A ce jour, le pouvoir d’achat est le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle
Le pouvoir d’achat est pour le moment le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à l’élection présidentielle de 2022 (41% des citations parmi trois réponses possibles, +8 points par rapport au 29 juin 2021), nettement devant la sécurité (31%, -7), la santé (29%, +5), l’immigration (27%, -1), l’environnement/l’écologie (24%, -1) et les retraites (21%, +3).
Entre 1 et 2 électeurs sur 10 citent l’emploi (20%, -8), les inégalités/injustices sociales (16%, -6), la menace terroriste (16%, =), l’éducation (15%, -1), la fiscalité (14%, +3) et la protection sociale (11%, -2).
Moins d’1 électeur sur 10 évoque la dette publique (9%, -1), les inégalités hommes-femmes (7%, +2), la place de la France dans le monde (6%, =) et le logement (5%, +2).
Le pouvoir d’achat progresse dans la plupart des catégories de population, et en particulier au sein des tranches d’âge des jeunes actifs – 52% (+16) chez les 35-49 ans et 44% (+13) chez les 25-34 ans – chez les professions intermédiaires (49%, +22) et dans une moindre mesure chez les catégories populaires (50%, +11), et dans l’électorat du 1er tour en 2017 de Jean-Luc Mélenchon (52%, +22).
La sécurité recule en trois mois au sein de toutes les tranches d’âge (à l’exception des 65 ans et plus où elle reste stable à 37%), au sein des catégories populaires (27%, -12) – en particulier chez les ouvriers (23%, -15) – chez les professions intermédiaires (27%, -13) et dans l’électorat de Marine Le Pen du 1er tour en 2017 (34%, -22).
L’emploi est en baisse dans l’ensemble des catégories de population, et en particulier chez les 25-34 ans (19%, -13) et chez les électeurs de Marine Le Pen (10%, -15).
La santé est en légère hausse dans la plupart des catégories de population.
Le thème des inégalités/injustices sociales baisse au sein des catégories où il était le plus élevé en juin : les 18-24 ans (21%, -18) et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (32%, -7).
A ce jour, les thèmes qui compteront le plus :
- Pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon de 2017, il s’agit du pouvoir d’achat (52%), de l’environnement (37%) et des inégalités/injustices sociales (32%)
- Les électeurs d’Emmanuel Macron évoquent en priorité le pouvoir d’achat (40%), la sécurité (33%) et l’environnement (32%)
- Le top 3 des thèmes qui compteront le plus pour les électeurs de François Fillon sont l’immigration (55%), la sécurité (53%) et la santé (30%)
Les électeurs de Marine Le Pen citent l’immigration (51%), le pouvoir d’achat (43%) et la sécurité (34%)
Le programme comptera plus que la personnalité du candidat pour 3 électeurs sur 4
75% des électeurs déclarent que ce qui compte le plus pour décider de leur vote à l’élection présidentielle est le programme du candidat, pour 24% c’est plutôt la personnalité du candidat.
Les résultats sont globalement homogènes dans l’ensemble des catégories de population et électorats.
Aucun des principaux candidats à la présidentielle n’apparait majoritairement crédible sur les enjeux prioritaires aux yeux des Français
Le premier enseignement est qu’aucune personnalité ne parvient à apparaitre comme crédible, sur les 5 sujets testés, auprès d’une part importante de Français (le niveau de confiance ne dépasse jamais 4 Français sur 10).
Les personnalités politiques les plus crédibles pour mener une bonne politique en matière d’environnement sont celles de gauche (31% Yannick Jadot, 29% Anne Hidalgo, 26% Sandrine Rousseau) – à l’exception de Jean-Luc Mélenchon (18%) – et Emmanuel Macron (30%).
Les personnalités les plus crédibles sur les inégalités sociales sont Emmanuel Macron (30%), Jean-Luc Mélenchon (28%), Xavier Bertrand (27%), la confiance à l’égard des autres personnalités de gauche est plus fragile : Anne Hidalgo (24%), Yannick Jadot (21%) et Sandrine Rousseau (19%).
Emmanuel Macron (36%), Xavier Bertrand (32%) et Valérie Pécresse (29%) sont les plus crédibles aux yeux des Français sur l’économie, les autres personnalités, en particulier celles situées à gauche, sont moins crédibles.
Sur le thème de la sécurité, les Français font le plus confiance à Marine Le Pen (36%), Emmanuel Macron (35%), et Xavier Bertrand (34%), devant Valérie Pécresse (30%) et Eric Zemmour (27%).
Sur l’immigration, Marine Le Pen (39%) devance Eric Zemmour (31%), Emmanuel Macron (28%), Xavier Bertrand (27%) et Valérie Pécresse (26%).
Sur ces deux enjeux (sécurité et immigration), les personnalités de gauche accusent un déficit de confiance.
Selon le segment politique :
Jean-Luc Mélenchon devance les autres personnalités de gauche sur les inégalités chez les sympathisants de gauche, mais apparait comme moins crédible sur l’environnement où Anne Hidalgo devance légèrement les personnalités écologistes. Sur l’ensemble des thèmes, Yannick Jadot bénéficie d’un très léger avantage de confiance sur Sandrine Rousseau.
Xavier Bertrand apparait légèrement plus crédible que Valérie Pécresse chez les sympathisants de droite.
Les sympathisants RN font davantage confiance à Marine Le Pen (93%-93%) qu’à Eric Zemmour (59%-60%) sur les enjeux de sécurité et d’immigration. Chez les sympathisants de droite ces deux personnalités sont au même niveau (près de 40% sur la sécurité et 50% sur l’immigration)
Les deux tiers des Français (68%) se disent intéressés par la campagne de l’élection présidentielle, dont un tiers très intéressé (31%)
68% des Français se disent intéressés par la campagne présidentielle, dont 31% très intéressés et 37% plutôt intéressés. A l’inverse, 31% ne sont pas intéressés, dont 19% pas vraiment intéressés et 12% pas du tout intéressés.
Les populations les plus intéressées par la campagne électorale sont les cadres (88%) et les hommes (75%). Les moins intéressées sont les femmes (62%), les 18-24 ans (59%, contre 68%-71% au sein des autres tranches d’âge), les catégories populaires (60%), et les abstentionnistes lors du 1er tour en 2017 (48%).
Pour une majorité de Français, les idées exprimées dans ce début de campagne ne sont ni plus ni moins radicales qu’en 2017. Pour un tiers elles sont plus radicales.
Pour 34% des Français, les idées et propositions des personnalités politiques exprimées dans le débat politique actuel en vue de la présidentielle 2022 sont plus radicales que lors de la présidentielle 2017. A l’inverse pour 10% elles sont plus modérées.
Pour 55% des Français, c’est à peu près comme lors de la précédente élection présidentielle en 2017.
La perception d’un débat politique dans la tonalité de la dernière présidentielle est majoritaire au sein de tous les électorats. Toutefois, les électeurs de François Fillon (46%, plus radicales), de Jean-Luc Mélenchon (44%), Benoît Hamon (41%) et d’Emmanuel Macron (41%) sont plus nombreux à observer l’émergence de propos plus radicaux que les électeurs de Marine Le Pen (32%).
Des Français divisés sur la méthode à utiliser pour faire évoluer politiquement le pays
Quand ils pensent à la politique à mener pour l’avenir de la France, 52% des Français estiment qu’il faut faire évoluer la société et les lois de manière progressive, plutôt que vouloir faire des changements radicaux. A l’inverse, 47% considèrent qu’il faut faire des changements radicaux des lois et de la société, plutôt que vouloir les faire évoluer progressivement.
La majorité des électeurs de Marine Le Pen (62% changements radicaux) et de François Fillon (61%) souhaitent que des changements radicaux soient réalisés. A l’inverse, les électeurs de Benoît Hamon (70% évolution progressive), d’Emmanuel Macron (61%) et de Jean-Luc Mélenchon (59%) préfèrent une évolution progressive de la société et des lois.
Télécharger le rapport : Les Français et la campagne de l’élection présidentielle
Crédits image : Wikimedia Commons /Aridd