour de la Présidentielle (70%) par rapport à ceux de Marine Le Pen (55%) et de Jean-Luc Mélenchon (57%)

A noter que parmi les catégories qui se disent moins prêtes à réduire leur consommation, on note une plus grande proportion qui estime déjà être au minimum de ce dont ils ont besoin (entre +3 et +11 par rapport à l’ensemble des Français).

Enfin, une proportion non négligeable des 18-24 ans (15%) et des abstentionnistes (10%) déclarent qu’ils ne souhaitent pas changer leurs habitudes.

Une réduction de la consommation qui se matérialiserait par une multitude d’actions au quotidien : programme « éco » du lave-linge/vaisselle, ampoules LED, déconnexion des appareils en veille…

Dans le détail, pour éviter des risques de pénuries cet hiver et limiter la hausse des prix de l’énergie : 82% des Français seraient prêts à privilégier le programme « eco » de leur lave-linge ou lave-vaisselle, 79% à changer leurs ampoules classiques pour des LED, 72% à débrancher systématiquement leur appareils en veille (ordinateur, écran, box internet, machine à laver, etc.), 67% à baisser le chauffage à leur domicile, 66% à baisser la température de l’eau lorsque ils prennent une douche ou un bain, 64% à réduire leurs déplacements en voiture, 50% à moins utiliser leur sèche-linge, davantage laisser sécher leur linge à l’air libre (contre 11% non et 39% se déclarent non concernés ne possédant pas cet appareil) et 45% à moins utiliser de climatiseurs ou ventilateurs cet été (contre 19% non et 36% ne sont pas concernés).

Mais un effort accepté à 2 conditions : que tout le monde y participe et la garantie que les prix n’augmentent pas

Parmi les Français qui seraient prêts à réduire leur consommation d’énergie, 90% le feraient sous au moins 1 condition :

  • Que tout le monde participe à cet effort (62%)
  • Que le gouvernement et les entreprises de l’énergie garantissent qu’en contrepartie de cet effort, les prix n’augmentent pas (58%), une condition particulièrement citée par les Français qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois (60%) ou qui ne doivent pas se restreindre mais qui ne parviennent pas à épargner (62%, contre 44% chez les Français qui épargnent)
  • Que l’effort soit limité (15%)

A contrario, 10% des Français le feraient sans condition, une part qui monte jusqu’à 17% chez les sympathisants écologistes et les Français qui bouclent leurs fins de mois en épargnant, et jusqu’à 21% chez les Français qui se disent prêts à beaucoup réduire leur consommation.

Télécharger le rapport : Les Français et la sobriété énergétique

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