Moins d’1 Français sur 5 pour poursuivre les échanges avec le reste du monde, une opinion partagée entre autonomie nationale et coopération européenne pour produire ce dont le pays a besoin
43% (-1 point par rapport au 7 octobre 2021*) des Français estiment que la France doit produire tout ce dont elle a besoin sur son territoire, pour ne plus dépendre des autres pays, 40% (+3) que la France doit s’entendre avec les pays de l’Union Européenne pour qu’ensemble, ils puissent produire tout ce dont ils ont besoin. Enfin, 17% (-1) d’entre eux considèrent que la France doit continuer de faire des échanges avec l’ensemble des pays du monde.
Par rapport au 7 octobre, l’opinion en faveur d’une entente entre tous les pays de l’UE progresse au sein de l’électorat d’Emmanuel Macron du 1er tour de 2017 (59%, +13), mais recule chez celui de Marine Le Pen (18%, -4 ; au profit d’une production nationale 71%, +7).
D’un point de vue politique :
- Les électeurs de Marine Le Pen du 1er tour de 2017 estiment que la France doit produire tout ce dont elle a besoin sur son territoire (71%)
- Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (44% production nationale, 41% entente européenne) et de François Fillon (40% et 44%) sont partagés
- Les électeurs d’Emmanuel Macron (59% entente européenne) et de Benoît Hamon (58%) estiment en majorité que la France doit s’entendre avec les autres pays de l’UE
Entre inconvénients et avantages, le regard que portent les Français sur l’appartenance à l’Union européenne demeure mitigé
Les Français sont partagés sur les bénéfices liés à l’appartenance de la France à l’Union européenne : 39% (stable par rapport à août 2020) affirment qu’elle a autant d’avantages que d’inconvénients. 33% (-1) estiment qu’elle a plus d’inconvénients que d’avantages, et à l’inverse 27% (=) plus d’avantages que d’inconvénients.
Sur le temps long, on observe que l’opinion « plus d’inconvénients que davantage » est en baisse (de 40% en mars 2016 à 33% aujourd’hui) au profit d’autant l’un que l’autre (de 34% à 39% aujourd’hui).
D’un point de vue politique :
- Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont partagés entre autant davantage que d’inconvénients (42%) et plus d’inconvénients (39%).
- Une majorité absolue ou relative des électeurs d’Emmanuel Macron et de Benoît Hamont associent à l’appartenance à l’UE plus d’avantages que d’inconvénients (respectivement 51% et 46%).
- Les électeurs de François Fillon sont les plus divisés sur cette question (38% autant, 33% inconvénients, 29% avantages)
- Une majorité des électeurs de Marine Le Pen estime que l’appartenance occasionnent plus d’inconvénients (59%).
D’un point de vue socioprofessionnel, les cadres ont un regard davantage positif sur l’appartenance de la France à l’UE (45% avantage, 29% autant) que les professions intermédiaires (28% avantage, 38% autant) et les catégories populaires (16% avantage, 44% autant).
En termes d’âge, les 18-24 ans ont un point de vue un peu plus positif (39% avantage, 39% autant) que les autres tranches d’âges (20%-29% avantages, 34%-46% autant).
20 ans après : une opinion divisée sur les conséquences de l’adoption de l’euro pour l’économie du pays et le pouvoir d’achat des Français
20 ans après l’instauration de la monnaie unique « euro », 50% pensent que cela fut une mauvaise chose pour la situation économique du pays et le pouvoir d’achat des Français, dont 28% une assez mauvaise chose et 22% une très mauvaise chose. A l’inverse, 49% des Français estiment qu’il s’agit d’une bonne chose, dont 13% une très bonne chose et 36% une assez bonne chose.
Politiquement, ce sont les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour de la présidentielle de 2017 qui ont le regard le plus positif sur l’euro (73% bonne chose), devant les électeurs de Benoît Hamon (69%) et de François Fillon (60%). A l’inverse, la majorité des électeurs de Marine Le Pen (74% mauvaise chose) et dans une moindre mesure ceux de Jean-Luc Mélenchon (60%) estiment que l’adoption de l’euro a été une mauvaise chose.
En termes d’âge, les plus jeunes sont les plus convaincus des bénéfices de l’euro pour le pays et le pouvoir d’achat des Français (62% des 18-24 ans bonne chose). A contrario, les 35-49 ans sont les plus sévères (36% bonne chose, 63% mauvaise chose) tandis que les autres catégories d’âge sont plus divisées (entre 49% et 53% bonne chose, entre 47% et 51% mauvaise chose).
Il existe des différences d’un point de vue socio professionnel entre les cadres qui y voient majoritairement une bonne chose (67%), les professions intermédiaires qui sont partagés (48% bonne chose, 52% mauvaise chose) et les catégories populaires qui ont un regard plus sévère (60% mauvaise chose).
Si une majorité de Français estime que l’UE n’a pas été à la hauteur de la crise sanitaire et économique, cette opinion est toutefois en net recul par rapport avril 2021
60% (-9 points par rapport au 7 avril 2021) des Français estiment que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur de la crise sanitaire, dont 23% (-5) pas du tout, et 55% (-7) pas à la hauteur de la crise économique, dont 20% (-4) pas du tout.
Le jugement négatif sur la gestion de la crise sanitaire et économique par l’Union européenne recule fortement chez les électeurs d’Emmanuel Macron (respectivement 34%, -11 sanitaire ; 39%, -18 économique), de Marine Le Pen (66%, +17 ; 71%, -12), et chez les 50 ans et plus (52%, -14 ; 59%, -15).
A ce jour, des différences importantes subsistent selon les électorats :
- Les électeurs de Marine Le Pen, de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon considèrent en majorité que l’Union européenne n’a pas été à la hauteur tant de la crise sanitaire (71%, 70% et 61%) que de la crise économique (66%, 65% et 58%)
- Les électeurs de Benoît Hamon dressent un bilan mitigé du rôle de l’UE dans la crise sanitaire (45% à la hauteur, et 50% pas à la hauteur). En revanche, ils considèrent en majorité que l’UE s’est montré à la hauteur de la crise économique (59% à la hauteur)
- Les électeurs d’Emmanuel Macron estiment majoritairement que l’UE a été à la hauteur de la crise sanitaire (56% à la hauteur) et économique (60%)
Les propositions françaises dans le cadre de la PFUE largement soutenues
Une nette majorité de Français se dit favorable aux législations que l’exécutif a l’intention de faire aboutir dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE) :
- 83% sont favorables (dont 40% très favorables) à davantage réguler les grandes entreprises du numérique « GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft » (lutte contre les pratiques anticoncurrentielles, responsabilisation des contenus postés)
- 81% (dont 30%) à mettre en place « un service civique européen » pour les moins de 25 ans (échange universitaire, d’apprentissage, stage ou en association)
- 79% (dont 34%) à taxer les produits importés dans l’UE dont la production est considérée comme trop polluante ou émettrice de gaz à effet de serre
- 79% (dont 23%) à créer un mécanisme de soutien d’urgence aux frontières en cas de crise (aides apportées à un État membre qui doit soudainement faire face à une crise à ses frontières)
- 75% (dont 25%) à faire converger les bas salaires pour tendre vers un salaire minimum commun à tous les Etats membres
L’ensemble de ces mesures rencontrent une adhésion largement majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats.
Les 65 ans et plus et les électeurs d’Emmanuel Macron y sont particulièrement favorables. L’adhésion à ces mesures est légèrement plus faible mais reste largement majoritaire dans l’électorat de Marine Le Pen (69% à 74% favorables selon les items).
Télécharger le rapport : Les Français et la PFUE
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