A ce jour, 53% des électeurs se disent tout à fait certains d’aller voter à l’élection présidentielle de 2022, et 26% l’envisagent sérieusement
A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 53% (+1 par rapport au 6 octobre) des Français se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 26% (+1) l’envisagent sérieusement (notes 8 et 9).
La proportion de Français qui sont certains ou envisagent sérieusement d’aller voter (notes 8 à 10) enregistre une très légère hausse en trois semaines pour atteindre 79% (+2), les électeurs de Marine Le Pen (87%, +5) et chez les abstentionnistes (74%, +6). A l’inverse, l’intention d’aller voter est en baisse chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (78%, -7).
Dans le détail, la probabilité d’aller voter en avril 2022 reste plus importante avec l’âge : 65% des 18-24 ans sont certains d’aller voter ou l’envisagent sérieusement (notes 8 à 10), contre 91% des 65 ans et plus.
La certitude de se rendre aux urnes est plus forte chez les retraités (91% notes 8 à 10), et chez les cadres et professions intermédiaires (81%), qu’au sein des catégories populaires (73%).
A titre de comparaison, le 7 septembre 2016, 56% des électeurs se disaient tout à fait certain d’aller voter (note 10) à la présidentielle de 2017 et 59% le 30 novembre 2016 (au lendemain de la primaire de la droite et du centre), soit des probabilités de participation plus élevées que celle enregistrée à ce jour (53%).
Au 1er tour, Emmanuel Macron est en baisse dans les intentions de vote mais reste nettement en tête (23%-26%). Marine Le Pen (19%) et Eric Zemmour (15%-16%) progressent. A droite, Xavier Bertrand (13%) devance Valérie Pécresse (10%) et Michel Barnier (8%) tous deux en progression.
A gauche, Yannick Jadot (6%-8%) et Jean-Luc Mélenchon (6%-7%) sont au coude-à-coude
Emmanuel Macron est crédité entre 23% et 26% des intentions de vote exprimées selon le candidat de droite testé (23% en cas de candidature X. Bertrand, 24% Valérie Pécresse et 26% Michel Barnier), en baisse de 2 à 3 points par rapport au 6 octobre. Le Président sortant reculerait au sein de ses électeurs du 1er tour de 2017 : 62% (-8) d’entre eux qui ont l’intention d’aller voter et qui expriment une intention de vote voteraient à nouveau pour E. Macron. Il aurait le soutien de près d’1 électeur sur 5 de François Fillon et des abstentionnistes et d’1 électeur sur 10 de Benoît Hamon. Emmanuel Macron serait le 1er choix des 18-24 ans (près d’un tiers voterait pour lui), et des cadres (près d’un tiers).
Marine Le Pen est à 19% des intentions de vote exprimées (en hausse de 1 à 3 points par rapport au 6 octobre septembre). Cette hausse s’explique par un plus grand nombre d’électeurs de M. Le Pen en 2017 qui ont l’intention de se rendre aux urnes (87% notes 8-10, +5) et par une forte progression chez les personnes qui ont le plus de difficulté à boucler leurs fins de mois* (41%, +11), et dans une moindre mesure chez les 25-34 ans (33%, +7). Elle bénéficierait du soutien de 2 de ses électeurs de 2017 sur 3 (le reste lui préférant E. Zemmour), et des voix d’1 abstentionniste sur 10. Elle ne bénéficierait quasiment d’aucune réserve de voix en dehors de son socle. Marine Le Pen serait le premier choix des 25-34 ans (33%), des catégories populaires (31%), en particulier des ouvriers (36%), des habitants des communes rurales (27%) et du quart sud-est du pays (25%).
Eric Zemmour est crédité entre 15% et 16% des intentions de vote exprimées, en légère hausse (+1 à +2 selon le candidat de droite testé). Eric Zemmour progresse légèrement au sein des catégories populaires (17%, +6), et auprès des habitants des moyennes (16%, +9) et petites agglomérations (17%, +5). Il bénéficierait des voix d’1 électeur sur 4 de François Fillon et de Marine Le Pen, et réaliserait de meilleurs scores chez les 50 ans et plus (près de 20%, contre près de 10% au sein des moins de 50 ans), dans le quart sud-est du pays (près de 20%), et chez les hommes (18%-20%, contre 12% chez les femmes). Le vote « Eric Zemmour » est relativement homogène d’un point de vue socio-professionnel.
A droite, Xavier Bertrand est à 13% (stable), Valérie Pécresse à 10% (+2), et Michel Barnier à 8% (+3). Valérie Pécresse et surtout Michel Barnier seraient en hausse au sein des électeurs de François Fillon (respectivement 39%, +5 ; et 34%, +12). Toutefois, malgré ces hausses, le candidat de droite ne bénéficierait que de la mobilisation de près de 4 électeurs sur 10 de François Fillon, près de 25% lui préférant Eric Zemmour et 20% Emmanuel Macron. Les trois candidats LR ne disposeraient d’aucune réserve de voix ailleurs. Le vote en faveur du candidat de droite serait avant tout celui d’un électorat âgé (15%-23% selon le candidat chez les 65 ans et plus, contre moins de 5% seulement chez les moins de 35 ans) et plutôt CSP+.
Alors que Yannick Jadot avait connu une progression suite à sa victoire à la primaire écologiste, il reculerait en trois semaines dans les intentions de vote (6%-8%, entre -1 et -3), et se retrouverait au coude-à-coude avec Jean-Luc Mélenchon 6%-7% (entre stable et -2). Anne Hidalgo est stable à 5%, Arnaud Montebourg en légère hausse à 3% (+1/+2) et Fabien Roussel stable à 2%. Ces candidats pâtissent du très fort morcellement des sympathisants de gauche : 20% d’entre eux voteraient pour J.-L. Mélenchon, 19% pour Yannick Jadot, 16% pour Anne Hidalgo, 8% pour Arnaud Montebourg, 6% pour Fabien Roussel, et 16% pour Emmanuel Macron.
Nicolas Dupont-Aignan serait à 2%-3%, les autres candidats à moins de 3%.
A ce jour, 4 électeurs sur 10 qui ont l’intention d’aller voter pourraient changer d’avis
A 6 mois du scrutin, 40% des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) pourraient changer d’avis d’ici à l’élection. A l’inverse, 60% d’entre eux se disent certains de leur choix.
Les électorats les plus certains de leur choix sont les potentiels électeurs de Marine Le Pen (77%), d’Eric Zemmour (70%) et d’Emmanuel Macron (69%).
La volatilité du vote est la plus forte au sein des potentiels électeurs de Yannick Jadot (53% certains) et d’Anne Hidalgo (49%), et dans une moindre mesure de Jean-Luc Mélenchon (60%) et du candidat de droite (58% X. Bertrand, 57% M. Barnier, 47% V. Pécresse).
Au 2nd tour :
L’écart entre Emmanuel Macron (55%, -5) et Marine Le Pen (45%, +5) se réduirait
Une dynamique similaire mais moins nette face à Eric Zemmour (39%, +2) où Emmanuel Macron conserverait une avance importante (61%, -2)
Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slide 24), nous publions les configurations de 2nd tour E. Macron / M. Le Pen et E. Macron / E. Zemmour. A contrario, et pour ces mêmes raisons (mesures du 1er tour et marges d’erreur, cf. slides 24 et 25), les hypothèses E. Macron / X. Bertrand et E. Macron / V. Pécresse sont à ce jour improbables.
Dans la configuration d’un duel Emmanuel Macron / Marine Le Pen au 2nd tour, l’écart se réduirait avec 55% (-5) des intentions de vote exprimées pour Emmanuel Macron et 45% (+5) pour Marine Le Pen. Cette dynamique s’explique par un plus grand nombre d’électeurs Le Pen de 2017 qui comptent se rendre aux urnes, et par les dynamiques observées au 1er tour (tassement du vote pour E. Macron et hausse pour M. Le Pen et E. Zemmour).
Malgré ces évolutions, le Président sortant garderait une nette avance grâce à la mobilisation parfaite de ses potentiels électeurs du 1er tour, et du soutien d’une majorité absolue ou relative des potentiels électeurs de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo et du candidat de droite.
Marine Le Pen aurait un report parfait de ses électeurs du 1er tour et du soutien de 2 potentiels électeurs sur 3 d’Eric Zemmour, mais ne bénéficierait que des voix d’1 potentiel électeur sur 10 du candidat de droite.
A noter que dans cette configuration, les potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon seraient très partagés : 41% s’abstiendraient, 35% voteraient pour E. Macron et 24% pour M. Le Pen.
En cas de duel Emmanuel Macron / Eric Zemmour, l’écart se réduirait mais de façon moins nette. Emmanuel Macron conserverait à ce jour une avance importante (61%, -2) sur Eric Zemmour (39%, +2). Ces deux candidats bénéficieraient d’un report parfait de leurs électeurs du 1er tour. Emmanuel Macron aurait le soutien majoritaire (absolu ou relatif) des électeurs d’Anne Hidalgo, de Yannick Jadot et du candidat de droite. Eric Zemmour ne parviendrait qu’à mobiliser 1 potentiel électeur sur 2 de Marine Le Pen (4 sur 10 s’abstiendraient). Les potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon s’abstiendraient en majorité, 1 sur 3 voteraient pour E. Macron.
Près de 2 Français sur 3 se disent intéressés par la campagne de l’élection présidentielle, un intérêt en recul en un mois (64%, -4)
A près de 6 mois de l’élection, 64% (-4 points par rapport au 22 septembre 2021) des Français se disent intéressés par la campagne présidentielle, dont 26% (-5) très intéressés et 38% (+1) plutôt intéressés. A l’inverse, 35% (+4) ne sont pas intéressés, dont 25% (+6) pas vraiment intéressés et 10% (-2) pas du tout intéressés.
Depuis le 22 septembre, l’intérêt porté à la campagne recule fortement chez les cadres (75%, -13), au sein des tranches d’âge des actifs (25 à 64 ans, 59%-64% soit entre -5 et -10), et politiquement chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (64%, -13), de Benoît Hamon (74%, -9) et d’Emmanuel Macron (74%, -9).
Les populations les plus intéressées par la campagne électorale sont les retraités (73%), les cadres malgré la forte baisse (75%), les hommes (69%), et politiquement, les électeurs qui déclarent dans ce sondage avoir l’intention de voter pour Eric Zemmour (80%), Yannick Jadot (80%) et Emmanuel Macron (78%).
Les populations les moins intéressées sont les femmes (59% intéressés), les catégories populaires (53%), et les personnes les plus éloignées de la politique : les personnes sans préférence partisane (43%) et les abstentionnistes au 1er tour en 2017 (43%).
Une candidature unique de la gauche est souhaitée par ses sympathisants, entre M. Le Pen et E. Zemmour par ceux du RN, mais les sympathisants de droite y sont défavorables entre leur candidat et E. Zemmour
32% des Français et 69% sympathisants des sympathisants de gauche souhaitent un rassemblement de tous les candidats de gauche (Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo et Yannick Jadot) en vue d’une candidature unique au 1er tour . Les personnes qui ont déclaré dans ce sondage avoir l’intention de voter pour Jean-Luc Mélenchon approuveraient cette union (80%) avec davantage d’intensité que les potentiels électeurs de Yannick Jadot (66%) et d’Anne Hidalgo (64%)*.
32% des Français et 65% sympathisants des sympathisants de gauche souhaitent qu’une union voit le jour au 1er tour entre Anne Hidalgo (Parti Socialiste) et Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts). Les potentiels électeurs d’Anne Hidalgo (80%) et dans une moindre mesure de Yannick Jadot (70%) se prononcent très majoritairement en faveur d’une telle alliance. A noter que les potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont partagés (53% oui, 47% non).
30% des Français et 76% des sympathisants RN souhaitent qu’Eric Zemmour et Marine Le Pen (Rassemblement National) se rassemblent pour une candidature unique au 1er tour, une opinion favorable chez les sympathisants RN en forte progression de 15 points depuis le 13 septembre, période où Eric Zemmour était crédité de 8% des intentions de vote. Les potentiels électeurs d’Eric Zemmour (66%) et de Marine Le Pen (64%) souhaitent en majorité et dans les mêmes proportions un rassemblement.
En revanche, un rassemblement entre Eric Zemmour et le candidat qui sera soutenu par le parti « Les Républicains » (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Eric Ciotti ou Denis Payre) est rejeté par une majorité des sympathisants de droite (58% non) et des Républicains (58%), une proportion toutefois en forte baisse 15 points depuis le 13 septembre. Si une alliance de cet ordre est rejetée par près de 2 potentiels électeurs sur 3 des candidats de droite testés (X. Bertrand, V. Pécresse, M. Barnier), elle est soutenue par près de 2 potentiels électeurs sur 3 d’Eric Zemmour.
23% (+7) des Français souhaitent une candidature unique entre Eric Zemmour et le candidat des Républicains.
Télécharger le rapport : Les Français et l’élection présidentielle 2022