Alors que la confiance envers le président de la République continue de baisser (32%, -2), celle de la Première ministre apparaît fragile (27%)
Un mois après son élection, le président de la République obtient la confiance de 32% des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Cette mesure est inférieure de 2 points à celle effectuée après sa victoire, il y a un mois. La part de Français lui faisait confiance baisse même de 8 points depuis mars 2022 et l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine (40%). A l’inverse, 59% (+1) des Français ne lui font pas confiance, dont 31% (=) pas confiance du tout.
Le clivage politique reste très marqué : malgré une baisse de 5 points, Emmanuel Macron garde la confiance de la très grande majorité de son électorat du 1er tour de 2022 (86%). Il perd une partie du soutien des électeurs, à gauche, de Yannick Jadot (37%, -12) et, à droite, de Valérie Pécresse (41%, -8). Environ 1/5 des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (18%, -4) et des abstentionnistes (22%, -1) lui accordent leur confiance. Cette proportion chute à 1/10 auprès des électeurs d’Éric Zemmour (11%, -4) ou de Marine Le Pen (13%, +3).
D’un point de vue professionnel, la confiance accordée au président baisse chez les cadres (37%, -8) et les retraités (39%, -8), deux populations qui lui restent néanmoins plus favorables. Elle est plus fragile, mais reste stable auprès des professions intermédiaires (31%, -1) des catégories populaires (25%, -1).
En termes d’âge, le soutien accordé au président progresse auprès des 18-24 ans (38%, +5) mais baisse auprès des 65 ans et plus (41%, -7). Ces deux catégories de populations continuent néanmoins de lui affirmer un soutien plus fort (27-28% pour les générations intermédiaires).
Pour sa première mesure comme Première ministre, Elisabeth Borne obtient la confiance de 27% des Français. A l’inverse, 51% d’entre eux déclarent ne pas lui faire confiance (dont 28% pas du tout), tandis que 22% ne se prononcent pas. A titre de comparaison, la cote de confiance d’Edouard Philippe et de Jean Castex s’établissait à 36% lors de leur prise de fonction, respectivement en mai 2017 et en août 2020.
D’un point de vue politique, Elisabeth Borne bénéficie du soutien de 70% des électeurs d’Emmanuel Macron, de 41% des électeurs de Yannick Jadot et de 35% des électeurs de Valérie Pécresse. Elle obtient la confiance de 15% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de 16% des abstentionnistes et d’environ un dixième des électeurs de Marine Le Pen (11%) et d’Éric Zemmour (8%).
En termes d’âge, sa cote de confiance est plus haute auprès des plus de 65 ans (39%), alors qu’elle est inférieure à 25% auprès des autres classes d’âges. Un clivage qu’on retrouve au niveau professionnel : elle n’obtient la confiance « que » de 26% des cadres (soit 11 points de moins qu’Emmanuel Macron), de 22% des professions intermédiaires (soit 9 points de moins) et de 19% des catégories populaires, mais de 38% des retraités (un score proche de celui obtenu par le président).
Les deux « ex-Premiers ministres », Edouard Philippe et Jean Castex sont les personnalités politiques préférées des Français
Près de deux ans après son départ de Matignon (juillet 2020), Edouard Philippe est toujours et largement la personnalité préférée des Français (47%, -1). Jean Castex lui emboite le pas et devient, un mois après son départ du Gouvernement, la deuxième personnalité du baromètre politique (36%, +4). Malgré une baisse de 2 points, Marine Le Pen se maintient à la troisième marche du podium (31%). Bruno Le Maire (31%, +1) et Olivier Véran (29%, -2) complètent le classement. Jean-Luc Mélenchon perd 7 points (effaçant la hausse enregistrée en mai) et sa deuxième place occupée le mois dernier : à 28%, il retrouve son niveau pré-élection. Edouard Philippe est la seule personnalité à bénéficier d’un solde (différence entre image positive et négative) positif (13 points). A l’inverse, les personnalités les moins appréciées, à partir de ce même mode de calcul, sont Valérie Pécresse (-56), Anne Hidalgo (-53) et Éric Zemmour (-52).
Nouvel entrant au gouvernement, Pap Ndiaye est encore mal identifié : 52% ne se prononcent pas. Il bénéficie néanmoins de 16% de bonne image (contre 32% de mauvaise image). Moins connus malgré leur présence dans le gouvernement précédent, Sébastien Lecornu (62% sans opinion), Agnès Pannier-Runacher (64% sans opinion) et Amélie de Montchalin (62% sans opinion) obtiennent entre 8% et 9% d’image positive. Damien Abad clôture le classement avec 7% de bonne image et 43% de mauvaise image (50% sans opinion). A nouveau testé en juin, Julien Bayou est à 8%.
Auprès des électeurs de gauche et des écologistes, Jean-Luc Mélenchon est toujours premier (71%, -1) et devance de très loin Yannick Jadot (45%, -1), Fabien Roussel (44%, -1) et François Hollande (44%, +1). Edouard Philippe (43%, +2) et, plus loin, Jean Castex (31%, +2) et Pap Ndiaye (26%) complètent le classement. Julien Bayou est 18ème, à 14%. Olivier Véran enregistre une forte baisse auprès de cet électorat (24%, -9).
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe confirme sa première place (86% +1) et devance, comme le mois dernier, Jean Castex (74%, =) et Olivier Véran (69%, -2). Pap Ndiaye obtient 29% (53% sans opinion), Amélie de Montchalin 22% (67% sans opinion), Agnès Pannier-Runacher 21% (65% sans opinion) et Sébastien Lecornu 17% (66% sans opinion). Damien Abad enregistre 14% de bonnes images et 33% de mauvaise image (53% sans opinion).
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen est toujours première (83%, -4), loin devant Marion Maréchal (55%, +1). A la faveur d’une hausse de 5 points, Éric Zemmour (50%) prend la troisième place à Jordan Bardella (49%, -3).
Auprès des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des non-inscrits, Edouard Philippe prend la tête du classement (32%, -2), devant Jean Castex (26%, +5) et Marine Le Pen (25%, -2). Premier le mois dernier, Jean-Luc Mélenchon perd 3 places et 13 points (22%). Plus de la moitié des 33 personnalités testées (17) cumule au moins 50% de sans opinion auprès de ce segment de la population.
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Juin 2022